De 1958 à nos jours.
Avec la décolonisation, les défaites d'Indochine en 1954 et le conflit algérien qui se profile, la IVe République apparaît comme un régime à bout de souffle. Ce régime parlementaire où le pouvoir exécutif est faible connaît beaucoup trop d'instabilité : il y a 24 gouvernements différents entre 1947 et 1958, soit en moyenne un nouveau gouvernement tous les 6 mois. Or, devant les crises successives dans les colonies, la mise en place d'un nouveau régime apparaît indispensable. De Gaulle se présente comme un recours et est appelé au pouvoir en mai 1958.
Nommé président du conseil, De Gaulle charge ses conseillers de préparer un projet de constitution. Rédigée pendant l'été et soumise aux Français par référendum le 28 septembre 1958, la constitution renforce les pouvoirs du président qui devient l'acteur central du pouvoir : il est le garant du respect de la constitution, il nomme le premier ministre, peut dissoudre l'assemblée. En tant que chef des armées, il est responsable de la Défense nationale et est le porte parole de la France sur la scène internationale.
A l'inverse, le pouvoir législatif a moins d'importance : même si le gouvernement est responsable devant le parlement, l'Assemblée ne siège plus en permanence et peut être contrainte par un vote bloqué (article 49-3). Cette constitution a été modifiée en 1962 avec l'instauration du suffrage universel direct pour l'élection présidentielle.
En 1986, la droite gagne les élections législatives. François Mitterrand est alors obligé de nommer un premier ministre de droite. C'est la première cohabitation. La Ve République change de visage : en période de cohabitation, il y a deux légitimités du pouvoir de camp opposé ce qui n'est pas sans poser problème pour diriger les affaires de la Nation. Ainsi, d'un commun accord, la politique internationale est devenue en pratique « le domaine réservé » du chef de l'Etat, le premier ministre s'occupant de politique intérieure. Mais à partir des années 1990, alors que la cohabitation n'avait pas été envisagée par les créateurs de la Ve République, les circonstances politiques ont fait qu'elle est devenue habituelle au point que sous le premier septennat de Jacques Chirac, il y a eu 5 années de cohabitation. Devant cette multiplication des cohabitations, la montée de l'abstention et l'arrivée de l'extrême droite au second tour de l'élection présidentielle de 2002, la question de crise de régime est posée.
Recevez à 7h du matin les articles des dernières vingt-quatre heures.