Revue de presse · 29 juin 2007 à 07:46
Pour la première fois depuis 1983, le chômage est passé sous la barre des deux millions de demandeurs d'emploi (1 987 200). Le taux de chômage est désormais de 8,1% de la population active. Il y a 10 ans, ce taux était de 12% et le nombre de chômeurs dépassait les 3 millions. Entre 1997 et 2001, le taux de chômage a fortement diminué sous Lionel Jospin avant de repartir à la hausse jusqu'en 2004. Depuis trois ans, le chômage diminue.
Toute la presse salue cette baisse à commencer par Le Figaro qui annonce que "le chômage passe sous la barre des deux millions". Le Monde annonce en Une que "Le chômage de masse est en recul dans toute l'Europe".
Dans la quasi-totalité des pays de l'Union Européenne, le chômage est en baisse avec un taux de chômage de 7,1%. Mais sur 27 pays, la France occupe la plus mauvaise place. Seules la Pologne et l'Estonie font pires.
Cependant, les chiffres actuels du chômage sont contestés par les statisticiens de l'INSEE. Depuis le début de l'année, la publication des chiffres du chômage fait l'objet d'une polémique. Chaque année, l'INSEE procède à un réajustement statistique du nombre de demandeurs d'emplois. Or, cette année, la publication de ce réajustement n'a pas eu lieu et a été retardé de 6 mois sous prétexte que le correctif était trop important, en réalité, pour ne pas gêner le gouvernement de droite au moment des élections.
Le problème est simple : le bon bilan du chômage serait lié à la radiation des listes d'un certain nombre de demandeurs d'emplois, environ 100 000, ce qui correspond à une variation de +0,3%. Ces suppressions sont liées à des changements administratifs ou aux modalités de suivi des chômeurs. Au bout de plusieurs refus, un chômeur est rayé des listes et n'est donc plus considéré comme chômeur. Mais selon la définition du Bureau International du Travail (BIT), un chômeur est une personne qui recherche un emploi. Par conséquent, un chômeur radié reste un chômeur. L'écart des chiffres du gouvernement et des chiffres du BIT, plus élevés, s'explique donc très largement par ces radiations de listes.
Enfin, l'annonce du taux de chômage le plus faible depuis 1983 coïncide avec celle de la suppression d'environ 10 000 postes d'enseignants dans le primaire et le secondaire l'année prochaine. Si les emplois se créent dans le privé, on les supprime dans le public.