La Semaine politique · 1er avr. 2007 à 17:27
Afin de mieux comprendre l'actualité politique, Politique.net fait un rappel des événements majeurs de la semaine. Cette semaine est marquée par l'entrée du thème de l'insécurité dans la campagne.
Comme en 2002, le thème de l'insécurité fait son entrée dans la campagne électorale après les violences survenues dans la gare du Nord mardi 27 mars 2007. Les électeurs seront-ils sensibles ou non à ce thème ?
Mardi 27 mars, un resquilleur contrôlé s'en est pris aux agents de la RATP, très vite soutenu par de nombreux jeunes présents dans la gare. Les forces de l'ordre ont dû intervenir. Le journal de TF1 a montré les images de cette incartade entre les jeunes et les policiers.
La gauche et la droite se sont renvoyé la balle. La gauche pointe du doigt les échecs de Sarkozy qui les accuse au contraire de défendre les émeutiers. Laguiller et Besancenot estiment qu'un tel incident ne serait pas arrivé si les transports étaient gratuits. A cette occasion, certains candidats ont avancé des propos populistes.
Cet incident finalement semble ne profiter qu'à Jean-Marie Le Pen qui progresse dans les sondages, au détriment de François Bayrou.
L'identité nationale, thème mis au centre de la campagne par Nicolas Sarkozy, a créé une véritable surenchère puisque Ségolène Royale propose de posséder un drapeau tricolore chez soi et qu'elle chante la Marseillaise au cours de ses meetings. Les candidats FN et UMP se réjouissent que ce thème soit si porteur tandis que François Bayrou parle de « névrose » générale. Dans une interview pour le Figaro, il ironise sur le drapeau de Ségolène Royal assimilant ce geste à « la culture américaine » et il dénonce la démagogie de Sarkozy qui veut faire croire aux Français que l'identité est menacée par l'immigration. Il préfère nier ces peurs sans pour autant nier le problème.
Les partis de gauche (LCR, Verts, Lutte ouvrière et PC) se montrent tous choqués de la tournure que prend ce thème et n'approuvent pas la proposition de Ségolène Royal de mettre en avant La Marseillaise et le drapeau. Ségolène Royal perd ainsi le soutien de sa famille politique. Et le PS, de son côté, ronge son frein.
Nicolas Sarkozy a affirmé le 14 mars au Journal télévisé sur TF1 qu'on serait le seul pays sur l'Europe des 15 à ne pas avoir un ministère de l'immigration or l'équipe d'Arrêt sur images a démontré qu'en réalité il n'y a que la Grande Bretagne qui possède ce type de ministère !
Le programme des douze candidats en matière d'immigration est désormais connu et montre que chacun d'entre eux (hormis Nihous et Schivardi) ont une idée précise de la question et ont des projets radicalement opposés d'une famille politique à l'autre.
Le week-end dernier, les chefs d'Etat de l'UE se sont retrouvés à Berlin pour célébrer les 50 ans de l'Europe avec la signature du traité de Rome en 1957. Cette commémoration permet de relancer le débat sur la construction de l'Europe. Ainsi, d'ici à 2009, il est prévu de faire voter un nouveau texte institutionnel et de prévoir de nouvelles règles de fonctionnement puisqu'on ne plus fonctionner à 27 pays comme à 12.
Ségolène Royal n'en a pas fini avec les coups bas. Mardi 27 mars, dans un entretien pour le Figaro, son ancien secrétaire national à l'économie du PS, Eric Besson, après avoir écrit un pamphlet contre la candidate, en rajoute en déclarant qu'il voterait pour Nicolas Sarkozy parce qu'il est plus qualifié que Royal. En revanche, il ne rejoint pas son équipe de campagne car il veut retourner dans le privé.
La gauche se divise sur le sort des immigrés sans-papiers : Ségolène Royal estime que les parents ayant des enfants scolarisés ne doivent pas être exclus du territoire. Mais face à al montée de la polémique, elle est revenue sur sa position en proposant de régler le problème des immigrés en situation illégale au cas par cas.
Jeudi 29 mars, on apprend que Jacques Delors apporte son soutien à Ségolène Royal quelques jours après que Bayrou a annoncé qu'il souhaitait une personne comme lui comme Premier ministre.
Vendredi 30 mars, François Hollande et Ségolène Royal ont fait leur premier meeting ensemble. Le premier secrétaire du PS a commencé à attaquer ses adversaires Bayrou et Sarkozy et a rappelé la nécessité du vote utile afin d'éviter le même scénario qu'en avril 2002.
