Questions d'actualité · 5 avr. 2007 à 16:45
Pendant des mois, Nicolas Hulot a fait pression sur les candidats pour qu'ils tiennent compte des problèmes d'environnement. Il a notamment menacé de se présenter à l'élection présidentielle si l'impératif écologique ne figurait pas dans leur programme. Le succès de son lobbying s'explique par la publication d'un pacte écologique. Les principaux candidats l'ont signé le 31 janvier 2007 et se sont engagés à l'appliquer en cas de victoire. Dimanche 1er avril, Nicolas Hulot a organisé une grande manifestation au Zénith de Paris pour rappeler les engagements des candidats à l'élection présidentielle qui ont signé ce pacte. Mais quel est le contenu du pacte écologique ?
Le pacte écologique est un texte qui fixe 10 objectifs pour mener une politique de développement durable. On trouve également 5 propositions concrètes comme la création d'un poste de vice-premier ministre chargé du développement durable, l'instauration d'une taxe carbone, le développement de l'agriculture biologique, la multiplication de débats autour du développement durable pour sensibiliser les citoyens. Cinq candidats ont signé ce pacte : François Bayrou, Marie-George Buffet, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy et Dominique Voynet.
Les 10 objectifs du Pacte écologique touchent tous les domaines de la vie en société pour mettre l'écologie au coeur de la politique.
La société de consommation est une société du tout jetable. 80% des produits fabriqués en France ne donnent lieu qu'à un seul usage. Le premier objectif du pacte est donc d'orienter la production vers des biens réutilisables, recyclables pour réduire les déchets et limiter les dépenses énergétiques.
Le deuxième objectif est la baisse de la consommation d'énergie en raison du réchauffement climatique, lié essentiellement aux émissions de gaz à effet de serre, et de la nécessité de préserver des ressources qui ne sont pas renouvelables (gaz, pétrole). Le pacte préconise donc de faire des économies d'énergie et de taxer les énergies non renouvelables (gaz, pétrole, charbon) pour favoriser les énergies renouvelables (énergie solaire, éolienne, ...)
L'agriculture intensive s'est faite au détriment de l'environnement par l'utilisation massive de pesticides, d'insecticides. La mécanisation à outrance a fait de l'agriculture l'un des premiers secteurs qui participe le plus à l'effet de serre. Le troisième objectif du pacte est donc de favoriser l'agriculture biologique, une agriculture plus respectueuse de l'environnement.
Le quatrième objectif concerne l'aménagement du territoire. L'extension de l'espace urbain s'est fait au détriment des paysages, de la nature et a rallongé le nombre de déplacements et le temps de transport entre des zones pavillonnaires toujours plus étendues et des centres économiques de plus en plus éloignés. Le pacte préconise donc la fin de l'étalement urbain, la densification de petits centres afin de retrouver dans un même espace les habitations et les activités économiques pour limiter les déplacements.
La circulation de personnes et de marchandises augmente chaque année de 5%. Aujourd'hui, 65% de la consommation pétrole est liée à l'utilisation de l'automobile, alors que cette part n'était que de 34% dans les années 1970. Le cinquième objectif du pacte est de favoriser les transports en commun, diminuer la puissance des moteurs des voitures, encourager le transport de marchandises par voie ferrée et taxer les véhicules les plus polluants.
Aujourd'hui, le prix d'un produit ne prend pas en compte son impacte écologique. L'idée est donc de taxer les produits polluants, de restaurer la vignette automobile pour les véhicules les plus polluants.
A force de multiplier les constructions, les espaces naturels où vivent une multitude d'espèces animales tendent à diminuer. Ce 7ème objectif consiste à modifier l'aménagement du territoire pour relier les espaces naturels entre eux et ne plus segmenter les espaces. La préservation de la biodiversité passe également par la création d'une agence nationale du patrimoine pour gérer cette nouvelle politique d'aménagement du territoire.
La dégradation de l'environnement a des conséquences sur la santé. Le nombre de maladies, d'allergies, lié à la pollution ne cesse d'augmenter. Il faut donc modifier le mode de production agricole, de limiter l'utilisation de pesticides et d'encadrer et de limiter l'utilisation d'OGM tant que les conséquences sur l'homme de ces produits génétiquement modifiés ne sont pas connues.
L'objectif est d'augmenter le budget de la recherche pour les innovations technologiques dans le domaine de l'environnement ainsi que d'inclure dans les programmes scolaires une éducation à l'écologie dans toutes les disciplines (biologie, histoire, etc...)
La défense de l'environnement passe par une politique mondiale. Le pacte propose donc de créer une Organisation des Nations Unies pour l'Environnement, de supprimer les subventions aux exportations agricoles afin de favoriser l'agriculture locale.
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Sur le web
- Site officiel du pacte écologique
