Ségolène Royal échoue, mais veut préparer 2012

Rétrospectives · 12 juil. 2007 à 23:59

Ségolène Royal échoue, mais veut préparer 2012

Pendant 10 jours, Politique.net propose une petite rétrospective des 6 mois de campagne électorale de l'année 2007 : le départ de Jacques Chirac, la percée d'Olivier Besancenot malgré les divisions de l'extrême gauche, l'échec des écologistes, l'effondrement de Jean-Marie Le Pen, l'échappée solitaire de François Bayrou, les ratés de la campagne de Ségolène Royal, la victoire de Nicolas Sarkozy et le début de sa présidence.

Aujourd'hui, retour sur l'échec de Ségolène Royal et sur sa stratégie de l'après 6 mai.

Une campagne participative qui déroute

Plusieurs responsables socialistes s'inquiètent du début de campagne de la candidate dès le mois de janvier. Ségolène Royal se justifie en précisant qu'elle a choisi de faire campagne différemment. Elle veut partir des préoccupations des Français d'où l'organisation de réunions dans les départements et les régions pour débattre afin de compléter le programme présidentiel élaboré par le Parti Socialiste. Non seulement elle ne veut pas promettre des choses qu'elle ne fera pas, mais elle estime que les Français doivent être associés aux décisions qui les concernent. Elle veut maintenir le rythme de ses réunions et revendique sa façon différente de faire campagne.

> Zapping Radio : Ségolène Royal et la fiscalité

Les bourdes de la campagne

Combien la France a-t-elle de sous-marins nucléaires ? Un, deux, ou sept ? Ségolène Royal tombe dans le piège de Jean-Jacques Bourdin sur RMC. C'est le début d'une série de bourdes que la presse ne lui pardonne pas alors que Nicolas Sarkozy va également en commettre, notamment sur le nombre de sous-marins.

> Vidéo : Les sous-marins de Ségolène Royal

Les mauvais sondages de Ségolène Royal

Pendant la pré-campagne de la fin d'année 2006, Ségolène Royal était donnée gagnante face à Nicolas Sarkozy. Mais depuis le début de campagne de Nicolas Sarkozy, les sondages sont nettement moins bons. Tandis que Nicolas Sarkozy est en tête avec 31 à 35% des intentions de vote, et que François Bayrou ne cesse de monter dans les sondages, Ségolène Royal descend à 27,5% début février.

> Zapping Radio : Les mauvais sondages de Ségolène Royal (RTL)

Ségolène Royal se relance après "J'ai une question à vous poser" sur TF1 le 19 février

L'émission a été suivie par 8 913 540 téléspectateurs pour une part de marché de 37%. C'est un score plus élevé que Nicolas Sarkozy dont l'émission avait été suivie par 8 240 000 téléspectateurs. Ségolène Royal détient aujourd'hui le record d'audience d'une émission politique depuis plus de 10 ans. A l'aise face aux 100 citoyens, la candidate socialiste s'est relancée dans la campagne.

> J'ai une question à vous poser... et moi de fausses promesses

Royal demande l'aide des éléphants

Ségolène Royal a réorganisé son équipe de campagne en créant l'équipe du Pacte composée entre autres de Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn mais aussi d'anciens Premiers ministres, Pierre Mauroy et Lionel Jospin. Aussitôt, la presse annonce « le retour des Eléphants du PS ». Mais très rapidement, elle prend de nouveau ses distances avec eux.

> Les éléphants du PS : histoire d'une expression

Eric Besson considère Ségolène Royal incompétente

Premier coup dur dans la campagne de Ségolène Royal. Eric Besson, qui a démissionné du Parti Socialiste, a publié un livre intitulé "Qui connaît Mme Royal ?" dans lequel il affirme qu'elle n'est pas compétente pour devenir présidente de la République.

> Eric Besson considère Ségolène Royal incompétente

La montée de François Bayrou dans les sondages inquiète

Depuis la rapide ascension de François Bayrou dans les sondages, les socialistes s'inquiètent et s'interrogent sur la façon dont ils doivent contre-attaquer. Malgré le soutien des éléphants, Ségolène Royal stagne dans les sondages. La pression est perceptible au sein du PS et d'aucuns s'attendent à ce que le second tour des élections présidentielles se jouent sans la candidate socialiste. La crainte d'un nouveau 21 avril est réelle.

> La stratégie du PS pour contrer François Bayrou

Elle se relance en proposant une réforme des institutions, la VIe République

Dimanche 18 mars 2007, Ségolène Royal s'est prononcée en faveur d'un changement de régime. L'abstention, la montée des extrêmes, les cohabitations droite / gauche, un pouvoir présidentiel trop étendu face à une Assemblée nationale muselée sont autant de signes de la crise de la Ve République. La candidate PS propose donc une VIe République. Mais que serait une VIe République ?

> Qu'est-ce que la VIe République ?

Second tour : Nicolas Sarkozy contre Ségolène Royal

Ségolène Royal est qualifiée pour le second tour en devançant nettement François Bayrou. Mais elle accuse un retard de plus de deux millions de voix sur Nicolas Sarkozy. Les électeurs de François Bayrou sont les arbitres du second tour.

> Second tour : Nicolas Sarkozy contre Ségolène Royal

Au second tour, Ségolène Royal lance des appels aux électeurs de Bayrou

A l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, le paysage politique est en train de changer. Le score de François Bayrou bouscule le Parti socialiste. Il y a un recentrage des partis et une révolution politique silencieuse qui est en train de se faire. Entre les deux tours, Ségolène Royal lance des appels aux électeurs de Bayrou pour faire barrage à Nicolas Sarkozy.

