Revue de presse · 12 fév. 2007 à 20:43
Aujourd'hui, Ségolène Royal est à la Une de toute la presse nationale et régionale. A la Une de Libération, on peut lire "enfin !", entre soulagement et enthousiasme, le journal de gauche annonce enfin le début de la campagne. On s'en doute, Le Figaro, journal de droite, se montre moins enthousiaste et titre : "Ségolène Royal, le programme attrape tout". Dans le reste de l'actualité, il y a aussi le discours de Nicolas Sarkozy, la biographie de Jacques Chirac et l'environnement selon Le Pen.
A la Une des journaux aujourd'hui : le très attendu discours, à Villepinte, de la candidate PS, Ségolène Royal. Ainsi, Libération titre "Ségolène Royal, un pacte plein d'impact" et estime que c'est avec « une pugnacité retrouvée » qu'elle a énoncé 100 propositions gouvernementales issues de ses débats participatifs. Avec fermeté, elle a déclaré vouloir « changer en profondeur » la pratique politique ainsi que les institutions. Enfin, elle compare son rôle de présidente à celui d'une mère de la nation : « Je veux pour tous les enfants qui naissent et grandissent en France ce que j'ai voulu pour mes propres enfants. »
Le journal insiste ensuite sur les aspects sociaux développés par la candidate. Celle-ci a promis de s'intéresser à toutes les classes sociales favorisées comme pauvres ; elle promet également « pouvoir d'achat garanti et une sécurité logement tout au long de la vie ». Enfin, en une phrase, Libération rapporte la position de Ségolène Royal en matière internationale : « refusant une France qui aurait la tentation de s'éloigner de la scène, de renoncer, de laisser faire, elle rappelle ce que constitue à ses yeux la vocation de la France : parler à tous ».
Le Figaro n'a pas la même analyse et titre "Le pacte de Royal joue la gauche et le centre". Selon le journal, Ségolène Royal a misé hier sur son discours pour relancer sa campagne, rappelant ainsi que la candidate a chuté dans les sondages. De même, « Royal, prudente, a donné des gages un peu à tout le monde, évitant les propositions qui froissent ». Le Figaro insiste sur les manquements de la candidate : elle serait restée floue sur la question du nucléaire et n'aurait pas fait allusion à l'allongement du temps de travail des professeurs. De même, elle a évoqué le problème « insoutenable » de la dette rendant responsable la droite. Néanmoins, Ségolène Royal ne dit pas comment elle compte la réduire et n'évoque pas le thème de la fiscalité. Enfin, Le Figaro développe davantage que Libération la position de Ségolène Royal en ce qui concerne sa politique étrangère qui sera basée sur le « multilatéralisme » et fera plus d'efforts pour l'Afrique, « sinon c'est la Chine qui prendra la place ». Elle a évoqué également l'Iran et la Syrie, les pays opprimés et en guerre pour faire de la France un pays qui agisse « sans humilité mais sans arrogance », « sans indulgence pour les dictateurs, quelle que soit leur couleur politique ».
Enfin, le Monde s'interroge : "Le pacte présidentiel, un programme socialiste ?"
L'objectif de Ségolène Royal est d'éviter les erreurs de Lionel Jospin en 2002, elle doit clairement énoncer un discours de gauche. Ségolène Royal a donc dû donner la « priorité au social : abrogation du CNE, revalorisation immédiate des petites retraites, le smic à 1 500 euros ». Elle promet également une « sécurité logement tout au long de la vie ». Finalement, la candidate a repris le projet socialiste en ajoutant quelques propositions issues des débats participatifs. Elle maintient ses propositions en ce qui concerne l'encadrement militaire des jeunes, la présence d'un deuxième adulte dans les salles de classe si nécessaire, la création d' « un pôle public de l'énergie entre EDF et GDF », la présence du service public sur tout le territoire. Enfin, Le Monde regrette que la candidate n'aborde pas deux points importants qui pèsent sur la campagne : les 35 heures et le nucléaire. Et le journal de conclure : « avec ce texte, Ségolène Royal devrait parvenir à mettre fin au procès en incompétence porté par ses adversaires politiques. En étalant ses propositions concrètes, elle pousse son principal concurrent, Nicolas Sarkozy, à faire de même ».
"Nicolas Sarkozy, candidat de la réconciliation" (Le Figaro). Le Figaro rapporte que le candidat UMP a opposé au « pacte présidentiel » de Ségolène Royal son « pacte républicain ». Deux heures avant celle-ci, il a convoqué 3000 responsables des comités de soutien locaux à la Mutualité à Paris afin d'expliquer son projet politique. Devant l'assemblée, il déclare refuser les clans mais au contraire incarner le « président de la réconciliation » et promet de se tourner vers « ceux que l'on ne va jamais voir » : la classe populaire.
Mais, en tant que candidat de la réconciliation, il veut rallier à lui les électeurs de gauche comme ceux du centre. Il n'hésite pas alors à attaquer ses adversaires politiques sans les nommer. Ainsi, Le Figaro rapporte qu'« avant le candidat, l'ancien ministre François Fillon s'est chargé de tirer à boulets rouges sur une gauche qui paie vingt ans de vide intellectuel et de cynisme politique ». Le conseiller de Sarkozy enfonce le clou : « C'est pour ne pas avoir dévoilé au grand jour sa vacuité intellectuelle que le PS s'est choisi une candidate surprise, mais sans cap ».
"L'inconnu de l'Elysée" (Libération). Libération rapporte que Pierre Péan s'apprête à publier une somme d'entretiens avec Jacques Chirac, L'Inconnu de l'Elysée (Fayard) où il est question de son parcours politique, de l'Algérie, de ses actions en Afrique ou de ses relations avec Nicolas Sarkozy. Le journal annonce également que l'entretien emprunte un « langage beaucoup plus cru que celui des discours aseptisés et de ses interventions formatées à la télévision ».
Enfin, le président de la République a avoué à Michel Drucker, au cours de son émission dominicale : « il y a sans doute une vie après la politique. Jusqu'à la mort », phrase sous-entendant que Jacques Chirac ne se présentera sûrement pas aux prochaines élections.
"L'écologie selon Le Pen" (Libération). Selon Libération, l'écologie pour Le Pen « se réduit à la loi naturelle promulguée depuis les temps bibliques ». Hier, à Nantes, devant 900 personnes venues l'écouter, il dénonce le président Chirac comme le principal pollueur lui qui ne paie pas ses billets d'avion alors qu'il a taxé ceux-ci. Enfin, le véritable problème vient du fait que les « frontières ne protègent pas de toutes les pollutions, notamment climatiques » et des « centaines d'immigrés supplémentaires viennent s'entasser dans nos agglomérations où ils sont prioritaires dans l'attribution de logements sociaux, contribuent à la destruction de notre environnement urbain. » Enfin, la construction des mosquées achèverait de détruire notre paysage.