Revue de presse · 23 avr. 2007 à 09:09
Le second tour opposera donc Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal. Le candidat de l'UMP est arrivé en tête avec 31,11% des voix (chiffres du ministère de l'Intérieur), devant Ségolène Royal avec 25,84%. Même s'il n'est pas au second tour, François Bayrou réalise une belle performance avec 18,55% des voix et Jean-Marie Le Pen s'effondre avec à peine 10,51%.
Les journaux font leur Une sur le face à face Royal/Sarkozy : "Duel au sommet" titre Le Figaro. "Le combat Royal" annonce Libération. Enfin, Le Parisien/Aujourd'hui en France considère que "c'est ouvert" en parlant du résultat du second tour.
Le Monde : La revanche du 21 avril
Le Figaro : Pour Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, une nouvelle bataille commence
Libération : Royal à la poursuite de Sarkozy
Le Parisien : Nicolas Sarkozy savoure un score historique
Avec un taux d'abstention de 15,6%, l'élection de 2007 a fortement mobilisé les électeurs. On retrouve presque les chiffres de 1965 et 1974. Environ 38 millions de Français sont allés voter. En chiffre absolu, c'est un record. On peut apporter deux explications : la volonté d'effacer le mauvais souvenir du 21 avril 2002 et le renouvellement des personnalités politiques qui se sont présentées puisque Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy se présentent pour la première fois, et ils n'ont jamais été Premier ministre.
Avec 31,11% des voix, Nicolas Sarkozy fait beaucoup mieux que Jacques Chirac en 1995 et 2002. Il égale presque le score de Valéry Giscard d'Estaing en 1974 (32,6%).
Avec 25,84%, Ségolène Royal fait beaucoup mieux que Lionel Jospin en 1995 et 2002 et égalise le score de François Mitterrand en 1981 (25,84%).
Avec une campagne très à droite, Nicolas Sarkozy a littéralement siphonné la réserve de voix du Front National. Jean-Marie Le Pen obtient 10,51%, soit environ 4 millions d'électeurs. Le leader d'Extrême droite a donc perdu plus d'un million de voix par rapport à 2002. Il réalisé son plus mauvais score à l'élection présidentielle depuis 1988. Jean-Marie Le Pen termine donc sa carrière sur un sérieux échec.
François Bayrou n'accède pas au second tour, mais il triple son score par rapport à 2002. Avec 18,55% des voix, il devient l'arbitre du second tour. Il n'a pas donné de consigne de vote et il est fort probable qu'il se refuse de choisir. Ce matin, Jean-Marie Cavada, bras droit de Bayrou, a même annoncé la probable création d'un nouveau parti social-démocrate.
Si le ralliement de Bayrou à l'un ou l'autre des candidats apparaît peu probable, toute la question maintenant est de savoir ce que vont faire ses 7 millions d'électeurs. Les premiers sondages indiquent qu'environ la moitié des électeurs de Bayrou vont voter Sarkozy, et l'autre moitié Ségolène Royal.
A l'annonce des résultats, tous les candidats de gauche (Besancenot, Bové, Buffet, Laguiller, Voynet) ont appelé à voter Ségolène Royal pour faire barrage à Nicolas Sarkozy. Un front anti-Sarkozy est donc en train de se dessiner.
L'ensemble de la gauche pèse aujourd'hui 37%. Si le PS sort renforcer, toutes les autres forces de gauche comme le Parti Communiste ont été laminées, à l'exception de la Ligue Communiste Révolutionnaire de Besancenot. Si Ségolène Royal réalise le même score que François Mitterrand en 1981, elle doit faire face à une difficulté supplémentaire : Mitterrand s'était appuyé au second tour sur les 15% du Parti Communiste, ce qu'elle ne pourra faire.
La seule chance pour la gauche de l'emporter est donc de récupérer les voix de Bayrou dans une campagne qui pourrait prendre l'allure d'un référendum anti-Sarkozy.
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