Revue de presse · 4 fév. 2007 à 20:16
A la Une du Journal du Dimanche : "Pour qui vote la banlieue". Historiquement et culturellement, la banlieue penche à gauche. Mais paradoxalement, Nicolas Sarkozy arrive en tête des personnalités politiques qui prendraient mieux en compte les problèmes des banlieues. Du côté du Parti socialiste, la tension monte. Dimanche 11 février, la candidate socialiste dévoilera son projet tant attendu. A lire également, un portrait des cinq candidats d'extrême-gauche et une interview dans l'ancien Premier ministre Raymond Barre.
Dans une double page, le Journal du Dimanche s'interroge sur le choix des électeurs de banlieue pour la présidentielle. Après le rendez-vous manqué de 2002, les habitants des quartiers populaires, qui sont inscrits sur les listes électorales, ont bien l'intention d'aller voter. Historiquement, la banlieue vote à gauche ce que confirme le sondage BVA qui indique que 45% se prononcent "plutôt pour un candidat de gauche" contre 19% pour un candidat de droite. Mais paradoxalement, pour 27% d'entre eux, c'est Nicolas Sarkozy qui prend le mieux en compte les problèmes des banlieues contre 23% pour Ségolène Royal. Quant aux préoccupations de campagne, le chômage arrive en tête, suivi de la pauvreté, du pouvoir d'achat et de l'école. Pour illustrer ces sondages, le JDD s'est rendu dans un quartier d'Avignon.
Dans une semaine, Ségolène Royal doit annoncer son programme et la tension monte au PS car c'est quitte ou double : soit la campagne est relancée, soit l'espoir est déçu. Mais déjà, la pression mise sur cette journée du 11 février est considérée comme une erreur. Ayant peur d'avoir mis la barre trop haut, Ségolène Royal tente de minimiser cette étape : "Il y aura des mesures précises sur certains points, de simples axes de réflexion sur d'autres... je ne suis pas dans la perfection absolue... le travail n'est pas terminé". Voilà un optimisme mesuré qui n'inspire pas la confiance absolue.
Alors que le choc du 21 avril 2002 devait servir de leçon en montrant les conséquences négatives de la multiplication des candidatures (Lionel Jospin aurait été au second tour sans les candidatures de Chevènement et Taubira), l'Extrême gauche présentera en 2007 cinq candidats : José Bové pour les collectifs anti-libéraux, Marie-George Buffet pour le Parti Communiste, Arlette Laguiller pour Lutte Ouvrière, Olivier Besancenot pour la Ligue Communiste Révolutionnaire et Gérard Schivardi pour le Parti des Travailleurs. Ils seront donc cinq, alors que l'électorat d'extrême gauche est évalué à environ 15%. Entre ces candidats, peu de différences idéologiques, mais chacun veut conserver son électorat : Marie-George Buffet s'appuie sur un parti de 60 000 adhérents et 1000 élus, Arlette Laguiller en est à sa sixième candidature, Olivier Besancenot entend renouveler l'offre politique avec comme slogan "Nos vies valent plus que leur profit". Quant à Gérard Schivardi, représentant du confidentiel Parti des travailleurs, il veut axer sa campagne sur la rupture avec l'Europe. Enfin, José Bové se présente au nom des collectifs anti-libéraux. Cinq candidatures et un risque d'éparpillement d'autant plus fort que la possibilité d'un 21 avril bis poussera l'électorat à voter directement pour la candidate socialiste.
Raymond Barre publie ce qu'il appelle lui même "mon dernier livre" intitulé "L'expérience du pouvoir". Dernier Premier ministre à avoir présenté un budget en équilibre, il considère que le futur président de la République devra avoir comme objectif de réduire les dépenses de l'Etat pour tenter de résorber un déficit qui avoisine désormais les 1 152 milliards d'euros. Il soutient François Bayrou dans sa démarche "ni droite, ni gauche" et qu'une voie centriste est possible. Mais retiré de la vie politique, il n'exprimera pas de choix personnel.
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