Qui assure la sécurité du chef de l'Etat ?

breve · 10 août 2007 à 19:30

Qui assure la sécurité du chef de l'Etat ?

La question du jour : Qui assure la sécurité du chef de l'Etat ?

Pendant tout l'été, Politique.net vous fait découvrir le monde politique en 25 questions, de la fabrication du bulletin de vote aux pouvoirs du président de la République, en passant par le palmarès des ministres les plus éphémères. Retrouvez tous les jours une question plus ou moins insolite destinée à mieux vous faire comprendre la politique française.

Deux présidents de la République assassinés sous la IIIe République

La sécurité des présidents de la République est une nécessité. Les menaces sont réelles et les exemples de tentative de meurtres sont nombreux. Depuis 1848, deux présidents de la République ont déjà été assassinés. En 1894, à Lyon, le président de la République, Sadi Carno, a été assassiné par un anarchiste italien, Caserio, qui voulait dénoncer les lois de Carnot restreignant la liberté syndicale. En 1932, le président de la République, Paul Doumer, a été assassiné par un russe souffrant de troubles mentaux, Gorgulov.

Les tentatives d'assassinat contre de Gaulle et Chirac

En Août 1962, le Général de Gaulle a échappé à une tentative d'assassinat à Paris. Connu sous le nom d'attentat du Petit-Clamart, cet événement avait profondément bouleversé les Français à l'époque. Une embuscade avait été tendue par une dizaine d'hommes armés, cachés dans deux voitures sur le trajet de l'automobile présidentielle, entre le palais de l'Élysée et l'aérodrome de Villacoublay. Vers 22 h 30, la DS du président, accompagné de sa femme et de son gendre, le colonel de Boissieu, avait essuyé le feu de fusils-mitrailleurs. Mais le chauffeur avait réussi à poursuivre sa route, malgré deux pneus crevés.
Le 14 juillet 2002, Jacques Chirac a également échappé à une tentative d'assassinat. Lors du défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées, un déséquilibré de 25 ans avait sorti sa carabine 22LR pour viser le chef de l'Etat à 150 mètres de lui. Son tir avait été détourné par l'intervention d'un touriste alsacien.

Sécurité : la création du GSPR en 1983 par Mitterrand

Depuis le 5 janvier 1983, la sécurité du chef de l'Etat est confiée au GSPR, "Groupe de Sécurité du Président de la République", composé d'une centaine d'hommes. Sous François Mitterrand, le GSPR comprenait uniquement des gendarmes alors que la sécurité du président était confiée auparavant à des policiers. Ces hommes sont chargés d'assurer la sécurité du président dans ses déplacements officiels et privés, en France comme à l'étranger.

GSPR : la mixité gendarmerie/police sous Chirac

A son arrivé à l'Elysée en 1995, Jacques Chirac a diminué de moitié les effectifs de sécurité (de 120 à 60 hommes) et a imposé la parité police/gendarmerie. Lors de la création du GSPR, les policiers s'étaient plaints de leur mise à l'écart. Par souci d'équilibre, Jacques Chirac a donc établi la parité, jusqu'à imposer l'alternance à la tête même du GSPR à mi-mandat : commissaire de police puis officier de gendarmerie. A la fin de son quinquennat, le GSPR était dirigé par un colonel de gendarmerie.

SPHP, le changement sous Sarkozy

Depuis 2002, en tant que ministre de l'Intérieur, de l'économie, et en tant que candidat en 2007, Nicolas Sarkozy a toujours eu le goût d'une sécurité imposante, visible. Depuis plusieurs années, sa sécurité est assurée par une quinzaine de policiers du service de protection des hautes personnalités (SPHP). Ces policiers du SPHP l'ont suivi à l'Elysée. De fait, les membres du GSPR ont été mis sur la touche, le temps qu'une réforme en profondeur de la sécurité de la République soit votée.
Nicolas Sarkozy aurait notamment comme projet de transformer le GSPR en un corps unique, composé exclusivement de policiers. Par ailleurs, toute l'organisation de la protection des hautes personnalités devrait être revue.

Vers la fusion des services de sécurité ?

Actuellement, la responsabilité de la sécurité des représentants de la République est éclatée en plusieurs services, sans réelle coordination :
- Le SPHP (Service de Protection des Hautes personnalités) est composé d'environ 500 fonctionnaires et s'occupent des hautes personnalités gouvernementales ou des candidats en période électorale.
- La 14ème section des Renseignements Généraux de Paris prend en charge les personnalités de la société civile
- Le corps d'Elite du RAID intervient parfois pour protéger certaines personnalités sensibles
- Le SSMI (Service de Sécurité du Ministère de l'Intérieur) protège des magistrats comme les juges anti-terroristes.
Un projet de fusion de tous ces services de sécurité a souvent été évoqué sans jamais voir le jour jusqu'à présent.

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