Revue de blogs · 17 mar. 2007 à 21:02
Beaucoup de journalistes politiques ont ouvert leurs blogs. Le ton y est souvent plus libre que dans la presse ou à la télévision. Petit tour d'horizon de la blogosphère en 5 clics. Cette semaine : Bové, candidature politiquement modifiée, Bruno Mégret est bien chaussé, Claude Allègre et les profs, la culture pour les nuls selon Royal...
On ne sait toujours pas si José Bové sera candidat. La collecte des parrainages est close mais il faudra attendre lundi pour savoir si toutes les signatures d'élus réunies par José Bové sont valables. En attendant, le candidat anti-libéral tente d'incarner plusieurs gauches selon Laurent de Boissieu, journaliste politique. Dans sa note intitulée "Bové, candidature politiquement modifiée", il nous explique que Bové est à la fois un anti-libéral, le porte-parole du vote "non" au référendum européen de 2005, le représentant des mouvements de gauche citoyens et un écologiste reconnu avec sa bataille contre les OGM. Bové est donc un homme politique de synthèse.
Le directeur de la rédaction de L'Express raconte cette semaine sur son blog que le leader d'extrême droite, Bruno Mégret, a réintégré les Ponts et chaussées après son échec à l'élection présidentielle de 2002. Mais selon Christophe Barbier, il serait payé à ne rien faire... ou plutôt à faire de la politique. C'est ce qu'il sous-entend lorsqu'il explique que Bruno Mégret est affecté au "Conseil général des Ponts, structure floue dont les membres travaillent le plus souvent à domicile, sur des dossiers plutôt théoriques. Lui-même peut ainsi être à plein temps dans la politique..."
Et Christophe Barbier de s'interroger sur les conditions d'accession des fonctionnaires aux fonctions électives. Au nom de l'égalité entre le public et le privé, il faudrait que les fonctionnaires s'engagent à démissionner pour qu'ils ne soient plus sur-représentés à l'Assemblée ou dans les collectivités territoriales.
C'est bien connu, les profs sont toujours en vacances, ils ne font rien. Claude Allègre renouvelle cette idée reçue avec des exemples actualisés. C'est ce que nous rapporte Jean-Michel Apathie sur son blog. Après l'interview réalisée pour RTL, Claude Allègre a livré quelques réflexions sur l'éducation nationale au moment du petit déjeuner. Selon lui, il y aurait 3000 enseignants qui seraient rémunérés à temps plein uniquement pour des tâches syndicales. Et ce serait ces syndicats qui empêcheraient toute réforme de l'éducation.
En 1997, Claude Allègre avait déjà dénoncé l'absentéisme des profs et envisageait de "dégraisser le mammouth", expression appréciée à sa juste valeur par le monde enseignant. Il avait ajouté qu'il comptait mettre un terme aux stages que les profs effectuaient sur leur temps d'enseignement. Et dans un souci pédagogique certainement, il avait cité l'exemple de stages de poterie auxquels des profs assistaient.
Résumer ainsi le monde enseignant, des potiers fainéants rémunérés pour coller des affiches syndicales, c'est un peu court comme réflexion sur le monde éducatif. Et très loin de la réalité.
Cette semaine, Didier Jacob, chroniqueur littéraire pour le Nouvel Observateur, a rédigé un réquisitoire contre Ségolène Royal sur son blog. Dans sa note intitulée "La culture pour Ségolène et pour les nuls", il fustige l'indigence des propositions de la candidate socialiste qui propose la création d'une haute autorité de la culture (aucun intérêt), et de transformer le conseil économique et social en conseil économique, social et culturel (et alors ?). Les Inrockuptibles ont consacré 6 pages à Ségolène Royal sur la culture. Et selon le chroniqueur du Nouvelobs, il s'agit de 6 pages "de vent, de flou, de vide. De la pensée creuse passée au batteur à oeufs". Après Claude Allègre, Eric Besson, si Le Nouvel Observateur s'y met aussi... Dure semaine pour la candidate socialiste.
Le vote utile, c'était voter uniquement pour ceux qui ont des chances de gagner : Royal et Sarkozy. Ce principe du vote utile est donc défendu par l'UMP et le PS pour éliminer les "petits candidats" et éviter que ne se réitère le choc du 21 avril qui avait privé le pays d'un affrontement gauche/droite. Le journaliste politique, Eric Duplin, explique sur son blog qu'il faut désormais parler des votes utiles. Voter Ségolène Royal, c'est un vote utile identitaire pour que les socialistes soient présents au second tour. Mais si Bayrou continue son ascension dans les sondages, sa candidature serait alors le vote utile pour faire barrage à Nicolas Sarkozy. Du côté de Le Pen, même dilemme : ses électeurs seraient partagés entre un vote utile identitaire pour le FN et un vote utile pour le candidat de droite qui a plus de chance de gagner, c'est-à-dire Nicolas Sarkozy. A multiplier les votes utiles, Eric Duplin serait presque en train de nous convaincre que chaque vote... est utile.