Revue de presse · 18 avr. 2007 à 08:56
A 4 jours du scrutin, que faut-il retenir de cette campagne ? Tous les prétendants au poste suprême ont cherché à se poser en candidat de l'anti-système. Il fallait tout changer, être concret, faire des promesses mais les tenir. En publiant un pacte présidentiel de 100 propositions, Ségolène Royal s'est voulue très concrète. En s'attaquant au lobby des grands groupes médiatiques et de l'argent, François Bayrou a jeté un pavé dans la mare et s'en est servi par la suite en attaquant systématiquement les deux principaux candidats. Enfin, Nicolas Sarkozy a placé sa campagne sous le signe des valeurs de droite : il répète à l'envie qu'il est pour le travail, le mérite, qu'il défend la nation. Il n'a donc pas placé sa campagne sous le signe du concret mais plutôt sur les valeurs jusqu'à affirmer, hier, que le christianisme était déterminant dans l'identité nationale...
Dans cette dernière ligne droite, Le Figaro réalise une interview du candidat de l'UMP qui confirme sa stratégie de campagne : "L'élection se jouera sur les valeurs". Le Parisien/Aujourd'hui en France publie une interview de François Bayrou qui est persuadé qu'il affrontera Nicolas Sarkozy au second tour car il sent "se fissurer le mur de Berlin" entre la droite et la gauche.
A la Une de Libération, "Nicolas Sarkozy a peur de trop faire peur". Alors qu'il voulait rassembler, il a passé la campagne à exacerber les clivages gauche/droite.
Enfin, Le Monde publie une sorte de guide de campagne en supplément du journal qui reprend les propositions des principaux candidats sur tous les thèmes : emplois, sécurité, retraites, dettes, etc.
- Le Figaro : Interview de Nicolas Sarkozy
- Libération : "Sarkozy a peur de trop faire peur"
- Le Parisien : Interview de François Bayrou
- Le Monde : Dossier sur le programme des candidats intitulé "des clés pour choisir" (au format PDF)
1. "DSK estime que MM. Rocard et Kouchner pensent trop vite" (Le Monde). Le socialiste Dominique Strauss-Kahn a une position ambiguë depuis le début de la campagne. Officiellement, il soutient Ségolène Royal. Mais on le soupçonne de souhaiter sa défaite pour vouloir récupérer le PS et prendre date pour la prochaine élection présidentielle. Partisan d'une ligne sociale-démocrate, DSK a rejeté l'appel de Michel Rocard qui proposait dès le premier tour une déclaration de principe d'un désistement mutuel entre Ségolène Royal et François Bayrou. Si DSK est également partisan d'une alliance avec l'UDF, il ne peut le dire aussi clairement et attendra le second tour pour mettre en contact les centristes et les socialistes.
2. "Quand Royal esquive les questions" (Le Figaro). La candidate socialiste multiplie les annulations de rendez-vous et d'interviews. Elle ne donne plus d'interview à la presse pour éviter les questions gênantes et préfère faire des déclarations pour imposer son thème du jour aux 20 heures des grandes chaînes. Cette nouvelle stratégie de fin de campagne s'explique par son cafouillage sur le contrat Première Chance. Face à des questions trop précises de journaliste, la candidate socialiste s'était trop avancée en improvisant.
3. "Claude Allègre, un spécialiste en déclarations iconoclastes" (Le Monde). L'ancien ministre de l'Education, qui n'était pas aimé des enseignants, cumule les prises de position iconoclastes par rapport à ses amis socialistes. Il y a quelques semaines, il annonçait qu'il ne voterait pas pour Ségolène Royal. Aujourd'hui, il déclare qu'il votera Dominique Voynet et qu'il se montre favorable à une alliance PS/UDF. Ami personnel de Lionel Jospin, il vient d'être désavoué par l'ancien Premier ministre qui a rejeté cette alliance.
4. "Les petits candidats ont su imposer la défense de la ruralité" (Le Monde). En 2007, plusieurs candidats défendent la ruralité, c'est-à-dire la défense du monde rural, le maintien des services publics dans ces régions. Frédéric Nihous, le candidat des chasseurs, en a fait son thème de campagne principal. Mais il n'est pas le seul : Gérard Schivardi est également sur le même créneau. Et François Bayrou a multiplié les déplacements dans les communes rurales, jusqu'à poser pour les photographes devant son tracteur pour apparaître comme un candidat de province.
5. "Vincent Peillon radié des listes électorales" (NouvelObs). Le porte-parole de Ségolène Royal vient d'être radié des listes électorales de la ville de Chépy car il n'y habiterait pas. Décidément, il n'est pas bon d'être porte-parole dans cette campagne : après les bourdes de Montebourg (PS) et celles de Rachida Dati (UMP), il y a désormais un porte-parole qui ne pourra pas voter.
Articles de Politique.net
- Résumé de la semaine politique
- La bourde du porte-parole de Sarkozy
- La bourde du porte-parole de Ségolène Royal