Revue de presse · 16 jan. 2007 à 17:30
Après une revue de presse entièrement consacrée à Sarkozy hier, une cure de désintoxication s'imposait. Pourtant, de manière assez déconcertante, la presse nationale revient très largement sur les conséquences de son investiture, qui était pourtant un non événement. A gauche, Ségolène Royal est un peu empêtrée sur la question fiscale. Quant aux autres candidats : José Bové se remet en scelle, Bayrou poursuit ses attaques contre le couple Ségo/Sarko. Enfin, aujourd'hui, la question du statut pénal du chef de l'Etat est débattue.
Pour Libération, la réforme actuelle est « une version soft »
. Le Figaro est moins sévère et publie un article au titre assez neutre : « La réforme du statut pénal du chef de l'État examinée »
. Concrètement, Jacques Chirac s'était engagé à faire voter par le parlement un statut pénal rappelant qu'en exercice, le chef de l'Etat ne peut être inquiété par la justice. C'est seulement une fois qu'il quitte ses fonctions qu'il redevient un justiciable comme un autre. La seule exception à cette règle est l'accusation de « haute trahison » qui permet de destituer un président. C'est justement cette disposition qui devait être discutée à l'assemblée. Le projet de réforme prévoit de substituer cette notion de « haute trahison » à une notion plus floue de « destitution » à l'américaine, processus activé en cas de « manquement aux devoirs du chef de l'État manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat ». Le président serait destitué par un vote du congrès (Assemblée Nationale et Sénat) à la majorité des 2/3.
Alors que la semaine dernière, la polémique a fait rage entre socialistes sur la question des augmentations d'impôts, Libération précise qu'Hollande, qui réclamait une hausse d'impôts, est obligé de « battre en retraite »
en rappelant qu'il s'est exprimé à titre personnel.
De son côté, Le Figaro affirme que « le couple Royal-Hollande désoriente le PS »
. Leur lien compliquerait l'organisation de la campagne. Il y aurait une répartition des rôles, qui expliquerait la cacophonie sur la question fiscale, c'est ce qu'affirme un proche de Hollande : « On s'était calés sur une stratégie : le parti parle à la gauche, elle au grand public ». Mais on peut douter de la préméditation de la polémique.
Pour se refaire une santé médiatique, François Hollande a donc attaqué Nicolas Sarkozy, il a « défendu la gauche contre la captation d'héritage tentée par Sarkozy »
selon Le Monde. En effet, dans son discours, Sarkozy avait référence à Jaurès et à Blum. De quoi faire grincer des dents à gauche.
Le Monde l'assure : « Au Mont-Saint-Michel, M. Sarkozy se fait humble mais ses conseillers jubilent »
. Raison de cette jubilation : « la presse est bonne » au lendemain du congrès et notamment l'édito de Libération rédigé par Laurent Joffrin. Ce dernier a écrit : « On dira beaucoup de choses mais on devra en reconnaître une : le candidat de la droite a produit une performance impressionnante ».
Pourtant, dans un autre article, Libération ironise : « Nicolas Sarkozy plane du haut du Mont-Saint-Michel »
. Toujours sur son nuage après sa désignation comme candidat, il a déclaré son « admiration pour ce symbole de la France éternelle où la nature, le travail des hommes et la spiritualité se sont rencontrés ». On s'en tiendra à la forme, aucun élément n'est rapporté quant au sens politique de sa visite. Mais dans son éditorial, Le Monde s'interroge : « Un nouveau Sarkozy ? »
. Nicolas Sarkozy fait beaucoup d'efforts pour changer son image en gommant les 3 critiques qui reviennent sans cesse, « trop libéral, trop communautariste et trop atlantiste ». Au cours de sa campagne, Sarkozy pourra compter sur Claude Guéant, son directeur de campagne, « homme orchestre »
. Le Monde en dresse un portrait élogieux. « Respecté à droite comme à gauche, l'homme passe pour un modèle : calme et ayant une puissance de travail remarquable ».
De son côté, Dominique de Villepin qui avait passé moins de 30min au congrès de l'UMP, a joué l'apaisement, aujourd'hui face à la presse. Au cours de ses vœux, Villepin a loué « la vision de la France de Sarkozy »
. Tout va mieux donc jusqu'à la prochaine attaque.
Le Figaro dresse d'ailleurs les « six questions de l'après-congrès »
. En résumé, Villepin a perdu la bataille, Jacques Chirac s'exprimera fin février sur ses intentions, Michèle Alliot-Marie aura pour rôle d'attaquer Ségolène Royal sans risquer d'être accusé de machisme, enfin François Fillon se prépare à être le futur 1er ministre du président Sarkozy.
Libération confirme que « José Bové se remet en piste pour l'Elysée... »
. Suite à la pétition qui circule pour qu'il soit candidat, il a demandé à rencontrer les deux candidats de l'Extrême gauche : Olivier Besancenot et Marie-George Buffet pour se mettre d'accord sur une seule candidature. Buffet a refusé implicitement lors de ses vœux à la presse en affirmant que « le temps n'est plus au débat sur les candidatures »
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