La semaine politique du 12 au 18 mars 2007

La Semaine politique · 19 mar. 2007 à 22:00

La semaine de Bayrou et Royal

Afin de mieux comprendre l'actualité politique, Politique.net fait un rappel des événements majeurs de la semaine. Cette semaine est marquée par le départ de Chirac en tant que président de la République et les manœuvres de l'UMP et du PS pour contrer François Bayrou.

La semaine de l'UMP

Dimanche 11 mars, Jacques Chirac a annoncé, à la télévision, sa retraite politique. Dans son discours, il a fait une véritable déclaration d'amour aux Français, ce qui n'a pas manqué de faire sourire certains journalistes, notamment de Libération.
Alain Minc, le soir même, dans l'émission France Europe Express, a démontré que Jacques Chirac est davantage un homme de gauche que de droite. Dès le lendemain, Dominique de Villepin a immédiatement apporté son soutien à Nicolas Sarkozy. Pour le moment, Chirac ne s'est pas encore prononcé. Mais Nicolas Sarkozy vise un ennemi à abattre en priorité : le candidat UDF. Pour à la fois contre balancer l'effet Bayrou et récupérer les électeurs de Le Pen, il a renforcé sa politique à droite en proposant notamment de créer un ministère de l'immigration et de l'identité nationale pour « défendre l'identité de la France ». Vendredi 16 mars, on apprend que grâce à cette proposition, non seulement il a provoqué l'indignation à gauche et a éclipsé Bayrou dans les médias, mais il semble en plus que sa mesure soit plébiscitée par les Français. Pour le moment, Nicolas Sarkozy joue sur l'ambiguïté d'un ministère dont la dénomination rappelle les expressions utilisées par l'extrême droite. Dans ce cas précis, on voit les limites des sondages qui évoluent chaque jour et reflètent l'incertitude des Français leurrés pas un vocabulaire ambigu.

La semaine du PS

La gauche affiche une certaine inquiétude en raison de la montée de François Bayrou dans les sondages et par voie de conséquence, de la baisse de la candidate PS. Certains doutent même de sa présence au second tour. Les éléphants se sont réunis pour trouver la meilleure stratégie pour contrer Bayrou : Fabius souhaite que Ségolène Royal affiche clairement des idées socialistes et dénonce le fait que Bayrou trompe les électeurs en affirmant qu'il n'est ni de droite ni de gauche. De son côté, Dominique Strauss-Kahn souhaite que le candidat UDF s'allie à Ségolène Royal.
Invitée de l'émission "A vous de juger", jeudi 15 mars, Ségolène Royal a annoncé qu'elle reprenait sa liberté par rapport au PS pour se rapprocher davantage des Français.
Dimanche 18 mars, on apprend que Lionel Jospin apporte son soutien à la candidate PS et dénonce la politique de droite de François Bayrou, et montre que si celui-ci se retrouvait au second tour avec Sarkozy, il y aurait comme en 2002, deux candidats de droite à briguer la place de président de la République.
Cette semaine a été également difficile pour la candidate PS puisque son ancien secrétaire à l'économie et la fiscalité, Eric Besson, qui a démissionné de son poste, vient de publier un pamphlet contre elle, intitulé Qui connaît Madame Royal ?

La semaine de l'UDF

Cette semaine, François Bayrou a semé la panique dans le camp de gauche qui s'organise pour le vaincre. Laurent Fabius ne cesse de renvoyer le candidat dans sa famille, la droite tandis que Dominique Strauss-Kahn invite Bayrou à rejoindre Ségolène Royal et former une union.
La montée de Bayrou dans les sondages montre que les Français sont méfiants à l'égard des politiques : ils sont 6 sur 10 à n'apporter aucun crédit à la droite comme à la gauche. Puisque Bayrou rejette la bipolarisation, les électeurs potentiels ont tendance à lui faire davantage confiance. Il représente donc le candidat anti-système, au programme modéré. En effet, contrairement aux autres candidats qui font des promesses impossibles à tenir parce qu'elles exigent un budget bien plus important que celui qui est annoncé, il fait des propositions modestes, moins ambitieuses et donc plus faciles à tenir.
François Bayrou a créé la surprise en banlieue où il a très bien été accueilli et est apparu comme un président possible aux yeux des habitants de Seine Saint-Denis.
Jeudi 15 mars, dans un entretien pour Libération, Bayrou a expliqué que s'il est président, pour les législatives, il est certain que son parti, l'UDF, remportera les élections.
On a appris également que Claude Allègre ne soutiendra pas Ségolène Royal. La candidate PS s'en est réjoui et on comprend pourquoi : ce dernier a caricaturé la figure du professeur en en faisant un fainéant payé à coller des affiches syndicales, sans cesse en arrêt maladie ou en vacances. On se demande comment l'ancien ministre de l'Education pourra contribuer positivement à la campagne de celui qui met l'école et les enseignants au premier rang d ses priorités.

La semaine de l'extrême gauche

Vendredi 16 mars, à 18h, la collecte des parrainages pour pouvoir se présenter était officiellement close. Certains candidats, comme José Bové, ne connaîtront leur sort que lundi 19 mars. Quant à Nicolas Dupont-Aignan, il a renoncé de lui-même à briguer la candidature de l'Elysée.
Le problème essentiel de l'extrême gauche, c'est qu'elle présente trop de candidats et les électeurs eux-mêmes ne comprennent pas cette stratégie ce qui se traduit par un faible score global de l'extrême gauche selon les sondages. Ce clan est loin de se préoccuper du fameux « vote utile » souhaité par le PS. Néanmoins, selon le journaliste Laurent de Boissieu, Bové serait à la fois un anti-libéral, le porte-parole du vote "non" au référendum européen de 2005, le représentant des mouvements de gauche citoyens et un écologiste reconnu avec sa bataille contre les OGM. Il incarnerait une sorte de gauche synthétisant les différentes tendances.

La semaine du Front national

Cette semaine, le candidat FN a été peu médiatisé. En revanche, il a été question des dérapages de Raymond Barre qui a fait l'éloge de Maurice Papon et Bruno Gollnisch. De nouveau, on perçoit que les journalistes se sont plutôt montrés bienveillants à l'égard de politiques professant des propos antisémites.
Tandis que dimanche 12 mars, Serge Moatti, dans son émission Ripostes sur France 5 a évoqué la thèse selon laquelle les extrêmes se retrouveraient sur certaines analyses. Olivier Besancenot montre que sur la mondialisation par exemple, même si le FN et l'extrême gauche s'y oppose, Le Pen propose un programme qui ferait exactement le contraire.

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