Questions d'actualité · 11 jan. 2007 à 18:40
Beaucoup d’hommes et de femmes politiques dénoncent ce qu’on appelle la bipolarisation de la vie politique, c’est-à-dire le fait que notre système politique se limite à deux grands partis dominants : un parti de droite (l’UMP) et un parti de gauche (le PS).
Depuis la naissance de la Ve République
, le mode de scrutin favorise la
présence en politique de deux partis, l’un de droite, l’autre
de gauche. La plupart des élections (présidentielles, législatives)
sont des élections à scrutin majoritaire à deux tours. En
clair, on vote deux fois : lors du 1er vote (c’est-à-dire 1er tour),
seuls les deux candidats arrivés en tête ont le droit de se présenter
au second tour. Comme la politique oppose la droite et la gauche, la plupart du
temps, on retrouve au second tour le candidat d’un parti de droite et le
candidat d’un parti de gauche.
Ce sont tous les « petits » partis qui sont pénalisés.
A commencer par les centristes de l’UDF (Union pour la Démocratie
Française) de François Bayrou
, mais aussi Les Verts de Dominique
Voynet
, l’extrême-gauche avec Arlette Laguiller et Olivier Besancenot.
En effet, ces candidats franchissent rarement le 1er tour du scrutin.
Les élections des députés à l’Assemblée nationale se déroulent au scrutin majoritaire à deux tours. Pour être qualifié au second tour, il faut réaliser au moins 12,5% des voix. De ce fait, seuls les grands partis (l’UMP et le PS) sont le plus souvent qualifiés pour le second tour, tous les autres sont éliminés. Ainsi, un candidat qui fait 10% des voix, alors qu’il représente une part non négligeable d’électeurs, ne pourra jamais être présent à l’Assemblée Nationale. Ce mode de scrutin a pour but de créer des majorités absolus au parlement afin qu’un parti est suffisamment de voix pour gouverner et voter les lois à la majorité.
Il y aurait un moyen d’éviter la bipolarisation, c’est le scrutin proportionnel. Ainsi, pour les élections législatives, il n’y aurait qu’un tour, et le parti qui obtiendrait 10% des voix aurait 10% des députés. Si d’un pointe de vue démocratique, le scrutin proportionnel est plus logique, c’est un mauvais système pour gouverner. Avec un scrutin proportionnel, il est difficile pour un parti d’obtenir plus de 50% des voix, c’est pour cette raison que les partis sont obligés de faire des alliances avec d’autres partis. Or, dès qu’il y a un désaccord, l’alliance peut être rompue. C’était le cas sous la IVe République où les gouvernements ne restaient au pouvoir que 6 mois en moyenne. Par conséquent, le scrutin majoritaire permet une plus grande stabilité pour le pouvoir exécutif.