Christophe Barbier, sur son blog, raconte les coulisses de la campagne et note que Ségolène Royal est « une savonnette » difficilement saisissable : elle ne répond pas aux questions embarrassantes et surtout change d'avis régulièrement. Ainsi a-t-elle décidé la semaine dernière de faire campagne sans les éléphants et au lieu de publier comme prévu un livre sur les attentes des Français, elle publie un abécédaire chez Hachette.
Lundi 26 mars, Sarkozy quitte définitivement le ministère de l'Intérieur pour se consacrer désormais à sa campagne exclusivement.
Le ministre de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo a annoncé, sur le plateau du "Grand Journal" de Canal+, mardi 27 mars, son soutien à Nicolas Sarkozy. Tous deux veulent réduire en cinq ans le taux de chômage de 5%, mettre en place le contrat de sécurisation professionnelle ainsi que le « plan Marshall 2 » qui proposerait une formation aux jeunes des banlieues.
Gilles de Robien a annoncé qu'il se rallie à Sarkozy alors qu'il est issu de l'UDF parce qu'il estime que François Bayrou a tort de ne pas se définir comme un candidat de centre droit.
Après l'engouement pour François Bayrou, la lassitude se fait sentir sensiblement. En effet, cette semaine, sa cote ne cesse de baisser : le candidat est crédité à 18% des intentions de vote, il a donc perdu 3.5%. Il s'est exprimé sur Canal + et a affirmé, au contraire, que ces résultats ne sont pas inquiétants. Ses adversaires ne le considèrent donc plus comme un concurrent redoutable depuis qu'il est passé en dessous des 20% symboliques. Ils estiment qu'il n'est pas un candidat crédible étant donné qu'il ne peut expliquer les alliances politiques qu'il souhaite faire ni proposer une équipe gouvernementale. Pourtant, Cohn-Bendit (député Verts) et quelques socialistes veulent faire alliance avec l'UDF.
Cécile Duflot, la secrétaire nationale des Verts, a dénoncé le fait que François Hollande affirme que les Verts et le PS ont passé un accord de gouvernement alors que les deux partis n'ont fait que trouver un accord stratégique pour les législatives de 2007 en ne présentant qu'un candidat, PS ou Vert, par circonscription.
Le problème est que sa campagne est en déroute. Elle est créditée entre 0.5 et 1% d'intention de vote, elle n'a pas le soutien de son parti. Les socialistes espèrent son ralliement mais elle veut mener son projet à terme même si pour Royal, elle et les petits candidats d'extrême gauche deviennent gênants dans sa course à l'Elysée.
Cohn-Bendit propose alors de créer une alliance PS/Verts/UDF et ajouter Nicolas Hulot pour battre Sarkozy. Mais, Ségolène Royal comme Dominique Voynet refusent tout accord avec l'UDF et Hulot veut rester indépendant. D'ailleurs, dimanche 1er avril, il a organisé un grand rassemblement pour l'écologie au Zénith de Paris, estimant qu'il faut remettre l'écologie au centre de la campagne. Il a également rencontré les candidats pour leur rappeler leurs engagements et a annoncé qu'il pourrait créer un parti politique qui défendrait son pacte écologiste au niveau européen.
L'extrême gauche peine à percer dans les sondages, mais depuis le début de la campagne officielle, la situation devrait évoluer et les petits candidats devraient être plus visibles dans les médias puisque tous les candidats sont désormais, selon les règles du CSA, à égalité et ont tous le même temps de parole.
Arlette Laguiller estime qu'elle n'est pas une menace pour Ségolène Royal. Selon elle, l'ennemi de la gauche est François Bayrou.
La campagne de Marie-George Buffet ne prend guère, la candidate ne parvient pas à se démarquer des autres candidats d'extrême gauche. Ses adversaires au PC préparent le lendemain de l'élection.
Ken Loach, à la LCR, affiche officiellement son soutien à Olivier Besancenot et dénonce la logique financière des hommes politiques et les grandes multinationales.
Besancenot est plébiscité dans les médias, sa cote augmente auprès des jeunes. Il est désormais crédité à 3,5% des intentions de voix, passant ainsi devant les autres candidats d'extrême gauche.
Gérard Schivardi, le candidat soutenu par le Parti des Travailleurs, se présente comme le candidat des maires, ce que dénonce l'Association des Maires de France. La commission de contrôle de la campagne a rejeté son slogan « candidat des maires » et l'idée selon laquelle il représenterait les 36 000 maires. Schivardi doit donc envoyer au pilon toutes ses affiches de campagne.
Le Pen veut proposer un traité de Rome 2007 remettant en place les frontières et supprimant la libre circulation en Europe.
Il est également parvenu à obtenir le soutien des Corses en recueillant vingt et un parrainages. Pour y parvenir, alors que jusqu'à présent, il dénonçait les actes terroristes des indépendantistes, désormais il les défend en soulignant leur combat pour l'identité corse et a emporté leurs suffrages.