Questions d'actualité · 8 mai 2007 à 17:44
Jacques Chirac a donc présidé pour la dernière fois les cérémonies de commémoration de l'armistice du 8 mai 1945. En 1995, au lendemain de sa victoire, il avait accompagné François Mitterrand, donnant l'impression d'une présidence à deux têtes. En 2007, Nicolas Sarkozy a choisi de s'éclipser et de laisser le chef de l'Etat s'occuper de cette commémoration.
Depuis 1946, la commémoration du 8 mai 1945 est l'objet de nombreuses tractations politiques. Le jour férié a été supprimé en 1959 par De Gaulle, et la commémoration a même été supprimée par Valéry Giscard d'Estaing en 1975. Le jour férié et la célébration de la victoire alliée ont été rétablis par François Mitterrand en 1981. Retour sur l'histoire d'une commémoration très politique.
En 1946, pour le premier anniversaire de la commémoration de l'armistice, le gouvernement français a décidé de repousser la célébration de la victoire au Dimanche 12 mai pour ne pas retarder l'effort de production par un jour férié supplémentaire dans un contexte de reconstruction d'après guerre.
La veille de ce premier anniversaire, l'Assemblée Constituante, chargée d'élaborer les institutions de la IVe République, a voté une loi fixant la commémoration du 8 mai le jour même si c'était un Dimanche ou le premier dimanche après le 8 mai si celui-ci tombait en semaine.
En 1948, le ministre des anciens combattants de l'époque, François Mitterrand, a confirmé la célébration du 8 mai 1945 et le caractère non férié de cette date pour garantir la continuité de l'effort de production.
En 1951, pour la première fois depuis la fin de la guerre, le gouvernement a décidé de célébrer le 8 mai 1945 sans attendre le dimanche suivant. Sous la pression des anciens combattants, le 8 mai devient même un jour férié par la loi du 20 mars 1953.
En 1958, le retour au pouvoir du général de Gaulle entraîne un nouveau changement dans la commémoration de la victoire alliée. Par un décret du 11 avril 1959, le 8 mai n'est plus férié et est désormais célébré le deuxième dimanche du mois. Cette décision provoque la colère des associations d'ancien combattant.
En 1965, pour le vingtième anniversaire de la capitulation allemande, le gouvernement de Georges Pompidou décide de rétablir exceptionnellement le jour férié le 8 mai.
En 1968, le 8 mai redevient la date officielle de la célébration de la victoire alliée (et non plus le deuxième dimanche du mois) mais ce jour reste un jour travaillé.
En 1975, le président de la République, Valéry Giscard d'Estaing décide de supprimer la commémoration de la victoire alliée au motif de la réconciliation franco-allemande dans le cadre de la relance de la construction européenne. Le 30 mai 1975 devait donc être le 30ème et dernier anniversaire de la commémoration du 8 mai 1945.
En 1981, François Mitterrand, nouveau président de la République, prend une double précision : il rétablit la commémoration du 8 mai 1945 et en fait un jour férié, ce qui n'était plus le cas depuis 1959, à l'exception de l'année 1965. Depuis cette loi du 23 septembre 1988, le 8 mai 1945 est un jour férié célébrant la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
En 1995, Jacques Chirac a non seulement maintenu cette commémoration, mais il a assisté aux cérémonies en présence de François Mitterrand alors que la passation de pouvoir entre les deux hommes n'avaient pas encore eu lieu, la victoire de Jacques Chirac ayant eu lieu la veille.
En 2007, Nicolas Sarkozy, vainqueur de l'élection présidentielle le 6 mai, a pris la décision de ne pas assister aux commémorations et de laisser à Jacques Chirac de les présider une dernière fois.
Encyclopédie de Politique.net
- Histoire de la Ve République
- Les années De Gaulle (1958-1969)
- Les années Pompidou (1969-1974)
- Les années Giscard d'Estaing (1974-1981)
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