Revue de presse du 24 février 2007

Revue de presse · 24 fév. 2007 à 10:41

Jospin, le retour

Pour la première fois, Sarkozy et Royal sont absents de la Une des quotidiens nationaux. A la Une de la presse, on retrouve François Bayrou qui a présenté son programme hier, Lionel Jospin, qui fait son grand retour dans l'équipe de campagne de Ségolène Royal. Enfin, à la Une de libération, on retrouve trois candidats en péril dans la collecte des 500 signatures pour pouvoir se présenter : Jean-Marie Le Pen, José Bové, Olivier Besancenot.

A la Une : le programme de François Bayrou

François Bayrou est à la Une de la presse du Figaro sous le titre "Bayrou propose une social-économie", et du Monde avec le titre "François Bayrou présente un projet social et libéral". Le candidat de l'UDF a donc présenté son projet économique et social hier. Il évalue son projet à 21 milliards et a précisé dans le détail les moyens de financement.
Son projet : il dénonce les promesses de l'UMP de baisse d'impôt en raison du déficit actuel mais fustige tout autant la hausse des impôts défendue par les socialistes. En matière fiscale, il propose donc le statut quo mais compte bien récupérer 4 milliards d'euros en supprimant beaucoup de niches fiscales, c'est-à-dire toutes les exceptions qui permettent à un particulier d'éviter de payer l'impôt. Il critique le bouclier fiscal de Sarkozy, considéré comme un cadeau aux plus fortunés mais souhaite réformer l'ISF qui a fait fuir beaucoup de contribuables et le transformer en un impôt sur le patrimoine moins élevé mais qui toucherait plus de monde.
Au sujet de l'emploi, il veut axer ses efforts sur les petites entreprises et leur permettre de créer deux emplois sans charges pendant cinq ans, et leur réserver une partie des commandes publiques. Ces mesures s'inscrivent dans une logique qui consiste à considérer les petites entreprises comme les principaux acteurs de la création d'emploi. Concernant l'emploi des jeunes, il veut associer un premier contrat de travail avec une formation en parallèle et souhaite un service civique universel de 6 mois qui serait pris en compte dans les acquis professionnels.
Toutes ces mesures, dont le coût est évalué à 21 milliards d'euros, seraient financées de la façon suivante : 4 milliards seront récupérées avec la suppression de niches fiscales, 9 milliards seront récupérés en ne concentrant les aides de l'Etat plus que sur les petites entreprises, 5 milliards d'économies seront réalisées grâce à la modernisation de l'Etat. Enfin, il veut mettre à contribution les collectivités locales qui verseraient à l'Etat au nom de la solidarité l'équivalent de 3 milliards d'euros.

A la Une : le retour de Lionel Jospin

A la Une du Parisien, "Pourquoi Jospin revient". Le Figaro se montre plus ironique sur ce retour et celui de Strauss-kahn et de Fabius sous le titre : "Le retour des éléphants au PS fait sourire la droite". Quant à Libération, il explique "comment Jospin est revenu en haut de l'affiche". Coup de théâtre dans la campagne socialiste. Alors que Lionel Jospin avait laissé entendre que Ségolène Royal n'avait pas l'envergure pour devenir présidente de la République, il rejoint l'équipe du pacte présidentiel, composé de 13 personnalités du PS. Son retour s'explique pour une seule raison : il veut faire barrage à Nicolas Sarkozy. Son intervention du 8 février allait déjà dans ce sens. Aujourd'hui, il confie que la possible arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République "lui donne de l'urticaire".
Coup double pour Ségolène Royal : elle s'assure d'un précieux soutien et relègue Fabius et Strauss-kahn au second rand. Dans le même temps, c'est une stratégie à double tranchant : avec le retour des éléphants, Ségolène Royal perd de son originalité et l'UMP d'annoncer aussitôt : "on prend les mêmes et on recommence". Mais surtout, certains électeurs n'ont toujours pas digéré ce qui est qualifié comme une désertion de Lionel Jospin au lendemain du 21 avril. On verra si la suite des événements valide la nouvelle stratégie de Ségolène Royal.

A la Une : Le Pen, Bové, Besancenot

A la Une de Libération, "candidats en péril" avec en couverture : Le Pen, Bové, Besancenot. Depuis jeudi, la collecte des 500 signatures d'élus pour pouvoir se présenter a officiellement commencé. Les candidats disposent d'un mois pour recueillir ses précieux paraphes. Mais la tâche s'annonce très difficile pour certains d'entre eux car le PS et l'UMP font pression sur les maires pour qu'ils n'accordent leur parrainage qu'à Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.
A l'origine, la règle des 500 signatures avait pour but d'écarter les candidats fantaisistes ou qui ne représentaient rien dans l'opinion. Manifestement, cette règle n'est plus efficace : des candidats crédités de 0,5% des voix peuvent se présenter quand des candidats comme Jean-Marie Le Pen, qui représentent des millions de voix, risquent de ne pas pouvoir être présents. Si plusieurs propositions sont faites pour réformer la pré-sélection des candidats avant le début de la campagne, en 2007, il faudra faire avec la règle actuelle.
Pour Jean-Marie Le Pen, la principale difficulté réside dans le fait que le nom de 500 signataires sera rendu public ce qui incité bon nombre de maires à s'abstenir pour éviter les représailles. Quant à Besancenot et Bové, leurs difficultés viennent qu'ils se nuisent mutuellement puisqu'ils chassent sur les mêmes terres. Alors que les 500 signatures pourraient être réunies pour un seul candidat, la multiplication des candidatures pourrait les empêcher tous les deux de se présenter.

L'actualité politique... en 5 clics

1. "Sarkozy veut réhabiliter l'autorité et le respect" (Le Figaro). En déplacement à Perpignan, le candidat de l'UMP a dénoncé les dérives du discours de mai 1968 en prônant le retour à certaines valeurs : responsabilité, hiérarchie du savoir, respect. Quant à l'école, il a cité en exemple le modèle défendu par Jules Ferry. Un seul mot d'ordre donc : retour aux sources.

2. "L'immigration, cause principale des problèmes" (Le Monde). Le candidat de l'extrême droite a présenté hier son programme pour l'élection présidentielle. Sans surprise, l'immigration est une nouvelle fois désignée comme la cause de tous les problèmes.

3. "Trois nouvelles têtes pour le Conseil constitutionnel" (Libération). Jean-Louis Debré a donc été nommé président du conseil constitutionnel. En tout, ce sont trois nouvelles personnalités politiques qui viennent d'entrer au conseil. Après ces nominations, il ne reste donc plus qu'une seule personnalité de gauche au conseil : Pierre Joxe.

4. "La CGT relance le chantier d'une Sécu de l'emploi" (L'humanité). Dans le cadre de l'élection présidentielle, le syndicat entend peser sur les orientations et propose la mise en place d'une sécu pour l'emploi, c'est-à-dire permettre un employé licencié de continuer à percevoir un revenu pendant qu'il suit une nouvelle formation.

5. "Canal + suspend Loïc Le Meur" (Le Monde). Le conseiller de Nicolas Sarkozy pour Internet a été suspendu de Canal +. Depuis quelques semaines, il participait à l'émission "En aparté" mais puisqu'il avait clairement affiché son soutien au candidat de l'UMP, son temps de parole était décompté de celui de Nicolas Sarkozy.

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