Pierre BEREGOVOY (1925-1993)

Origines et formation

Pierre BEREGOVOY

Pierre Bérégovoy est né le 23 décembre 1925 à Déville-lès-Rouen, en Seine-Maritime, au sein d'une famille modeste dont le père est un émigré russe.
Il ne fait pas d'études mais commence à travailler dès l'âge de 16 ans dans une usine de tissage, puis entre à la SNCF comme cheminot. Durant la Seconde Guerre Mondiale, il entre dans la Résistance. Par la suite, il devient cadre à Gaz de France et termine sa carrière, en 1978, comme directeur d'une filiale de cette société.

Carrière politique

Dès 1946, il adhère à la Section française de l'Internationale Ouvrière (SFIO) puis participe à la fondation du Parti Socialiste Unifié (PSU) en 1959. Il collabore alors avec Pierre Mendès-Frace, responsable des affaires sociales. Enfin, il rejoint le Parti socialiste lors de sa création en 1971. Il est responsable des affaires sociales (1973-1975) puis des relations extérieures (1975-1981).
En 1981, il participe à la campagne présidentielle de François Mitterrand. Quand celui-ci accède au pouvoir, Pierre Bérégovoy devient secrétaire général de l'Elysée. Il occupe par la suite différents ministères : celui des Affaires sociales (1982-1984) puis de l'Économie, des Finances et du Budget (1984-1986) puis de l'Économie en 1988. A ce poste, Bérégovoy tente de faire baisser l'inflation et libéraliser les marchés financiers. D'autre part, il est maire de Nevers en 1983 puis député de la Nièvre en 1986 et 1988.
En avril 1992, il remplace Edith Cresson au poste de Premier Ministre. Il est confronté à de nombreux problèmes parmi lesquels les affaires de corruption mettant en cause des proches de François Mitterrand. De plus, il doit faire face aux reproches des socialistes l'accusant de se rapprocher des libéraux.
En 1993, le Parti Socialiste subit une défaite historique aux élections législatives (17% des voix et seulement 53 députés). Pierre Bérégovoy est désigné comme responsable. Par ailleurs, il doit faire face à une polémique à propos de l'achat d'un appartement dans le XVIe arrondissement qu'il aurait fait grâce à un prêt à 0% par Patrice Pelat. Lâché par ses amis, atteint dans son honneur par l'affaire Pelat, il sombre dans la dépression et se suicide le 1er mai 1993.
Aux obsèques, Mitterrand prononce un discours très émouvant dans lequel il dénonce le comportement de journalistes à l'égard d'un homme qu'on « a livré aux chiens ».