Vidéos · 28 avr. 2007 à 15:18
François Bayrou et Ségolène Royal ont donc débattu sur BFM TV et RMC, en direct d'un grand hôtel parisien. L'organisation de cette confrontation a dominé l'actualité politique de cette première semaine de campagne de second tour.
Le débat a duré environ 1h50 et a été d'une haute tenue. Ils ont chacun exprimé leur point de vue, admis les points d'accord tout en s'affrontant notamment sur les questions économiques et sociales.
Les deux candidats ont conclu en affirmant que ce rendez-vous s'inscrivait dans un contexte de rénovation de la vie politique. Au-delà des mots de responsables politiques cherchant les retombées positives d'un tel événement médiatique, il faut reconnaître que l'échange a été d'une grande qualité, c'était du débat d'idées sans attaque personnelle, sans langue de bois, dans le respect de chacun.
Au moment de leur donner la parole pour que chacun puisse conclure, Jean-Jacques Bourdin leur a demandé s'ils étaient prêts à vivre ensemble... dans un parti politique. Ce fut l'occasion pour Ségolène Royal et François Bayrou de faire un peu d'humour avant de conclure ce débat. Voici les extraits de cette dernière partie.
Royal : "Je veux une VIe République avec un Parlement dans lequel il n'y aura plus de cumul des mandats, la suppression du 49-3 et une assemblée qui contrôle réellement l'exécutif. Je veux une démocratie participative qui donne un souffle nouveau au fonctionnement des institutions, comme le référendum d'initiative populaire et les jurys citoyens."
Bayrou : ""Nous avons à bâtir quelque chose qui n'existe plus et qui s'appelle le pluralisme. En France, depuis des décennies, tous les pouvoirs sont entre les mains d'un seul parti, le parti dominant. Je demande qu'on change la manière dont le Parlement est élu afin que chaque grand courant puisse avoir une représentation grâce à une loi électorale plus juste."
Bayrou : "Aucune des questions de sécurité, défense, politique étrangère, environnement, climat, aucune de ces questions-là ne peut se résoudre si l'Europe n'est pas forte et en bonne santé. C'est pourquoi, quand on aura un texte court, lisible, compréhensible par tout le monde, je suis pour le soumettre au référendum des Français."
Royal : "Il faut reconstruire une Europe qui réussisse à lutter contre le chômage et les délocalisations. A ce moment-là, les Français reprendront confiance en elle. (...) L'idée qu'il existe un salaire minimum au niveau de l'Europe fait son chemin."
Bayrou : "Si vous mettez le salaire minimum européen au niveau de la France, vous tuez l'ensemble des pays de l'Est. Si vous le mettez au niveau des pays de l'Est, la France se retrouvera complètement déséquilibrée."
Royal : Mon objectif n'est pas de chercher à convaincre Monsieur Bayrou, parce que le pacte présidentiel que j'ai proposé sera mis en application si les Français me confient cette responsabilité."
Bayrou : "Vous en revenez trop souvent à l'idée que l'Etat peut faire les choses à la place de la société. C'est fini !"
Royal : "Les 35 heures constituent un progrès humain considérable"
Bayrou : "C'est une très mauvaise idée."
Bayrou : "On vit dans un pays honteux dans lequel les personnes qui ont travaillé le plus dur et qui ont l'espérance de vie la plus courte sont celles qui partent le plus tard à la retraite. Il faut une augmentation du temps de travail et ceux qui pensent qu'on va revenir sur la loi Fillon se trompent."
Royal : "La loi Fillon sera revue parce qu'elle a créé une inégalité insupportable aux dépens des femmes. En allongeant la durée de cotisation, elle a frappé celles qui se sont arrêtées pour élever leurs enfants ou qui ont subi du chômage partiel."
Bayrou : "Vous avez dit, on va augmenter de 5 % les petites retraites et le minimum vieillesse. Ma mère gagne 641 euros par mois. Une augmentation de 5 %, ça lui fait un euro par jour. Je trouve que, pour ces retraites et ces minimums vieillesse, il faut aller plus loin."
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