Revue de presse · 21 fév. 2007 à 15:10
Ségolène Royal est à la Une du Monde et de Libération. L'émission de lundi dernier semble avoir donné un nouvel élan à sa campagne. Les sondages sont meilleurs, et elle en a profité pour attaquer ses adversaires en critiquant le programme de Nicolas Sarkozy et la posture de François Bayrou. De son côté, Nicolas Sarkozy a donné un entretien au journal Le Parisien dans lequel il détaille son programme.
A la Une du journal Le Monde, "Royal cherche à imposer son image". La manière dont l'émission de TF1 s'est déroulée lundi dernier reflète la stratégie de Ségolène Royal : privilégier les mesures sur la vie quotidienne plutôt que d'exposer un programme économique général. Pendant plus de deux heures, elle a répondu aux questions de 100 Français dans une ambiance apaisée. Manifestement, si l'on en croit les derniers sondages, l'exercice est non seulement réussi mais l'émission a réalisé une très forte audience rassemblant près de 9 millions de téléspectateurs. Cette réussite relance la campagne de la candidate, comme le confirme Libération.
A la Une de Libération, "L'offensive Royal". Après l'émission de lundi, Ségolène Royal tenait un meeting à Rennes hier. Devant plus de 12 000 personnes, elle a exposé les différentes mesures de son pacte présidentiel mais elle a surtout tapé sur ses adversaires de droite : François Bayrou et Nicolas Sarkozy. Elle a fustigé l'arrogance d'un Nicolas Sarkozy qui se voit déjà président alors qu'il est comptable d'un bilan gouvernemental très mauvais. Elle a également ironisé sur un François Bayrou qui prône un "ni droite, ni gauche" alors qu'il a toujours penché du même côté, à droite. Quant à sa prestation lors du débat télévision, elle a déclaré : "On me dit à chaque fois que je joue à quitte ou double. A chaque fois, je double". L'optimisme au sein de l'équipe de campagne du PS est de retour.
A la Une du Parisien, l'interview de Nicolas Sarkozy sous-titrée "Si je suis président". Au sujet de la prestation télévisée de Ségolène Royal, il s'est montré cinglant : "la compassion n'est pas une politique, et que l'imprécision n'est pas une stratégie". Il a ensuite pointé l'absence de réponse de la candidate socialiste sur des sujets essentiels comme le financement des retraites, de la sécurité sociale, l'endettement de la France. Selon lui, outre ces questions, c'est le problème du pouvoir d'achat qui est au coeur des préoccupations. Il propose de faire travailler plus les salariés pour qu'ils soient mieux payés.
Au cours de l'entretien, il détaille les mesures immédiates qu'il prendrait s'il était élu : augmentation des heures supplémentaires, suppression des droits de succession, exonération de l'ISF de 50 000 euros pour un particulier s'ils sont investis dans les PME. L'objectif de ces mesures est de remettre du carburant dans l'économie pour favoriser l'investissement et relancer la consommation. Quant au volet social de son programme, il compte appliquer immédiatement le service minimum en cas de grève, l'obligation d'un vote à bulletin secret pour poursuivre un mouvement de grève et laisser les partenaires sociaux négocier les modalités d'application d'un contrat de travail unique où chaque salarié pourrait être licencié mais aurait de plus en plus de droits en fonction de son ancienneté.
"Bové des champs essaime en banlieue" titre Libération. José Bové le reconnaît lui-même, il a peu de connaissances sur la banlieue lui qui n'y a jamais vécu. Mais, contrairement à d'autres candidats, il le reconnaît publiquement et compte bien traiter des problèmes des banlieues en s'entourant de personnes qui connaissent ces questions. Cette démarche honnête tranche avec l'attitude d'autres candidats qui disent comprendre ces problèmes sans reconnaître qu'ils sont extérieurs à ce monde. Toutefois, malgré cette attitude d'ouverture, il est difficile d'évaluer la popularité de José Bové auprès des électeurs vivant en banlieue. Si son franc parler peut séduire une partie de l'électorat, une autre partie soucieuse de sécurité ne verrait pas en José Bové le meilleur candidat pour incarner cette préoccupation particulière. Par ailleurs, il s'est très peu exprimé sur les émeutes de banlieue ou lors des manifestations anti-CPE. Il lui reste donc deux mois pour combler ses lacunes sur ce thème important de la campagne présidentielle.
"Des communistes dissidents aux avant-postes de la campagne Bové" (Le Monde). L'originalité de la candidature de José Bové réside dans le fait qu'il est soutenu par des collectifs composés d'hommes et de femmes d'horizons très divers. Parmi eux, on retrouve beaucoup de communistes qui ont délaissé leur parti et Marie-George Buffet pour soutenir José Bové. Le pari est risqué car la candidature de l'ancien leader de la confédération paysanne porte à 5 le nombre de candidature d'extrême gauche. Pourtant, plusieurs responsables du Parti communiste ont affiché publiquement leur soutien à José Bové. Mais sa candidature n'est pas acquise car il ne dispose toujours pas des 500 signatures. A ce jour, il en a 330. Devant la difficulté pour collecter ces promesses de signatures, il dénonce une "conjuration démocratique" pour l'écarter, les socialistes ayant donné comme consigne aux maires de ne pas lui accorder leur parrainage. Il n'est donc pas certain que José Bové aille jusqu'au bout de l'aventure.
1. "Le PS chiffre le programme Royal à 35 milliards" (Le Figaro). L'évaluation du coût des programmes des candidats continue. Aujourd'hui, le PS a rendu public le chiffre officiel de 35 milliards. Mais certains experts le chiffrent à 60 milliards...
2. "La course au parrainage est officiellement ouverte" (Le Monde). Demain débute la collecte officielle des 500 signatures d'élus nécessaires pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle. Les candidats ont jusqu'au 20 mars pour les recueillir.
3. "Bayrou sent monter une vague en sa faveur" (Le Figaro). En déplacement à Dijon, le candidat de l'UDF a pu mesurer sa popularité croissante. Il souhaite mettre en place un gouvernement d'Union nationale et annoncera vendredi le volet économique et social de son programme.
4. "André Santini suspendu de l'UDF" (Le Figaro). Malgré les bons sondages de Bayrou, tous les députés UDF ne le soutiennent pas. C'est le cas d'André Santini qui s'est récemment rallié à Nicolas Sarkozy. Sauf qu'à l'UDF, on n'entend pas se laisser faire. André Santini a donc été suspendu.
5. "Jean-Marie Le Pen qualifie les attentats du 11 septembre d'incident" (Le Monde). Chassez le naturel, il revient au galop. Coutumier des dérapages verbaux, Jean-Marie Le Pen a récidivé hier en qualifiant les attentats de 11 septembre de simple "incident".