Zapping radio · 2 fév. 2007 à 10:14
Hier matin, sur RTL Alain Duhamel a tenté d'expliquer la « mauvaise phase de Ségolène Royal ». En effet, deux nouveaux sondages (Ifop pour Paris Match et Ipsos pour le Point), réalisés tous les deux à la fin de la semaine dernière, montrent la candidate socialiste en difficulté. En effet, tandis que Nicolas Sarkozy est en tête avec 31 à 35% des intentions de vote, et que François Bayrou ne cesse de monter dans les sondages, Ségolène Royal descend à 27,5% voire 29%.
Selon Alain Duhamel, la thèse selon laquelle Ségolène est moins plébiscitée n'est pas due à ses propos malheureux sur la Corse ou le Québec, pas plus qu'à ses différents couacs ou polémiques. En fait, c'est la stratégie même de Ségolène Royal qui doit être remise en cause : la démocratie participative est une mauvaise idée. En effet, demander aux Français de s'exprimer sur ce dont ils rêvent et faire ensuite un programme sur ce qu'ils ont envie d'entendre nuit à sa campagne car cela empêche la candidate de construire un projet solide, avec des convictions fortes. En cela, Nicolas Sarkozy est un redoutable adversaire car il affirme clairement ses propositions. Ségolène Royal est donc en position défensive au lieu, comme son adversaire, d'attaquer.
Pour le moment, il ne s'agit que d'une phase. Ce n'est pas parce que Ségolène Royal a baissé dans quelques sondages qu'elle a pour autant perdu. Pour Alain Duhamel, en cas de difficulté, elle conserverait un atout énorme : c'est une femme, « donc facile à victimiser en cas d'attaques des adversaires ». Mais ce n'est pas tout : le PS est un parti puissant qui compte de nombreux membres, le spectre du 21 avril plane encore dans les esprits, enfin les nombreux électeurs sont prêts à voter pour n'importe quel candidat plutôt que Sarkozy.
Elle devrait donc sortir de cette mauvaise passe le 11 février lorsqu'elle annoncera son programme. C'est à ce moment-là que le débat s'ouvrira et que l'on saura si Ségolène Royal est une candidate à la hauteur de ses prétentions. Elle devra alors surmonter ses appréhensions en affrontant directement ses adversaires. Plus difficile encore sera sa tâche d'exposer ses projets dans une émission politique, devant 100 Français comme c'est prévu de le faire sur TF1.
Finalement, pour le moment, l'adversaire le plus redoutable n'est pas Nicolas Sarkozy mais François Bayrou. En effet, les électeurs, hésitants ou déçus par la campagne menée par Ségolène Royal, se tournent vers le candidat UDF qui construit son discours justement autour de cette constatation. Nombreux sont ceux qui ne savent pas pour qui voter et qui trouvent en la figure de Bayrou un rassembleur d'idées.