La semaine politique du 9 au 15 avril 2007

La Semaine politique · 15 avr. 2007 à 20:48

La semaine politique

Afin de mieux comprendre l'actualité politique, Politique.net fait un rappel des événements majeurs de la semaine : le vote des indécis, les polémiques à droite, les doutes à gauche, l'embarras de l'extrême gauche, la xénophobie de l'extrême droite.

Le vote des indécis

Quatre candidats peuvent prétendre figurer au second tour : Sarkozy, Royal, Bayrou et Le Pen, pourtant 18 millions d'électeurs semblent indécis et peuvent faire basculer d'un côté comme de l'autre la balance.
Ainsi Jean-Marie Le Pen ne cesse de progresser dans les sondages et atteindrait les 16% d'intentions de vote (comme en 2002) grâce aux ouvriers et aux employés, électorat s'intéressant le plus tardivement à la campagne.
Mais les commentateurs politiques se demandent qui sont les 3 millions d'électeurs nouveaux qui viennent de s'inscrire sur les listes électorales.

Fin des privilèges à vie au perchoir

Depuis le 13 avril 2007, les anciens présidents de l'Assemblée nationale n'auront plus droit à leurs privilèges à vie : un bureau, une voiture avec chauffeur et deux collaborateurs rémunérés par l'Etat.

La semaine du PS : les doutes sur la victoire de Ségolène Royal

Ségolène Royal ne cesse d'improviser et déconcerte ainsi les électeurs comme les membres de son parti. Par exemple, elle a annoncé qu'elle voulait mettre en place le « contrat première chance » pour les jeunes, financé par l'Etat. Les syndicats se sont alarmés en considérant qu'il s'agit d'un « CPE-bis ». Pour tempérer, la candidate a proposé diverses modalités d'application qui sont contradictoires. Par ailleurs, Ségolène Royal ne veut pas se prononcer sur certains thèmes comme le financement des retraites, l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne, le terrorisme en Corse...
D'autre part, une enquête des Renseignements généraux indique que Ségolène Royal ne serait pas au second tour. Pour contrer Sarkozy, Michel Rocard réclame une alliance entre la candidate PS et François Bayrou. Celui-ci a accepté immédiatement la proposition tandis que le PS a refusé. Dimanche 15 avril, c'est au tour de Bernard Kouchner de soutenir l'idée d'une alliance avec l'UMP. Ainsi les sociaux-démocrates que sont Strauss-Khan, Kouchner et Rocard estiment qu'un rapprochement serait envisageable avec l'UDF, parti de centre-droit. Il y a un mois à peine, DSK proposait ce ralliement tandis que les éléphants cherchaient des stratégies pour contrer Bayrou qui ne cessait alors de monter dans les sondages. Après quelques semaines de répit, le PS est de nouveau menacé par le candidat UDF. Néanmoins, Ségolène Royal estime pouvoir faire front seule contre ses principaux rivaux.
Finalement, Bernard-Henri Lévy, après avoir annoncé dans la presse s'éloigner de la gauche, a décidé de se rallier à Ségolène Royal.

La semaine de l'UMP : les polémiques se multiplient

Tandis que Nicolas Sarkozy a mené une campagne très offensive, ses récents coups de gueule et ses prises de position très à droite inquiètent. Sa nervosité serait due, selon Le Monde, à des tensions d'ordre privé. Il a tenu notamment des propos extrémistes en affirmant que l'on naît délinquant, propos qui évidemment suscitent la polémique.
Nouveau couac à droite : le bras droit de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, a proposé l'instauration d'une dose de proportionnelle, permettant une possible alliance entre l'UMP et le FN. Nicolas Sarkozy a démenti cette possibilité mais le débat est ouvert.
Tandis que le 16 janvier 2007, l'Assemblée nationale a voté une loi sur le statut pénal du chef de l'Etat, Sarkozy et Chirac auraient passé un accord secret pour que le président sortant ne soit pas inquiété judiciairement. Cette amnistie aurait été décidée en échange du soutien de Chirac à Sarkozy.

La semaine de l'UDF : les attaques contre la droite et la possible alliance à gauche

François Bayrou a dénoncé les indemnités colossales dont a bénéficié l'ancien PDG d'Airbus alors que 10 000 postes vont être supprimés. Il condamne les patrons qui s'enrichissent au détriment de leurs employés. D'autre part, il a fortement dénoncé l'accord qu'auraient passé Chirac et Sarkozy d'amnistier tous les délits de plus de 10 ans, ce qui permettrait au président sortant d'être blanchi de toutes ses affaires.
Tandis que Ségolène Royal s'oppose radicalement à un rapprochement avec l'UDF, Bayrou envisage cette proposition favorablement puisque ensemble, ces deux candidats pourraient battre Nicolas Sarkozy. Selon les commentateurs politiques, l'électorat de Bayrou semble être autant du centre que de gauche.

La semaine des chasseurs : Nihous, candidat du terroir ?

Frédéric Nihous (Chasse, pêche, nature et tradition) se présente comme un « écologiste du terroir » et dénonce les « écologistes punitifs » que sont les Verts.

La semaine de l'extrême gauche : entre faibles scores et risques d'un nouveau 21 avril

Gérard Schivardi a annoncé qu'il ne donnera aucune consigne de vote si Ségolène Royal est au second tour, ce qui n'aura sûrement aucune incidence puisqu'il n'est crédité qu'à 1% des intentions de vote.
Marie-George Buffet stagne toujours dans les sondages et ne s'affiche pas comme une candidate communiste dans ses meetings car le créneau antilibéral est plus porteur électoralement que l'étiquette communiste.
José Bové a commencé son parcours médiatique par la confédération paysanne. Pourtant celle-ci ne peut soutenir le candidat de façon officielle car l'ensemble des syndicalistes ne sont pas d'extrême gauche.
Arlette Laguiller plafonne à 2% dans les sondages. A chaque fois qu'elle rencontre les ouvriers, ceux-ci lui rappellent l'intérêt du vote utile et affirment qu'ils voteront Ségolène Royal dès le premier tour afin d'éviter un nouveau 21 avril.
D'ailleurs, c'est le dilemme de l'extrême gauche qui risque de prendre des voix au PS même si les sondages sont moins bons que ceux de 2002 et qu'ils font tout pour se différencier les uns des autres.

La semaine de l'extrême droite : des dérapages qui ne sont plus condamnés

Jean-Marie Le Pen est persuadé de se retrouver au second tour face à Nicolas Sarkozy. Il se dit « candidat du terroir » face à un candidat issu de l'immigration (fustigeant ainsi les origines hongroises du candidat UMP). Encore une fois, Le Pen tient des propos xénophobes qui ne sont nullement condamnés par les médias.

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