Rétrospectives · 11 juil. 2007 à 18:52
Pendant 10 jours, Politique.net propose une petite rétrospective des 6 mois de campagne électorale de l'année 2007 : le départ de Jacques Chirac, la percée d'Olivier Besancenot malgré les divisions de l'extrême gauche, l'échec des écologistes, l'effondrement de Jean-Marie Le Pen, l'échappée solitaire de François Bayrou, les ratés de la campagne de Ségolène Royal, la victoire de Nicolas Sarkozy et le début de sa présidence.
Aujourd'hui, retour sur la campagne présidentielle de François Bayrou et sur l'échec de l'UDF-MoDem aux législatives de juin.
Le budget de campagne de l'UDF est de 7 millions d'euros, c'est-à-dire trois fois moins que le budget de l'UMP et du PS pour cette campagne. L'équipe de l'UDF cherche donc des moyens moins coûteux pour faire campagne d'où la forte présence de François Bayrou sur le net. Il avoue d'ailleurs passer deux heures par jour sur Internet pour être en contact direct avec les Français. Curieuse expression pour désigner un outil avant tout virtuel. Mais la forte présence de l'UDF sur la toile ne se dément pas. Le slogan de campagne "La France de toutes nos forces" aurait même été trouvé par un internaute.
> Dans les coulisses du QG de campagne de Bayrou
François Bayrou a débuté sa campagne électorale en dénonçant les grandes puissances médiatiques, TF1 en tête, qui imposeraient au peuple deux favoris : Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Si sur le fond, la remarque peut être pertinente, elle pose un problème quand cette dénonciation devient à elle seule l'unique proposition d'un programme invisible. En effet, toutes ses interventions médiatiques ne sont plus consacrées qu'à ce thème. Education, chômage, pouvoir d'achat, environnement, quelles sont les véritables propositions de François Bayrou ? Mystère.
En 2002, sa campagne avait été relancée par une claque à un enfant qui était en train de fouiller dans ses poches. En 2007, il a construit sa popularité sur une autre forme de claque, à TF1 cette fois.
> Vidéo : Le clash entre François Bayrou et Claire Chazal
Tout d'abord, il y a de nombreux électeurs votant à gauche ou à l'extrême gauche et pensant que pour faire barrage à Nicolas Sarkozy, le candidat le plus efficace est François Bayrou. Autrement dit, pour empêcher Sarkozy de devenir président, il considère qu'il faut voter Bayrou dès le premier tour. Ce serait en quelque sorte le nouveau vote utile.
Il y a ensuite des militants PS déçus de la tournure de la campagne de Ségolène Royal. Celle-ci a remporté les primaires socialistes en affichant des propositions inhabituelles sur le rôle de l'armée pour encadrer les jeunes délinquants, sur la carte scolaire ou encore en critiquant les 35 heures. Depuis qu'elle a été désignée candidate officielle du PS, Ségolène Royal a dû prendre en compte le programme du PS et a même rappelé à ses côtés les éléphants du PS. Elle a donc perdu de sa singularité. Parmi ceux qui pourraient voter Bayrou, on trouve aussi des militants de l'UMP qui sont inquiets par Nicolas Sarkozy, qui représente une droite dure, surtout depuis ses propos sur l'immigration et l'identité nationale.
Enfin, des sympathisants frontistes qui assimilent désormais Le Pen au système peuvent être amenés à voter Bayrou. Jean-Marie Le Pen a toujours eu ce rôle de contestateur. Il est arrivé au second tour en 2002, mais cela n'a rien changé. Il s'est donc banalisé en étant un contestataire du système tout en en faisant partie puisque sa première candidature à l'élection présidentielle remonte à 1974.
> Les nouveaux électeurs de Bayrou : qui sont-ils ? pourquoi veulent-ils voter pour lui ?
Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, Michel Rocard a lancé un appel le 13 avril pour une alliance entre Ségolène Royal et François Bayrou. Ce serait le seul moyen de barrer la route au candidat de l'UMP selon Michel Rocard qui explique dans son texte que "si Nicolas Sarkozy est élu dans quelques semaines, nous n'aurons aucune excuse".