> Bayrou - Royal : la construction d'un courant social-démocrate

Sarkozy / Royal : le rôle des médias et des sondages dans la perception du débat

Le débat entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy a été suivi par plus de 20 millions de téléspectateurs. Y'a-t-il un gagnant ? Quel est le rôle des médias et des sondages dans la perception du débat ? Quelle sera la petite phrase que l'on retiendra dans 20 ans ?

> Sarkozy / Royal : le rôle des médias et des sondages dans la perception du débat

Ségolène Royal, les raisons d'une défaite qu'elle ne reconnaît pas

1. La difficulté pour Ségolène Royal était de défendre un projet socialiste auquel elle ne croyait qu'en partie. La polémique sur la fiscalité entre elle et le premier secrétaire du PS a montré les tensions qui existaient entre le projet du parti et ce qu'elle souhaitait réellement.

2. L'impréparation de son équipe de campagne est un autre élément de l'échec de la campagne socialiste. Ségolène Royal a voulu contourner l'appareil du PS qu'elle ne maîtrisait pas en installant un deuxième QG de campagne non loin du siège du PS. Or, elle s'est entourée d'une équipe qui manquait singulièrement de professionnalisme : envoi par erreur d'un brouillon de discours aux journalistes, prise de rendez-vous annulé à la dernière minute. Le staff de Ségolène Royal était extrêmement mal organisé et personne ne savait vraiment qui faisait quoi.

3. A ce manque de professionnalisme s'est ajouté un isolement accru dans la campagne. Toujours pris dans le dilemme d'être indépendante du PS tout en ayant le soutien du parti, elle n'a pas recherché à rassembler les éléphants du PS (Jospin, Strauss-Kahn, Fabius). Il y a bien eu une tentative de rassemblement avec l'équipe du pacte présidentiel mais ils ne sont jamais réunis et elle a changé de tactique quelques semaines plus tard en proclamant qu'elle reprenait son indépendance.

4. La précipitation et le manque de préparation expliquent qu'elle apparaissait très approximative sur un certain nombre de sujets. L'improvisation d'un contrat première chance, dont les modalités d'application changeaient au gré des interviews, illustre cette impréparation.

5. Sa stratégie a également souffert d'un manque de lisibilité : jusqu'au premier tour, elle a tiré à boulet rouge sur les centristes et François Bayrou de peur de ne pas être au second tour, rejetant même une alliance avec l'UDF. Au lendemain du premier tour, virage à 180 degrés. Ce qui n'était pas possible hier devenait envisageable au deuxième tour, quitte à aller encore plus loin que le PS en déclarant que François Bayrou pourrait même être son premier ministre.

> Ségolène Royal, les raisons d'une défaite qu'elle ne reconnaît pas

La stratégie de Ségolène Royal : prendre la place de François Hollande à la tête du PS

En ne se représentant pas aux élections législatives, Ségolène Royal se prive d'une tribune médiatique à l'échelle nationale. Elle ne cumulera pas les mandats et restera présidente de la région Poitou-Charentes. Mais dans une perspective de candidature en 2012, la prise de la direction du Parti Socialiste apparaît indispensable.

> La stratégie de Ségolène Royal : prendre la place de François Hollande à la tête du PS

Séparation Royal/Hollande : les coulisses d'un plan médiatique raté

Alors que la gauche célébrait une demi-victoire dimanche soir, l'information, qui est venue perturber la soirée électorale, est tombée vers 22h : Ségolène Royal et François Hollande ne sont plus ensemble. Sur le plateau de France 2, Laurent Fabius et Jean-Luc Mélenchon ont eu du mal à cacher leur embarras face à l'immiscion du privé dans la sphère publique. Certes, cette information a une dimension politique étant donné que l'un et l'autre ont d'importantes responsabilités politiques. Les ratés de la campagne entre Ségolène Royal et François Hollande, notamment sur la fiscalité, prennent une autre dimension. Mais fallait-il rendre public l'information un soir d'élections ?

> Séparation Royal/Hollande : l'interview et les coulisses d'un plan médiatique raté

Ségolène Royal juge que son pacte présidentiel n'était pas crédible

Invitée à l'émission "Question d'info" sur la Chaîne Parlementaire, Ségolène Royal a déclaré que certaines mesures qui figuraient dans son pacte présidentiel et qu'elle a défendues lorsqu'elle était candidate à l'élection présidentielle n'étaient pas crédibles.
"Par exemple, le Smic à 1500 euros brut dans cinq ans, qui est une idée phare de Laurent Fabius, ou la généralisation des 35 heures, sont deux idées qui étaient dans le projet des socialistes, que j'ai dû reprendre dans mon pacte présidentiel et qui n'ont pas du tout été crédibles."
Cette phrase de la candidate socialiste étonne. Jamais un candidat n'avait reconnu que ses propositions n'étaient pas crédibles un mois et demi après avoir perdu au second tour de l'élection présidentielle...

> Ségolène Royal juge que son pacte présidentiel n'était pas crédible

Ségolène Royal s'isole au sein du Parti Socialiste

En refusant de venir au conseil national du Parti socialiste samedi dernier avec tous les autres dirigeants, Ségolène Royal s'est un peu plus isolée au sein du PS. Elle devait s'y rendre mais y a finalement renoncé à la dernière minute, prétextant des déplacements dans la région Poitou-Charentes dont elle est présidente.

> Revue de presse du 25 juin 2007 : Ségolène Royal s'isole au sein du Parti Socialiste

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