Revue de blogs · 24 fév. 2007 à 12:14
Beaucoup de journalistes politiques ont ouvert leurs blogs. Le ton y est souvent plus libre que dans la presse ou à la télévision. Chaque semaine, nous passerons donc en revue les notes les plus marquantes. Tour d'horizon de la blogosphère en 5 clics : la surprise de Royal avec le retour de Jospin, l'intox des équipes de campagne, le génie selon Mitterrand, Royal en Mary Poppins, Bayrou le miraculé.
Le directeur de la rédaction de L'Express, Christophe Barbier, raconte sur son blog comment les équipes de campagne tentent d'influencer les journalistes. Dans sa note intitulée "Ambiance(s)", le journaliste explique que l'UMP tente d'accréditer la thèse d'un Parti socialiste à l'agonie. Ainsi, François Fillon aurait confié "C'est la première fois que je vois cela, me confie François Fillon. Les socialistes viennent vers nous et nous confient que c'est perdu pour eux".
Même son de cloche du côté du PS. Claude Bartolone, proche de Fabius, confie qu'il y a une "drôle d'ambiance à l'UMP. Ils ont réussi à cacher ça pendant que nous étions dans nos soucis d'organigramme, mais il y a de vraies tensions entre eux sur le chiffrage."
Les deux équipes s'épient, tentent de prouver que l'adversaire est à terre. Parfois, ce sont les candidats eux-mêmes qui s'y mettent. Ainsi, Christophe Barbier raconte que lors des questions d'actualité au parlement, Nicolas Sarkozy s'est approchée de Claude Bartolone, François Hollande et d'autres députés socialistes qui racontent la scène. « Je vous présente mes condoléances », lâche Sarkozy.
Bref, la guerre des nerfs a bien commencé.
Les hommes politiques qui ont la quarantaine sont les futurs leaders. Mais comment faire le tri entre une étoile éphémère et une valeur solide qui confirmera dans les années à venir. Après un déjeuner avec Jean-François Copé, le directeur de la rédaction du Point, Franz Olivier Giesbert, tente d'essayer d'expliquer sur son blog ce qui fera la différence entre toutes ces étoiles montantes. Il cite François Mitterrand : "Qu'est-ce que le génie ? C'est très rare. Le talent ? Tout le monde en a un peu. C'est la persévérance qui fait la différence"
. Ainsi, explique Franz Olivier Giesbert, "Les cimetières sont peuplés de génies qui n'étaient simplement pas persévérants et qui attendaient que la gloire leur tombe toute crue parce que, croyaient-ils, elle leur était due".
Le journaliste Eric Dupin, dans sa note intitulée "Mystère du néocentrisme", tente d'analyser la stratégie de François Bayrou. Il commence sa note par une citation "Une sphère infinie dont le centre est partout et la circonférence nulle part". L'espace électoral de François Bayrou serait insaisissable. Avec la bipolarisation, le centre est à la fois partout et nulle part. Pourtant, Bayrou est un miraculé. En 2002, la création d'un grand parti de la droite et du centre, l'UMP, devait signifier la fin de l'UDF, parti centriste. Il n'en est rien. Progressivement, l'UDF s'est battue pour défendre son indépendance. L'élection présidentielle est l'aboutissement de la stratégie de François Bayrou. La suite nous dira jusqu'où peut aller François Bayrou.
Jeudi, Ségolène Royal a rendu public une nouvelle équipe de campagne dont l'élément le plus marquant est "l'équipe du pacte" composé de 13 personnalités politiques de premier choix avec entre autres Fabius, Strauss-kahn, Kouchner... et Lionel Jospin. Joli coup. Mais le blog de LCI, dans sa note intitulée "Royal, la surprise du chef" fait remarquer que la candidate socialise a construit sa popularité en prenant ses distances avec le PS et avec ses membres historiques surnommés "les éléphants". Le risque serait que cette photo de famille ne la banalise ou pire, ne la ringardise.
La candidate socialiste assistait hier à la dernière représentation du Djamel Comedy Show. Le blog d'Europe 1 raconte que l'humoriste n'a pu résister et a fait monter la candidate du PS sur la scène en déclarant que l'élection allait se jouer entre "Joe Dalton, alias Nicolas Sarkozy, et Mary Poppins, alias Ségolène Royal". Après cette plaisanterie, il a confié que son coeur est à gauche et qu'il est royaliste.