> Revue de presse du 14 avril 2007 : l'appel de Michel Rocard pour une alliance PS/UDF
François Bayrou s'est aussitôt réjoui de la démarche de Michel Rocard, les socialistes ont quant à eux rejeté toute alliance avec l'UDF. L'UDF de François Bayrou est un parti de centre-droit appartenant à ce qu'on appelle la social-démocratie. Le Parti Socialiste est un parti de gauche qui cherche son identité entre socialisme réformisme (François Hollande) et social-démocratie (Dominique Strauss-Kahn). Toute la question est de savoir quelles sont les différences entre le socialisme et la social-démocratie ? Ces deux courants peuvent-ils se rapprocher en France ?
> Socialisme et social-démocratie : vers un rapprochement ?
La campagne du deuxième tour était censée durer deux semaines. Finalement, la première semaine a tourné autour du débat sur le débat entre la candidate arrivée deuxième et le candidat arrivé troisième. En temps normal, le vaincu s'efface pour laisser place à la confrontation entre les deux qualifiés pour le second tour. De manière tout à fait inédite, le troisième homme est en train d'occuper l'espace médiatique de la campagne du deuxième tour. En cherchant à organiser un débat avec lui, Ségolène Royal a d'elle-même mis François Bayrou au coeur de cette campagne du deuxième tour. Le résultat de la présidentielle de 2007 dépendra des électeurs centristes.
> Bayrou : le troisième homme au second tour
François Bayrou et Ségolène Royal ont débattu sur BFM TV et RMC, en direct d'un grand hôtel parisien. L'organisation de cette confrontation a dominé l'actualité politique de cette première semaine de campagne de second tour. Le débat a duré environ 1h50 et a été d'une haute tenue. Ils ont chacun exprimé leur point de vue, admis les points d'accord tout en s'affrontant notamment sur les questions économiques et sociales. Les deux candidats ont conclu en affirmant que ce rendez-vous s'inscrivait dans un contexte de rénovation de la vie politique.
> Bayrou/Royal : un débat de qualité sur des questions de fond
François Bayrou a déclaré début mai qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy. Si cette information n'a surpris personne, elle en dit un peu plus sur la stratégie du candidat de l'UDF. C'est désormais du quitte ou double aux législatives.
> Bayrou : la stratégie de l'après 6 mai
Au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, fort de plus de 18% des voix, François Bayrou avait annoncé la création de ce nouveau parti. Sauf qu'entre temps, 24 députés UDF sur 29 ont rejoint le camp de Nicolas Sarkozy. Le Mouvement Démocrate, ou comment un nouveau "Modem" connaît déjà des problèmes de réseau quelque jours à peine après sa création.
> Le Mouvement Démocrate de Bayrou, un "modem" sans réseau
D'un groupe de 29 députés, l'UDF-Mouvement Démocrate pourrait quasiment disparaître de l'Assemblée Nationale. Comment expliquer ce retournement de situation alors que François Bayrou a réuni 18,5% des voix au premier tour de l'élection présidentielle il y a 3 semaines ?
> Législatives : Bayrou, la stratégie de l'isolement
Le score élevé de François Bayrou à la présidentielle promettait un bel avenir à l'UDF qui devait se transformer en grand parti social-démocrate. C'était sans compter la stratégie d'ouverture de Nicolas Sarkozy qui a tout fait pour obtenir le ralliement des députés UDF. Sur 29 députés UDF, 24 ont rejoint Nicolas Sarkozy et s'assurent ainsi du soutien de l'UMP pour leur réélection. De son côté, François Bayrou a perdu quasiment tous ses élus.
A l'Assemblée nationale, le Nouveau Centre obtient un groupe parlementaire de 20 députés, le MoDem n'est représenté que par 4 députés.
> Bayrou/Morin : MoDem contre Nouveau Centre