Revue de presse du 4 juin 2007 : Le Parti Communiste et les socialistes redoutent l'après Législatives

Revue de presse · 4 juin 2007 à 10:04

Les difficultés du PC et du PS

A une semaine du premier tour des élections législatives, l'affaire semble pliée. L'UMP obtiendra une très large majorité à l'Assemblée. De fait, l'actualité politique tourne un peu en rond et il faut aller chercher en page intérieure des quotidiens pour retrouver une actualité politique, plutôt morose à gauche. A la Une de la presse aujourd'hui : les difficultés financières du Parti Communiste, la morosité chez les militants socialistes et la faible représentativité des candidats aux élections par rapport à la diversité de la population française.

La crise politique et financière du PC

Aujourd'hui, la presse revient sur les difficultés financières du Parti Communiste. Si la structure politique du PC est en place avec un parti, des militants et des élus locaux, l'acte de décès du PC approche. Avec 1,93% des voix pour sa candidate au premier tour de l'élection présidentielle, le PC est politiquement mort. Les sondages pour les législatives ne sont guère plus réjouissants. Avec 3% d'intentions de vote, le PC peut espérer entre 8 et 12 élus et perdrait son groupe parlementaire à l'Assemblée (il faut 20 députés pour constituer un groupe autonome). Par ailleurs, ses échecs ont un coût financier important pour le Parti. Dans un article intitulé, "Financièrement exsangue, le PCF fait évaluer les oeuvres d'art de son siège", Le Monde explique que le PC a fait expertiser quelques objets d'art dont il est propriétaire et qu'il pourrait vendre pour faire face aux difficultés financières.
Non seulement le PC doit rembourser une partie des frais de la campagne présidentielle (5,5 millions d'euros), mais le faible score aux législatives risque d'amputer le budget du parti de 1,6 million d'euros d'aide publique par an. Le désastre politique et financier pourrait même amener le Parti Communiste à vendre son siège, rue du Colonel Fabien, selon certains responsables communistes.

L'incertitude du PS

La situation est moins grave chez les socialistes mais l'ambiance est tout aussi morose. Le Monde consacre une enquête sur "Le désarroi des militants PS du Nord qui aspirent à une refondation idéologique". Alors que 2007 devait être l'année de l'alternance après 10 années de présidence Chirac, les socialistes n'ont toujours pas digéré l'échec de Ségolène Royal même si celle-ci n'a jamais prononcé le mot de défaite.
Pour beaucoup de socialistes, la défaite est d'abord liée à l'efficacité du candidat de droite, Sarkozy ayant été un adversaire redoutable. Par ailleurs, les militants considèrent que la désignation de leur candidate, en novembre 2006, est intervenue trop tard et que la primaire a usé prématurément la candidate, les arguments de ses adversaires socialistes ayant été repris par la droite quelques semaines plus tard. Enfin, les militants socialistes reconnaissent que le PS doit actualiser son programme et revoir sa base idéologique. Le PC et les Verts ont quasiment disparu. Le PS ne peut plus compter sur les réserves de voix à gauche et doit désormais s'ouvrir au centre de l'avis général même si l'évolution vers la social-démocratie suscite certaines inquiétudes chez les socialistes historiques.

La diversité de l'Assemblée Nationale

Libération ironise sur le profil des députés en titrant en Une : "Assemblée nationale, la maison blanche". Même si les partis politiques mettent en avant des personnalités issues de l'immigration comme Azouz Begag pour le Mouvement Démocrate ou Rachida Dati, ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy, les candidatures aux législatives ne sont pas représentatives de la diversité de la population française. Libération a compté le nombre de candidatures de personnalités issues des "minorités visibles" : 15 pour l'UMP et une vingtaine pour le PS sur 577 circonscriptions. C'est mieux qu'en 2002 mais très faible rapporté à l'ensemble des candidats. Si sur le principe, tous les partis affichent leur volonté d'une plus grande diversité, dans la pratique, les candidatures locales sont souvent verrouillées et il est très difficile pour une personnalité issue de l'immigration d'obtenir l'investiture d'un grand parti. Dans ce domaine, les plus petits partis font davantage d'effort : le Parti Communiste revendique 70 candidats issus des minorités, et le MoDem de Bayrou 28.

L'inversion du calendrier et le renforcement du régime présidentiel

Revue de presse

Le calendrier prévu (législatives en mars, et présidentielle en mai) était contraire à l'esprit des institutions de la Ve République où le pouvoir du président est prédominant. Dans la Ve République, c'est l'élection présidentielle qui est considérée comme la plus importante puisque c'est le président qui nomme son Premier ministre en fonction de la majorité à l'Assemblée nationale.
En 2001, Jacques Chirac et Lionel Jospin ont donc décidé d'inverser le calendrier et de repousser les élections législatives après l'élection présidentielle. La tenue de l'élection présidentielle juste avant les élections législatives renforce l'importance du président par rapport à l'Assemblée nationale. Avec des élections qui ont lieu à trois semaines d'intervalle, c'est la première élection qui est déterminante.

Retour sur...

Les premiers pas du gouvernement Fillon
- Le difficile redécoupage ministériel entre Kouchner, Hortefeux et Alliot-Marie
- Le casse-tête de la hausse des heures supplémentaires
- La question du service minimum
- Les réformes fiscales : bouclier fiscal, ISF, droits de succession
- La grande conférence sur l'environnement en octobre 2007

La campagne des Législatives
- Législatives, état des lieux du rapport de force droite/gauche
- Quelles sont les personnalités politiques candidates ?
- Nicolas Sarkozy en chef de campagne et de gouvernement
- Bayrou, la stratégie de l'isolement
- Le Mouvement Démocrate de Bayrou, un "modem" sans réseau
- Le Pen et le Front National : des comptes dans le rouge après les législatives ?

La gauche après la présidentielle
- La stratégie de Ségolène Royal : prendre la place de François Hollande à la tête du PS
- Bayrou/Royal : la construction d'un courant social-démocrate
- Socialisme et social-démocratie : vers un rapprochement ?

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