Revue de presse · 26 fév. 2007 à 17:16
Aujourd'hui, Jean-Marie Le Pen est à la Une de vos quotidiens. En meeting à Lille, « Le Pen durcit le ton » titre Le Figaro. Pour Libération, le candidat de l'extrême droite « se fait ouvriériste » en s'adressant aux classes populaires. Du côté de l'UMP, « Sarkozy va à la pêche aux voix des musulmans » selon Libération. À lire également l'actualité politique en 5 clics.
A la Une du Figaro, « Le Pen durcit le ton ». En meeting à Lille ce week-end, le leader de l'extrême droite a présenté son programme. Alors qu'on souligne la tentative du FN d'aplanir son image, sur le fond, rien ne change : la préférence nationale est la légalisation de la discrimination, le retour des clandestins et des illégaux dans leur pays annonce une chasse à l'étranger, le contrôle des frontières est d'un autre âge et ne correspond pas aux réalités de la mondialisation. Il a toutefois tenté de s'assurer du soutien des classes populaires d'où le titre de Libération : « A Lille, Le Pen prend l'accent ouvrier ».
Mais son intervention a surtout été marquée par la mise en cause de Philippe de Villiers qui ferait tout pour compliquer la tâche du FN dans la collecte des 500 signatures. Selon les derniers décomptes, Jean-Marie Le Pen disposerait de 470 promesses de signatures. Mais depuis jeudi et l'envoi des premiers papiers officiels de parrainage, les dirigeants du FN ont constaté des désaffections. Les promesses ne se transforment pas forcément en signatures. Selon Jean-Marie Le Pen, l'équipe de Philippe de Villiers contacterait les maires qui ont promis leur parrainage à Le Pen pour les dissuader. L'information a aussitôt été démentie par le Mouvement Pour la France de Philippe de Villiers. Reste que la course aux parrainages s'annonce aussi difficile qu'en 2002 au point de laisser entendre que Le Pen pourrait ne pas pouvoir se présenter. Info ou intox ?
A la Une de Libération, « Musulmans, Sarkozy à la pêche aux voix ». Le journal a mené l'enquête sur la stratégie du candidat de l'UMP qui consiste à tenter de récupérer les voix des Musulmans. Depuis 2002 et son arrivée au ministère de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy entretien des relations tumultueuses avec la communauté musulmane. En 2003, il a pesé de tout son poids pour créer un Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), organisme représentant l'Islam de France. Le ministre de l'Intérieur et aussi ministre des Cultes entend accorder les mêmes droits aux religieux musulmans, notamment celui de pouvoir prier dans des lieux de culte dont il veut faire financer leur construction par l'Etat.
Dans le même temps, il se montre ferme sur le voile et ses différentes sorties médiatiques sur les banlieues sont mal perçues. Depuis l'été 2005 et les mots de « racaille » et « karcher », et depuis les émeutes de l'automne 2005, les rapports de Nicolas Sarkozy avec les Musulmans se sont dégradés. Au sein du CFCM, les représentants musulmans ne cessent de se déchirer, Nicolas Sarkozy ne parle d'ailleurs plus de cette institution lorsqu'il fait le bilan de son action. Par ailleurs, ses récentes déclarations sur le mouton qu'on égorge dans les baignoires lors de l'émission de TF1 ont été mal perçues. Pour autant, Nicolas Sarkozy continue de tenter de séduire une partie de cet électorat. Depuis le début de l'année, il reçoit régulièrement dans son ministère des représentants de ce qu'on appelle « les minorités visibles ». Il a choisi Rachida Dati comme porte-parole pour montrer sa volonté de promouvoir des personnalités issues de l'immigration. Dans sa stratégie de découpage de l'électorat, il compte bien continuer à faire des signes à cet électorat pour récupérer un maximum de voix.
1. « Le "travailleuses, travailleurs" d'Arlette Laguiller garde ses fidèles » (Le Monde). Arlette Laguiller entame sa sixième campagne. Désormais accompagnée de son possible successeur, Nathalie Arthaud, une enseignante, Arlette Laguiller poursuit son tour de France des usines. Elle se veut la porte-parole des ouvriers et défend à cet égard une augmentation des salaires de 300 euros nets, l'interdiction des licenciements pour les entreprises qui réalisent des profits, l'augmentation des taxes sur les profits.
2. « Signatures : Voynet dénonce les pressions du PS » (Le figaro). Dominique Voynet dénonce les pressions du PS sur les élus pour qu'ils accordent leur parrainage exclusivement à Ségolène Royal. Avec 475 signatures, la collecte s'annonce difficile. Lors de l'émission de RTL de dimanche, la candidate des Verts a également détaillé son programme écologiste et critiqué la candidate socialiste qui ne parlerait plus d'écologie depuis qu'elle a signé le pacte de Nicolas Hulot. Or, selon Voynet, le pacte n'est qu'un point de départ et ne va pas tout résoudre.
3. « Au Mali, José Bové, porte-parole des exilés » (Libération). José Bové poursuit sa campagne... en Afrique. En déplacement au Mali, le candidat d'extrême gauche a dénoncé l'importation de produits agricoles au Mali qui entraîne une chute des prix des matières premières. Il a également critiqué la politique d'immigration de l'Europe et de la France en particulier qui pille les élites et en même temps refoule sans ménagement les sans-papiers.
4. « Royal et Fabius, une photo de famille aux sourires forcés » (Libération). Le candidat malheureux à l'investiture socialiste et la candidate officielle du PS ont scellé leurs retrouvailles lors d'un meeting commun en Seine Maritime. Fabius a rejoint l'équipe du pacte, avec entre autres Dominique Strauss-kahn et Lionel Jospin. Mais le ralliement n'est qu'une façade.
5. « Guaino, la plume de Sarkozy » (Le Figaro). Le journal débute une série de portraits des membres des équipes de campagne. Aujourd'hui, portrait d'Henri Guaino, celui qui écrit la plupart des discours de Nicolas Sarkozy. Celui qui a raté 3 fois l'ENA n'est pas dans le moule. Il s'est spécialisé dans l'écriture de discours, c'est lui qui fait citer Jaurès, Blum à Sarkozy. Plume précieuse pour le candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy aurait confié à un proche : « Tu vas voir, c'est Guaino qui va me faire gagner cette présidentielle ».