Télévision · 11 avr. 2007 à 14:38
Mercredi 4 avril 2007, Yves Calvi proposait un nouveau numéro de C Dans l'air consacré à l'élection présidentielle. L'émission, intitulée "22 avril : 5% d'inconnus", revenait sur le vote des nouveaux électeurs. Combien sont-ils ? Comment connaître leur vote alors qu'ils n'ont jamais participé à une élection ? Peuvent-ils faire basculer l'élection présidentielle de 2007 ?
Politique.net avait déjà publié un article sur les nouveaux électeurs en avançant le chiffre de 3 400 000. Il s'agit du nombre de nouveaux électeurs par rapport à l'élection présidentielle de 2002. Mais dans les médias, on entend parfois par "nouveaux électeurs" le nombre de personnes qui se sont inscrites sur les listes électorales l'année précédant l'élection.
Par conséquent, il y a 3 400 000 nouveaux électeurs par rapport à 2002, et 1 800 000 nouveaux électeurs qui se sont inscrits en 2006. Lorsque les sondeurs parlent de nouveaux électeurs, ils tiennent donc compte de ce dernier chiffre : 1 800 000.
Selon Roland Cayrol, il n'est pas difficile de connaître leur intention de vote étant donné que les sondeurs interrogent les Français dans leur globalité et ils peuvent demander aux électeurs depuis quand ils sont inscrits sur les listes électorales. Autrement dit, les nouveaux électeurs sont des électeurs comme les autres, ils se fondent dans le corps électoral et sont facilement identifiables d'un point de vue statistique. D'ailleurs, le quinquennat, en réduisant le temps entre deux élections, fait que l'électorat se renouvelle moins vite qu'auparavant, lorsque les élections se déroulaient tous les 7 ans.
Pour l'élection présidentielle, il n'y a pas de vote type du nouvel électeur. En revanche, à l'échelle locale, dans certaines circonscriptions, on a constaté une hausse massive, notamment en banlieue, du nombre d'inscrits sur les listes électorales. A n'en pas douter, si ces nouveaux électeurs ont répondu favorablement aux appels des associations locales anti-Sarkozy de s'inscrire sur les listes, ils vont peser sur les élections législatives. Ces nouveaux électeurs, plutôt jeunes, plutôt issus de l'immigration, seraient plus favorables à la gauche qu'à la droite. Certains députés de droite, élus de Seine Saint Denis par exemple, risquent d'avoir plus de difficultés pour leur réélection.
Roland Cayrol, de l'institut CSA, a donné au cours de l'émission les résultats des derniers sondages concernant les nouveaux électeurs qui se sont inscrits sur les listes électorales l'année dernière. Les nouveaux électeurs sont plus enclins à aller voter que les autres. Aujourd'hui, le taux d'abstention est de 24% pour l'ensemble du corps électoral et de 17% pour les nouveaux électeurs. Ce chiffre est logique puisque, même si ceux qui ont plus de 18 ans sont inscrits automatiquement sur les listes électorales, les autres ont fait la démarche de le faire et sont donc plus motivés que les autres.
S'agissant des intentions de vote, les nouveaux électeurs votent dans les mêmes proportions pour Nicolas Sarkozy que l'ensemble du corps électoral. 27% des nouveaux inscrits ont l'intention de voter Sarkozy, le chiffre est identique pour l'ensemble des électeurs. En revanche, ils votent moins pour Jean-Marie Le Pen (4 points de moins que dans la moyenne du corps électoral) et plus pour Ségolène Royal (+ 5 points chez les nouveaux inscrits que chez les autres), José Bové (+ 3 points de plus), François Bayrou (+ 1 point), Olivier Besancenot (+ 1 point). Mais étant donné la marge d'erreur, ces écarts sont extrêmement faibles.
Par conséquent, ces nouveaux électeurs confortent le duel Sarkozy/Royal, ils renforcent le total de la gauche et surtout Ségolène Royal. Mais ces chiffres, qui sont des intentions de vote à un instant T, n'indiquent pas de bouleversement dans le résultat de l'élection.
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