Internet et blogs · 1er jan. 2007 à 23:58
La campagne présidentielle de 2007 est véritablement marquée par l’irruption d’Internet en politique. Plus rapide, plus moderne, tous les candidats à la présidentielle ont pris conscience des intérêts qu’ils pourraient trouver à utiliser ce nouveau média. Sur politique.net, nous analyserons les différentes manières de faire de la politique sur le net, les conséquences sur la campagne et ce que peut apporter la toile tant sur le fond que sur la forme. S’agissant de la forme, on peut noter une course à la modernité entre les deux favoris de la présidentielle : Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Pour preuve, en ce premier jour d’une année électorale décisive, l’actualité politique est dominé par la forme inédite des vœux des deux candidats qui se sont exprimés à travers des podcasts publiés sur internet.
Des deux candidats, c’est la première a avoir mis ses vœux en ligne hier, quelques minutes après les vœux du président de la République à la télévision. Première remarque sur la forme : le podcast de Royal contraste fortement avec le caractère solennel de la déclaration de Jacques Chirac. Tourné dans un appartement, l’éclairage et la qualité nous font croire à un document amateur, histoire de faire plus proche des gens. Sur le fond, elle appelle à « une nouvelle République qui soit au service des citoyens, et construite avec les gens, avec la vie telle qu'elle est »
. Paradoxalement, alors que sa déclaration sur internet relève davantage du coup médiatique et s’inscrit dans une bataille d’image engagée avec Nicolas Sarkozy, elle déclare vouloir « des débats de fonds »
> et de préciser « Je ferai tout pour que ce soit les débats de fond qui préoccupent les Français qui soient mis sur la table »
. Sans chercher à mettre en doute sa bonne foi, avec sa déclaration sur internet mise en ligne quelques minutes après l’intervention de Jacques Chirac, c’est une nouvelle fois la forme qui a retenu l’attention plus que le fond puisque ses vœux officiels sont prévus jeudi prochain au siège du PS.
Dans cette course médiatique, Nicolas Sarkozy finit deuxième aujourd’hui, ne mettant en ligne ses vœux que ce matin, quelques heures après Jacques Chirac et Ségolène Royal. Sur la forme, la déclaration est plus conventionnelle. Il s’exprime derrière un fond et le logo de l’UMP. Sur le fond, il rappelle que l’UMP est le premier parti politique de France avec 330 000 adhérents et qu’il sent un mouvement d’opinion en sa faveur tout en précisant que « Si chacun d'entre vous se sent acteur de ce mouvement, si chacun d'entre vous croit dans cet idéal alors n'en doutez pas, dans quatre mois nous l'emporterons »
. Tout comme Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, qui avait affirmé vouloir rester discret pendant la période de vœux de Jacques Chirac, a donc présenté ses vœux aux Français par une vidéo publiée sur le net. Sur le principe, on ne peut que se réjouir que les candidats utilisent toutes les formes médiatiques et de ce point de vue, internet leur permet d’exprimer leurs vœux de façon originale sans aller au 20h de TF1 et de France 2, tout en étant certains que l’information sera reprise. Mais la proximité dans le temps de ces deux vidéos en ligne, le silence des autres candidats (et le podcast de Bayrou ? Voynet ? Le Pen ?), rappelle que la présidentielle 2007 est, en ces premières semaines de campagne, d’abord une course d’image.
