Revue de presse · 21 mai 2007 à 09:12
La campagne des Législatives débute aujourd'hui. Les électeurs sont appelés à voter les 10 et 17 juin pour élire leurs députés. Après la victoire de Nicolas Sarkozy, la droite est en position de force. La presse revient aujourd'hui sur le rapport de force gauche/droite et les stratégies de chaque parti politique.
Il s'agit de la 4ème campagne législative qui a lieu au lendemain d'une élection présidentielle. Les précédents datent de 1981, 1988 et 2002. A chaque fois, le camp gagnant la présidentielle a bénéficié d'une large victoire aux Législatives.
Libération titre en Une "La gauche a une peur bleue".
Aux dernières élections législatives de 2002, le Parti Socialiste, sous le choc du 21 avril et de l'absence de son candidat au deuxième tour de l'élection présidentielle, avait pu conserver 141 sièges de députés à l'Assemblée Nationale. Ce score était honorable en comparaison à la déroute de 1993 où le PS n'avait conservé que 67 députés.
Pour les élections législatives de 2007, le PS est crédité, selon les sondages, de 28% à 30% d'intentions de vote contre 37% à 40% pour l'UMP. Avec ce score, le PS peut espérer environ 150 sièges de député.
Mais le risque d'un score encore plus mauvais n'est pas à écarter : le PS part avec plusieurs handicaps. D'abord, Ségolène Royal n'est arrivée en tête que dans 203 circonscriptions sur 577 lors du deuxième tour de la présidentielle. Parmi elles, il y a plus de 60 députés sortants de droite, ce qui rend ces circonscriptions plus difficiles à prendre. Potentiellement, la fourchette haute est donc de 150 circonscriptions.
Deuxième handicap, le PS n'a pas passé d'accords avec les Verts, ni avec le Parti Communiste. Quant aux Radicaux de gauche, leur président est allé discuter avec le président de la République et a évoqué un rapprochement avec les Radicaux de centre droit, jetant le trouble au sein même du PS. La gauche aborde donc ces élections en ordre dispersé et affaiblie.
Le Figaro annonce une "large victoire de la droite attendue aux Législatives".
Selon un sondage TNS Sofres, la stratégie d'ouverture de Nicolas Sarkozy est très appréciée par l'opinion : la nomination de François Fillon satisfait 60% des Français, celle de Bernard Kouchner satisfait 61% des électeurs de gauche et 86% des électeurs de droite. Sa nomination est donc bien perçue par l'opinion. Quant aux ministres du gouvernement Fillon, ils obtiennent tous une bonne côte de popularité avec en tête, Rachida Dati, qui bénéficie de 72% d'opinions favorables. Plus surprenant, le sondage indique que 52% des électeurs de gauche antilibérale approuve la création d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale.
Résultat, la stratégie de Nicolas Sarkozy permet à l'UMP d'aborder ces élections en position de force : le parti présidentiel pourrait obtenir encore plus de députés qu'en 2002, entre 330 et 390 selon les sondages.
La situation est très difficile pour tous les autres partis en raison du mode de scrutin qui favorise la bipolarisation. Les élections législatives se déroulent en deux tours. Pour qu'un candidat puisse se maintenir au second tour, il faut qu'il obtienne 12% des voix. Ce mode de scrutin favorise les grands partis, c'est-à-dire l'UMP et le PS. Du coup, les Verts ne peuvent espérer que 3 députés, les communistes risquent de perdre leur groupe parlementaire avec moins de 20 députés. A l'extrême droite, le Front National n'obtiendrait aucun député et réaliserait le résultat le plus faible depuis 1981 avec environ 8% des voix. Enfin, le MoDem de François Bayrou obtiendrait un score honorable de 15% des voix, mais le mode de scrutin constitue un handicap pour ce nouveau parti. Le MoDem ne peut espérer qu'entre 3 et 8 députés.