Revue de presse du 19 mai 2007 : un gouvernement de rupture, d'ouverture et de parité

Revue de presse · 19 mai 2007 à 11:58

Les Unes de la presse

Toute la presse revient aujourd'hui sur la composition du premier gouvernement de Nicolas Sarkozy. Ce gouvernement répond à trois objectifs que s'est fixé le nouveau président : la rupture en modifiant les zones de compétence des ministères, l'ouverture avec des ministres de gauche et de l'UDF, la parité avec l'entrée de 7 femmes au gouvernement à des postes qui ne sont pas secondaires. Quel sens politique donné à toutes ces nominations ?

L'équipe de rupture : des poids-lourds très encadrés, des Sarkozystes bien placés

Le Figaro titre en Une : "L'équipe de rupture". Nicolas Sarkozy s'est d'abord entouré d'hommes et de femmes d'expériences : Alain Juppé à l'environnement, Michèle Alliot-Marie à l'Intérieur et Jean-Louis Borloo au ministère de l'Economie. Mais ils sont encadrés par des Sarkozystes. Michèle Alliot-Marie récupère un ministère de l'Intérieur mais en perdant toute la partie "immigration" dévolue à un proche de Nicolas Sarkozy : Brice Hortefeux. Jean-Louis Borloo récupère un ministère de l'économie mais il doit partager ses compétences avec Eric Woerth. De la même manière, Alain Juppé est secondé par Dominique Bussereau, un proche de Jean-Pierre Raffarin. Autrement dit, Nicolas Sarkozy a choisi de bien encadrer les poids lourds de droite.
En revanche, il a placé des personnalités de confiance aux postes clés, c'est-à-dire en charge des principales promesses du candidat pendant la campagne : Rachida Dati au ministère de la Justice pour instaurer les peines planchers pour les multirécidivistes, Brice Hortefeux pour l'immigration et l'identité nationale, Xavier Bertrand pour réformer le contrat de travail unique, les régimes spéciaux de retraite.

Un gouvernement à parité : 7 femmes et 8 hommes

Le Monde titre en Une : "Sarkozy choisit l'ouverture et la parité". Contrairement aux "Juppettes" de 1995, surnom donné aux ministres femmes qui ont été remerciées au bout de 6 mois du gouvernement d'Alain Juppé, Nicolas Sarkozy a nommé 7 ministres femmes à des postes non négligeables : ministère de l'Intérieur, ministère de la Justice, ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, ministère de la Santé et des Sports. Même si les 3 autres occupent des postes plus secondaires et que dans la hiérarchie du gouvernement, elles sont placées plutôt à la fin, il s'agit d'une nouveauté.

Un gouvernement avec des personnalités de gauche et du centre

"Braconnage à gauche" titre Libération. La nomination de Bernard Kouchner au poste de ministre des Affaires étrangères est un véritable coup politique. Le fondateur de Médecins Sans frontières obtient à 67 ans le poste dont il rêvait et que le PS n'avait jamais voulu lui donner. Il sera secondé par Jean-Pierre Jouyet, un ami du couple Hollande-Royal de plus de 30 ans, pour les questions européennes. Par ailleurs, au ministère de la Défense, c'est Hervé Morin qui incarne l'ouverture au centre.
Enfin, la nomination d'Eric Besson, ex-PS, comme secrétaire d'Etat, et celle du dirigeant d'Emmaüs, au poste de Haut commissaire, complètent un gouvernement d'ouverture que François Bayrou souhaitait et que Jacques Chirac n'avait jamais fait, même au lendemain de la victoire de 82% en 2002. De ce point de vue, ce "braconnage" constitue une première et risque de compliquer un peu plus la tâche du Parti Socialiste en vue des Elections législatives de juin prochain.

*** Liens

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