La semaine politique (du 29 janvier au 04 février 2007)

La Semaine politique · 4 fév. 2007 à 23:00

La semaine politique

Afin de pouvoir suivre et mieux comprendre l'actualité politique, Politique.net fait un rapide rappel des événements majeurs de la semaine.
Il est notable de remarquer que certains candidats sont complètement oubliés des médias. Ainsi, aucun article n'est consacré, cette semaine, à la campagne d'Olivier Besancenot, Arlette Laguiller, Nicolas Dupont-Aignan et Gérard Schivardi. Les Français ne savent donc rien de leur programme et ne peuvent donc avoir un avis sur eux.

La semaine de l'UMP

Lundi 29 janvier, le porte-parole de Nicolas Sarkozy, Xavier Bertrand a précisé quelques propositions du candidat UMP. En ce qui concerne le droit de grève, par exemple, il souhaite qu'un vote, à bulletin secret, soit organisé parmi les salariés en grève depuis huit jours pour se prononcer pour ou contre la reprise du travail. L'objectif est d'empêcher les blocages d'une entreprise par une minorité de salariés. Sur la question de l'emploi, Nicolas Sarkozy veut supprimer les CDD et CDI pour les remplacer par un contrat unique. Enfin, le candidat veut que les malades ne soient plus remboursés à 100% pour leurs soins médicaux mais qu'ils en paient une partie afin de combler le déficit de la sécurité sociale.
Mardi 30 janvier, Jacques Chirac a demandé à Michèle Alliot-Marie de ne pas se rendre à Londres avec Nicolas Sarkozy prétextant qu'elle doit poursuivre sa mission ministérielle au lieu de se consacrer à la campagne du candidat UMP. Le président de la République souhaite que ses ministres travaillent jusqu'au début de la campagne officielle.
Dominique de Villepin, quant à lui, a organisé un séminaire gouvernemental avec tous ses ministres pour faire le bilan du travail effectué depuis le début de son mandat, en mai 2005. Grâce à ce séminaire, il a voulu prouver qu'il était encore au pouvoir et qu'il peut peser dans la campagne. Pourtant, il ne trouve pas sa place dans la campagne de l'UMP et n'affiche aucun projet politique pour la suite.
Nicolas Sarkozy a rencontré le Premier ministre britannique, Tony Blair, à Londres. Selon lui, il est important, en tant que candidat, de rencontrer les différents partenaires européens pour relancer la construction de l'Europe. D'autre part, il lui semble important de se tourner vers les autres pays pour prendre modèle sur certaines de leurs méthodes. Ainsi, la Grande-Bretagne affiche de bons résultats en terme d'emploi : seulement 4.5% de chômeurs, et ces derniers doivent rendre des comptes régulièrement sur leurs recherches d'emploi s'ils veulent garder leurs allocations.
Mercredi 31 janvier, Nicolas Sarkozy revient sur sa décision de réduire les impôts des Français de 68 milliards d'euros. Cette réduction sera possible à condition de faire des économies : en réduisant le recrutement des fonctionnaires (un sur deux partant en retraite sera remplacé), en permettant aux retraités qui le souhaitent de poursuivre une activité professionnelle, en assouplissant la loi sur les 35 heures, et en relançant la croissance.
Enfin, une nouvelle polémique a éclaté ce mercredi 31 janvier : Nicolas Sarkozy aurait demandé aux Renseignements généraux d'enquêter sur le patrimoine du couple Hollande-Royal. Le candidat a aussitôt démenti cette accusation.

