breve · 22 août 2007 à 12:30
Selon plusieurs sources concordantes, Claude Allègre serait sur le point de quitter le PS en ne renouvelant pas son adhésion en janvier prochain. Même s'il s'estime toujours à gauche, Claude Allègre ne se reconnaît plus dans un Parti Socialiste qui ne ferait plus de propositions concrètes depuis trop longtemps. Cette annonce n'est que l'aboutissement d'une séparation progressive entre l'ancien ministre de l'Education et le Parti Socialiste.
Claude Allègre a toujours eu une position marginale au PS. Il fait son entrée dans le parti sous la protection de Lionel Jospin, un ami d'enfance. En 1988, il devient le conseiller spécial du ministre de l'Education, jusqu'en 1992. Lorsque la gauche gagne les législatives de 1997, Lionel Jospin décide de confier à son ami d'enfance le poste de ministre de l'Education. Rapidement, Claude Allègre multiplie les dérapages verbaux, notamment en évoquant la nécessité de "dégraisser le mammouth" et devient impopulaire auprès du monde enseignant. Lors d'un remaniement ministériel, il est congédié par Lionel Jospin en 2000. A partir de cette date, il ne tiendra plus qu'une position marginale au Parti Socialiste.
Claude Allègre a connu Ségolène Royal en 1997 lorsqu'elle travaillait sous sa responsabilité en tant que ministre délégué à l'enseignement scolaire. Pendant 3 ans, les deux personnalités vont s'affronter en coulisses. Claude Allègre reproche à Ségolène Royal une approche démagogique, une volonté de se mettre en permanence en avant sans travailler les dossiers de fond. Pendant la campagne présidentielle, Claude Allègre explique qu'il ne votera pas pour elle. Il la juge incompétente et fustige son programme qui tournerait le dos au progrès. En tant que scientifique, il est favorable au nucléaire et aux OGM, contrairement au programme de la candidate. Au lendemain du débat du second tour entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, il s'en prend vigoureusement à cette dernière au sujet du nombre d'enfants handicapés scolarisés. La veille, la candidate avait provoqué la polémique en menant une attaque en règle contre Nicolas Sarkozy et la droite, accusés d'avoir diminué le nombre de places d'accueil d'enfants handicapés à l'école. Sur l'antenne de RTL, Claude Allègre avait formellement démenti ces accusations. Il s'est même dit "outré, et choqué" par ce qu'il appelle "les mensonges" de la candidate.
Trois jours avant le second tour, Claude Allègre s'est rendu au QG du candidat. Une caméra de télévision l'a surpris à la sortie du bâtiment. Manifestement gêné, il expliquait qu'il avait rencontré François Fillon pour évoquer une réforme de l'Université. Un temps pressenti pour entrer dans le gouvernement de Sarkozy, Claude Allègre a décliné l'offre, tout comme la proposition de présider une commission sur la réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche. Mais son absence du gouvernement de droite ne l'empêche pas de continuer de tenir des propos élogieux sur Nicolas Sarkozy dont il qualifie les débuts de "bluffant".
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