breve · 6 mai 2007 à 10:18
Et si la météo pouvait également donner la température d'une élection ? Des universitaires de l'université de Paris I ont réalisé une étude montrant l'impact de la météo et des vacances scolaires sur le taux de participation. Surprenant.
Selon les auteurs de cette étude (Christian Ben Lakhdar et Eric Dubois), une température élevée et un fort ensoleillement favorisent une forte participation. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le beau temps n'est donc pas synonyme d'abstention. C'est exactement le contraire. Pour arriver à cette conclusion, ils ont notamment étudié les taux de participation aux législatives de 1986 et 2002. Ainsi, "trois degrés de plus que la moyenne augmentent la participation d'environ un point".
Le calendrier de l'élection joue également un rôle non négligeable dans le taux de participation. En période de vacances scolaires, le taux de participation est plus faible. Selon cette étude, le 21 avril 2002, environ 400 000 électeurs ne sont pas allés voter car ils étaient en vacances (zone A et C).
Lorsqu'on analyse le résultat de toutes les élections, on s'aperçoit qu'une forte abstention pénalise davantage la gauche que la droite.
En cumulant ces données climatiques et temporelles, les auteurs de l'étude aboutissent donc à des conclusions surprenantes : le temps et le calendrier scolaire auraient des répercussions sur les résultats. "Des températures élevées et un fort ensoleillement favorisent la gauche et la pluie bénéficie à la droite. De même, une élection en période de vacances scolaires pénalise la gauche".
Pour ce deuxième tour de l'élection présidentielle, Météo France prévoit à Paris un temps plutôt ensoleillé que nuageux et une chaleur agréable avec des maximales autour de 21°C. Ce temps devrait donc favoriser la gauche et pourtant la droite est donnée gagnante. Est-ce un nouvel exemple des effets du dérèglement climatique ?
*** Source
Présidentielle, dépêches de campagne, AFP, Michalon, 2007