La semaine du PS

Lundi 29 janvier, Ségolène Royal, de retour des Antilles, veut redonner du rythme à sa campagne et s'extraire des différentes polémiques la concernant. Contrairement à Nicolas Sarkozy qui fait référence aux socialistes Blum et Jaurès et brouille ainsi les pistes, la candidate PS affirme clairement le clivage gauche/droite : « On entend le candidat de la droite prétendre que les croisades et Valmy se valent. Et bien non. Il faut choisir ses valeurs. Nous, nous avons choisi : solidarité, reconnaissance des identités, révolte contre le chômage des jeunes, revendications de la solidarité pour tous ».
Mardi 30 janvier, il était question des relations entre les enseignants et la gauche. Depuis 2002 en effet, les professeurs auraient lâché Lionel Jospin. Cette fois encore, ils ne souhaiteraient soutenir une candidate qui proposerait les « 35 heures au collège » et ne considèrerait pas suffisamment leur travail.
Mercredi 31 janvier, Ségolène Royal, critiquée par certains membres de son parti, a dû redéfinir sa position en critiquant les propositions de Nicolas Sarkozy et en rappelant les grandes avancées mises en oeuvres par le PS comme la loi Taubira, en 2001, qui reconnaît l'esclavage comme un crime contre l'humanité ou l'égalité des droits sociaux dans les départements d'Outre-mer, en 1981. Les Fabiusiens s'inquiètent de la tournure que prend la campagne de Ségolène Royal et veulent qu'elle fasse ses propositions avant le 11 février. Celle-ci maintient son calendrier affirmant : « Ceux qui doutent de ma méthode, j'arriverai à les convaincre ».
Enfin, face aux différentes polémiques contre Ségolène Royal, la gauche riposte : elle demande au Conseil constitutionnel de vérifier les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Elle soupçonne le candidat de payer ses frais de campagne avec le budget du ministère de l'Intérieur.
Malgré une reprise en main de sa campagne, Ségolène Royal chute dans les sondages qui la créditent entre 27 et 29% des intentions de vote. Selon Alain Duhamel cette baisse sensible n'est pas due aux différentes bourdes ou couacs de la candidate mais à sa stratégie de campagne. Au lieu de proposer un programme clair, elle attend les propositions des Français au travers la démocratie participative. Sa campagne débutera réellement le 11 février quand elle annoncera son programme.

La semaine de l'UDF

Mardi 30 janvier, François Bayrou est désormais crédité à 14% des intentions de vote et espère être le troisième homme.
Jeudi 1er février, il dénonce les petits arrangements entre TF1 et l'Etat qui vient d'accorder au groupe de télévision une nouvelle chaîne bonus sur la TNT. Sa stratégie consistant à montrer les limites de la bipolarisation paie : de nombreux électeurs, étant déçus de la campagne menée par le PS ou craignant la politique radicale de Nicolas Sarkozy, sont séduits par François Bayrou.

La semaine des écologistes

Lundi 29 janvier, Corinne Lepage était à l'antenne de RTL. Elle a déclaré ne pas avoir encore les 500 signatures mais a confiance en l'avenir. Elle est persuadée d'avoir un rôle à jouer dans la campagne car elle connaît bien le dossier écologique qui ne se résume pas au réchauffement de la planète. Son programme repose essentiellement sur la création de 30 000 emplois dans les 5 ans dans le secteur environnemental. Elle a cependant déclaré avoir 330 mesures à développer.
Mercredi 31 janvier, Nicolas Hulot a accueilli dix candidats qui ont chacun pris la parole quinze minutes sur le thème de l'environnement. Ces derniers ont signé ensuite son pacte écologique. L'ancien candidat aux élections électorales espère ainsi que les signataires respecteront leur engagement.

La semaine de l'extrême-gauche

Mardi 30 janvier, le Figaro rapporte que Marie-George Buffet implore José Bové de ne pas se présenter aux élections. Elle souhaite qu'il se rallie à son camp, elle qui plafonne à 3% des intentions de vote.
Jeudi 31 janvier, José Bové a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle. Crédité de 3% d'intentions de vote dans le sondage IFOP de Paris Match, il ne se détache pourtant pas des autres candidats anti-libéraux : Laguiller, Besancenot, Buffet et Schivardi. Désormais l'extrême gauche compte cinq candidats. Ségolène Royal est également inquiète de cette annonce car José Bové empièterait sur son électorat.

La semaine du Front National

Jean-Marie Le Pen laisse pour le moment sa fille, Marine Le Pen, s'occuper de sa campagne. Elle participe à de nombreuses émissions, présente le programme de son père, rappelle que celui-ci n'a toujours pas les 500 signatures pour être candidat aux élections.
Le 1er février, Jean-Marie Le Pen a affirmé vouloir gouverner par référendums afin de demeurer à l'écoute du peuple.

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