Revue de presse · 28 juin 2007 à 11:17
La XIIIe législature de la Ve République vient de débuter. Jean-Marc Ayrault a été réélu président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, poste qu'il occupe depuis 1997. Certains au PS ont ironisé sur sa nouvelle candidature censée incarnée le renouveau alors qu'il est en place depuis 10 ans. Pour faire taire les critiques, Jean-Marc Ayrault a souhaité innové en nommant "Quinze vice-présidents" (Le Monde), chacun en charge d'un domaine de compétence, à l'image du gouvernement Fillon. Toute la presse revient aujourd'hui sur la composition de ce "cabinet fantôme"
A peine réélu président du groupe socialiste au parlement, Jean-Marc Ayrault a composé un gouvernement fantôme, une équipe chargée de coordonner l'opposition au parlement. Quinze vice-présidents ont été nommés, notamment Arnaud Montebourg (vice président chargé de la prospective économique), Manuel Valls (chargé de l'Intérieur), Elisabeth Guigou (affaires étrangères) ou encore Pierre Moscovici (affaires européennes). A ces quinze membres du cabinet fantôme s'ajoutent deux porte-paroles : Aurélie Filipetti et André Vallini.
Ce cabinet fantôme reprend le principe du modèle anglais. Au Royaume Uni, la tradition veut que l'opposition compose un "Shadow cabinet" qui correspondrait au gouvernement si elle était au pouvoir. Les socialistes préfèrent parler, eux, de "contre-gouvernement".
La composition d'un gouvernement d'opposition est une première en France et pose la question de la légitimité et de l'incarnation de l'opposition de gauche. Qui fixe la ligne de l'opposition : le PS ou le groupe parlementaire ?
En créant ce groupe, Jean-Marc Ayrault place le groupe parlementaire en première ligne du travail de l'opposition. Chaque vice-président est chargé de coordonner une commission parlementaire pour étudier les textes de lois mais aussi fournir des propositions pour l'opposition. Ce travail quotidien s'inscrit donc dans la durée et doit permettre de fournir une base de réflexion pour le projet socialiste.
Peu de femmes, aucun représentant des minorités visibles, les socialistes arrivent à faire moins bien en termes d'innovations que Nicolas Sarkozy au gouvernement. De ce point de vue, la composition de "contre-gouvernement" n'est pas un signe de modernité et constitue pour certains comme une erreur politique. En réalité, Jean-Marc Ayrault a du tenir compte des courants au sein du PS pour composer ce cabinet fantôme en pratiquant un savant dosage entre fabusiens, royaliste, Strauss-khaniens, jospiniste et autres.
Finalement, la quinzaine annoncée est vite devenue la vingtaine :
- Affaires étrangères et européennes : Jean-Marc Ayrault
- Prospective économique : Arnaud Montebourg
- Affaires européennes : Pierre Moscovici
- Affaires étrangères : Elisabeth Guigou
- Développement durable, agriculture : Philippe Martin
- Environnement et économie sociale : Geneviève Gaillard
- Culture et Communication : Patrick Bloche
- Affaires économiques : François Brottes
- Défense : Patricia Adam
- Finances : Jean-Louis Idiart
- Lois et Intérieur : Manuel Valls
- Immigration et co-développement : George Pau-Langevin
- Education : Sandrine Mazetier
- Enseignement supérieur : Alain Claeys
- Recherche : Jean-Yves Le Deault
- Logement et ville : Jean-Yves Le Bouillonnec
- Outre-mer : Victor Lurel
- Institutions : Bernard Roman
- Protection sociale : Marisol Touraine
- Travail : Georges Gorce
- Entreprises : André Vidalies
- Politique de l'âge, vieillissement : Michèle Delaunay
- Santé : Pascal Terrasse
- Transports : Martine Lignières-Cassou
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