Zapping radio · 4 mai 2007 à 09:17
Claude Allègre a sévèrement critiqué Ségolène Royal sur la question du handicap. Invité de RTL Soir, il s'est dit "choqué, outré" en employant à l'égard de Ségolène Royal des mots très durs. L'ancien ministre de l'Education socialiste est coutumier des prises de position à contre-courant. Mais la dureté de son propos étonne à 48h du vote. Explications.
Le temps fort du débat est l'échange très vif entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy sur la question du handicap. Alors que Nicolas Sarkozy expliquait qu'il ferait tout pour accueillir tous les enfants handicapés en milieu scolaire, la candidate a dénoncé l'immoralité de ces propos étant donné que la droite aurait supprimé de nombreuses places pour les enfants handicapés. Devant la charge de Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy l'a accusé de perdre ses nerfs.
Il se dit très choqué car, dit-il "hélas, elle n'a pas fait, pas plus que moi d'ailleurs, beaucoup de choses pour les handicapés, et celui qui a fait le plus pour les handicapés, c'est Luc Ferry". Il se dit outré "car ce qui a été dit, ce sont des mensonges. Il accuse Ségolène Royal d'avoir prémédité sa colère. Il a trouvé cette colère suspecte et probablement préparé.
Il n'est pas pour autant pour la droite mais il déclare que "la vérité doit être dite en politique".
Le plan handiscole mis en place par Ségolène Royal en 1999 est qualifié de "plan sans aucune mesure importante". Il va même plus loin puisqu'il affirme que dans le cadre de ce plan, les emplois n'ont pas été créés. Selon lui, les emplois d'accompagnateurs ont été créés par Luc Ferry, sous le gouvernement Raffarin. Claude Allègre regrette même de ne pas l'avoir fait.
Il reconnaît être en opposition frontale à Ségolène Royal. Il aurait préféré un autre représentant de la gauche pour cette élection présidentielle. "Symétriquement à François Bayrou, je ne voterai pas pour Ségolène Royal" déclare-t-il.
Ce n'est pas la première fois que Claude Allègre prend des positions contraires à sa famille politique. Avant le premier tour, il avait déjà dit qu'il ne voterait pas Ségolène Royal, qu'il était même favorable à une alliance PS-UDF. Lorsqu'il était ministre de l'Education, il avait multiplié les déclarations parfois provocantes en affirmant qu'il fallait "dégraisser le mammouth".
Depuis le début de la campagne, Ségolène Royal doit faire face à une série de tacles de ceux qui sont censés être dans son camp. Cela a débuté avec le spectaculaire revirement d'Eric Besson, chargé du programme économique au PS. Après avoir démissionné, il a publié un livre à charge contre la candidate socialiste avant de se rallier à Nicolas Sarkozy. Il y a deux jours, le publicitaire qui avait fait les beaux jours des campagnes de Mitterrand et Jospin, Jacques Séguéla, s'est rallié à Nicolas Sarkozy alors qu'il avait voté Ségolène Royal au premier tour. Enfin, aujourd'hui, à 48h du vote, Claude Allègre en remet une couche en critiquant Ségolène Royal sur ce qui était considéré comme le temps fort du débat : sa sortie sur le handicap.
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