Télévision · 4 mai 2007 à 10:21
Le rapport de force aujourd'hui, c'est 45% pour la gauche et 55% pour la droite. Les derniers sondages indiquent qu'après le débat de mercredi soir, Nicolas Sarkozy creuse l'écart sur Ségolène Royal.
L'élection est-elle jouée ? Yves Calvi a consacré son émission C dans l'air d'hier au second tour de l'élection présidentielle. Pierre Giacometti, directeur de l'institut IPSOS, a expliqué les 4 conditions indispensables pour que Ségolène Royal inverse la tendance. Explications.
Pierre Giacometti émet cette hypothèse : les électeurs de François Bayrou vont se prononcer à 50/50 pour Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Entre la droite et la gauche, le rapport de force est 55/45. Pour revenir à une équation à 50%-50%, Ségolène Royal doit donc remplir 4 conditions indispensables :
1) Récupérer les 36% des voix de gauche du premier tour. Elle ne peut pas se permettre de perdre des voix dans son camp : chez les Verts, le PC, l'extrême gauche. Or, en se prononçant pour une alliance avec François Bayrou, elle a fait grincer des dents à gauche.
2) Mauvais report des voix du Front National sur Nicolas Sarkozy. Le Pen a appelé ses électeurs à s'abstenir massivement. Mais à chaque élection, ses électeurs ne suivent pas ses consignes.
3) Très bon report des voix de François Bayrou en sa faveur. (plus de la moitié)
4) Mobiliser les abstentionnistes. Des électeurs se sont abstenus au premier tour. Traditionnellement, alors qu'ils n'avaient pas participé au premier tour, certains viennent voter pour le second tour. Pour l'emporter, il faudrait donc que Ségolène Royal obtienne plus de voix en sa faveur que Nicolas Sarkozy chez ses abstentionnistes du premier tour.
Si ces 4 conditions sont remplies, alors l'équilibre 50/50 est retrouvé, elle pourrait alors l'emporter avec 50,5% des voix. Statistiquement, dans la mécanique des reports de voix du premier au second tour, les sondeurs arrivent à retrouver l'équilibre 50/50 entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Mais il faut que ces 4 conditions soient réunies. Or, aujourd'hui, aucune de ces 4 conditions n'est véritablement garantie pour Ségolène Royal.
Les sondages d'intentions de vote aujourd'hui indiquent tous une victoire de Nicolas Sarkozy. Ces sondages sont plus stables que ceux du premier tour. Au premier tour, il y avait 30% d'indécis. Ce chiffre est beaucoup plus faible pour le second tour, il tourne autour de 12%.
Les intentions de vote au second tour, lorsque l'écart va de 4 à 7 points, sont plus solides que n'importe quel autre sondage de premier tour.
Pour autant, arithmétiquement, le rapport de force peut changer, mais il faut que Ségolène Royal remplisse les 4 conditions simultanées.
A 48h du scrutin, rien n'indique que ces conditions soient remplies. Nicolas Sarkozy a donc quasiment gagné l'élection.
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