Revue de presse · 13 juin 2007 à 09:49
La victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle du 6 mai 2007 n'était-elle que le début d'un grand chelem ? Plus les jours passent et plus les adversaires du nouveau chef de l'Etat paraissent affaiblis. La presse revient aujourd'hui sur la suprématie de Nicolas Sarkozy.
"Sarko joue le K.O" titre Libération. Après avoir siphonné le réservoir de voix à l'extrême droite en menant une campagne présidentielle très à droite, Nicolas Sarkozy s'en prend à ses adversaires de gauche et du centre avec sa politique d'ouverture. En obtenant le ralliement de la quasi-totalité des députés de l'UDF et en encourageant la création du Nouveau Centre, Nicolas Sarkozy a neutralisé François Bayrou et son Mouvement Démocrate qui ne réalise que 7% des voix aux législatives, moitié moins que le 22 avril. En faisant entrer Bernard Kouchner et quelques personnalités de gauche dans son gouvernement, Nicolas Sarkozy a accéléré le malaise à gauche.
Même si ses convictions sont intactes et les électeurs pas dupes de cette politique d'ouverture, cette stratégie est un succès. Encore un effort et il va finir par couvrir tout le champ politique de l'extrême droite à la gauche en passant par le centre.
"Les divergences Royal/Hollande troublent le PS" titre Le Monde. Comme si l'échec électoral ne suffisait pas, Royal et Hollande sont en train d'enfoncer le Parti Socialiste dans la crise par des querelles plutôt surprenantes. Le soir de l'échec des législatives, Ségolène Royal s'est exprimée en direct du siège du PS, juste après François Hollande. Si cette direction à deux têtes fait grincer quelques dents au PS, elle inquiète au plus au point lorsqu'ils défendent des stratégies diamétralement opposées. François Hollande ne veut pas entendre parler d'accords avec le MoDem de Bayrou alors que Ségolène Royal s'est empressée de dire qu'elle avait appelé le leader centriste pour qu'il appelle ses électeurs à soutenir le PS. L'alliance PS/MoDem jette le trouble chez les sympathisants PS et les dirigeants du PS ont du désavouer la stratégie de Ségolène Royal au nom de la clarté.
Depuis 1995 et le soutien de Nicolas Sarkozy à Balladur au détriment de Chirac, les relations entre Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac ont toujours été tendues, sinon compliquées, l'un et l'autre se méfiant et s'accusant mutuellement de tous les mauvais coups.
Dans son propre camp, Jacques Chirac a été le principal adversaire politique de Nicolas Sarkozy. L'ancien président a tout fait pour empêcher Nicolas Sarkozy d'accéder à la présidence de l'UMP, il n'a jamais voulu le nommer Premier ministre et a tout tenté pour l'empêcher de se présenter à l'élection présidentielle.
Au moment où Nicolas Sarkozy est en train de réussir une prise de pouvoir totale, les ennuis judiciaires de Jacques Chirac pourraient commencer. "Jacques Chirac et les juges" titre Le Figaro. Dimanche prochain, l'ancien chef de l'Etat perdra officiellement son immunité. Protégé depuis 1995 par son statut de président de la République, il a toujours réussi à échapper à la justice, notamment dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Si, dans les faits, il ne risque plus grand chose, il devra tout de même se justifier dans certaines affaires. Chirac et les juges, affaire à suivre donc.
La victoire de Nicolas Sarkozy
- 23ème président de la République française
- Les raisons d'une victoire annoncée
- La bonne image du président
- La composition d'un gouvernement de rupture, d'ouverture et de parité
Les résultats des législatives
- La soirée électorale en vidéo
- La victoire de la droite et de l'abstention
- L'amertume de Ségolène Royal au 20h de France 2 (vidéo)
- Les proches de Ségolène Royal en difficulté
- La victoire écrasante de l'UMP est-elle uniquement liée au scrutin majoritaire ?