Rétrospectives · 17 juil. 2007 à 17:35
Retour sur la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy.
Pendant 10 jours, Politique.net propose une petite rétrospective des 6 mois de campagne électorale de l'année 2007 : le départ de Jacques Chirac, la percée de d'Olivier Besancenot malgré les divisions de l'extrême gauche, l'échec des écologistes, l'effondrement de Jean-Marie Le Pen, l'échappée solitaire de François Bayrou, les ratés de la campagne de Ségolène Royal, la victoire de Nicolas Sarkozy et le début de sa présidence.
Début janvier, Sarkozy est parvenu à unir autour de lui les membres de son parti par différents moyens. Dès 2002, tandis qu'il espère obtenir le poste de Premier ministre, Chirac lui propose celui de ministre de l'Intérieur. Mais par le rapport de force, il parvient à occuper la première place dans tous les médias et finalement, il prend la tête de l'UMP en 2004 et est élu candidat de son parti pour les présidentielles de 2007. Il a compris que le quinquennat oblige les politiques à commencer tôt la campagne, à être le plus visible possible : diriger l'UMP est une bonne méthode pour y parvenir. Enfin, les électeurs UMP ont voulu Sarkozy parce qu'il représente une nouvelle génération en politique, une nouvelle façon de gouverner.
> C dans l'air : Sarko de tous les Français
Les principaux dirigeants de l'UMP ont avancé le nombre de 80 000, voire 100 000 militants présents au congrès de Versailles. Le Canard Enchaîné a pu se procurer le plan de la salle du Congrès, la surface utilisée et le nombre de chaises installées. Le résultat est édifiant : la surface de la salle ne pouvait contenir qu'environ 25 000 personnes.
> Les faux chiffres du congrès de l'UMP (Le Canard Enchaîné)
Jeudi 8 mars, lors de l'émission « A vous de juger » sur France 2, Nicolas Sarkozy a évoqué pour la première fois la création d'un "ministère de l'immigration et de l'identité nationale". Aussitôt, la gauche a dénoncé l'utilisation d'un terme emprunté à l'extrême droite. En lançant cette idée, le candidat de l'UMP a semé le trouble : qu'entend-il par identité nationale ? Certains militants ont assimilé ce terme à la préférence nationale défendue par Jean-Marie Le Pen. Retour sur un vocabulaire qui n'est pas anodin.
> Identité nationale, préférence nationale : un vocabulaire d'extrême droite
Le 18 mars 2007, pour justifier la création d'un ministère de l'Immigration, Nicolas Sarkozy a affirmé que tous les pays européens en avaient un.
A « France Europe Express », il est même allé jusqu'à dire que sur les 15 pays de l'Union Européenne d'avant l'élargissement, seule la France n'avait pas de ministère de ce type. Petit souci : c'est faux. C'est ce que démontre l'émission "Arrêt sur Images" : sur les 14, seuls 8 ont un ministère ou un secrétariat d'Etat avec "immigration" dans l'intitulé.
> Nicolas Sarkozy a inventé des ministères pour justifier celui de l'identité nationale (vidéo)
Après l'identité nationale, le drapeau tricolore, c'est autour de l'insécurité de faire la Une de l'actualité politique et de la campagne présidentielle. A trois semaines du premier tour, cette campagne prend les allures du remake de 2002. La plupart des responsables politiques ont commenté ce qui s'est passé à la gare du Nord.
> Quand l'insécurité entre dans la campagne (vidéo)
Nicolas Sarkozy devance Ségolène de plus de 2 millions de voix. Avec près de 18% des voix, Bayrou est l'arbitre du second tour.
> Les résultats du premier tour
Ségolène Royal a travaillé avec sa conseillère spéciale Nathalie Rastoin, elle a demandé des fiches à ses deux directeurs de campagne notamment sur les faiblesses de Sarkozy. Enfin, elle a réclamé à quelques élus des questions qui pourraient embarrasser le candidat de l'UMP. Par conséquent, la candidate socialiste aborde cette confrontation de manière offensive.
Du côté de Nicolas Sarkozy, la préparation du débat a été méthodique : son staff a visionné toutes les prestations de Ségolène Royal notamment les débats des primaires socialistes, Eric Besson (transfuge du PS) et Bernard Tapie ont conseillé le candidat de l'UMP. Plusieurs réunions de travail ont lieu pour faire le point sur toutes les questions. Son objectif est de montrer qu'il a la stature d'un président.
> Débat Royal/Sarkozy : comment se sont-ils préparés ?
Le clash sur le handicap a eu lieu vers 23h. Nicolas Sarkozy explique qu'il s'engage à scolariser tous les enfants handicapés. Ségolène Royal accuse la droite d'avoir supprimé les éducateurs et s'emporte en accusant son rival "d'immoralité en politique". Nicolas Sarkozy lui répond qu'elle perd ses nerfs.
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Nicolas Sarkozy est élu président de la République avec 53,06% contre 46,94% pour Ségolène Royal.
Il se prépare à cette élection depuis 2002. D'abord ministre de l'Intérieur, puis ministre de l'Economie, il prend en 2004 la tête de l'UMP. Il revient au gouvernement en 2005 en tant que ministre de l'Intérieur et écarte ses rivaux un par un, Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie, Jacques Chirac. Le 14 janvier 2007, il est officiellement désigné candidat par l'UMP. Favori de l'élection dans les sondages, il réalise un score élevé. Alors qu'il était à un poste particulièrement exposé (ministre de l'Intérieur), qu'il a monopolisé la sphère médiatique quitte à risquer l'overdose pendant 5 ans, il parvient finalement à accéder à la fonction suprême.
> Revue de presse du 7 mai 2007
Nicolas Sarkozy devait partir 10 jours dans un lieu isolé pour méditer et "habiter" la fonction de président. Il est finalement parti deux jours et demi sur un yacht de milliardaire sous les objectifs des photographes survolant les côtes de Malte en hélicoptère. Suite à la polémique, il est rentré précipitamment pour assister aux côtés de Jacques Chirac à une cérémonie commémorant l'abolition de l'esclavage, lui qui voulait en finir avec la repentance. Comment Nicolas Sarkozy, spécialiste de la communication politique, a-t-il pu se tromper à ce point pour ses premiers pas en tant que président de la République ?
> Sarkozy à Malte : les coulisses d'un fiasco médiatique
Nicolas Sarkozy est officiellement devenu président de la République le mercredi 16 mai 2007. A 11h, il a été reçu pendant 35 minutes par Jacques Chirac puis il l'a raccompagné à sa voiture.
La cérémonie s'est poursuivie par la proclamation des résultats des élections par Jean-Louis Debré, président du Conseil Constitutionnel. Nicolas Sarkozy a ensuite tenu son premier discours de chef d'Etat.
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Le nouveau gouvernement répond à trois objectifs que s'est fixés le nouveau président : la rupture en modifiant les zones de compétence des ministères, l'ouverture avec des ministres de gauche et de l'UDF, la parité avec l'entrée de sept femmes au gouvernement à des postes qui ne sont pas secondaires. Quel sens politique donné à toutes ces nominations ?
> Revue de presse du 19 mai 2007
Nicolas Sarkozy est partout, à la fois président de la République et chef de gouvernement. Son hyperactivité étonne. Ce changement de style n'est pas simplement une affaire d'images.
> Dossier : Le nouveau chef de l'Etat modifie la nature de la fonction présidentielle