Lettre aux enseignants : le projet éducatif de Nicolas Sarkozy

Revue de presse · 5 sep. 2007 à 11:06

L'école de Sarkozy

Nicolas Sarkozy a envoyé une lettre de 32 pages aux 850 000 enseignants. Son ambition est de "refonder l'éducation". C'est la première fois qu'un président de la République écrit directement un courrier aux enseignants pour exposer sa vision de l'Education nationale. Cette "lettre aux éducateurs" doit donner le coup d'envoi d'une grande réforme de l'Education nationale, pilotée dans un premier temps par la commission de Michel Rocard. Mais quelles sont les grandes lignes de la Réforme de Nicolas Sarkozy ?

Revue de presse du mercredi 05 septembre 2007

La presse revient sur cette lettre envoyée par Nicolas Sarkozy. Selon Le Figaro, "Nicolas Sarkozy veut réinventer l'école". Mais "Pour les syndicats, le discours de Sarkozy sur l'éducation est déconnecté des réalités" (Le Monde). En réponse à cette lettre, Libération publie les avis d'enseignants sur les différents points évoqués par Nicolas Sarkozy.

Des références et des principes

La lettre de Nicolas Sarkozy foisonne de références historiques et de grands principes. "L'avenir est au métissage des savoirs, des cultures, des points de vue". "Donner à chacun de nos enfants, à chaque adolescent de notre pays l'estime de lui-même, telle est à mes yeux la philosophie qui doit sous-tendre la refondation du projet éducatif".
Quatre auteurs ont participé à la rédaction de cette lettre : Henry Guaino (conseiller spécial), Dominique Antoine (conseiller éducation du président), Xavier Darcos (ministre de l'Education nationale) et Claude Guéant (secrétaire général de l'Elysée). L'Élysée ne cache pas s'être inspiré de la circulaire adressée aux instituteurs par Jules Ferry en 1883.

Vision utilitaire de l'école, désormais centrée sur les compétences

Depuis plusieurs décennies, l'élève était mis au coeur des enseignements. C'était à l'élève de construire son propre savoir par le biais d'activités fournis par l'enseignant. Le président de la République souhaite qu'on remette les savoirs au centre du système en rappelant que "l'élève n'est pas l'égal du maître". On revient donc à une transmission verticale du savoir : le prof dispense un enseignement et l'élève le reçoit.
Mais ce savoir enseigné doit avoir une utilité. "Ce qui nous incombe c'est de relever le défi de l'économie de la connaissance et de la révolution". Autrement dit, l'enseignement doit avoir comme finalité la préparation à un métier. Si l'élève doit acquérir une culture générale, il doit également se préparer à entrer dans la vie active. Nicolas Sarkozy prend donc position pour une école des savoirs au service de la culture et de l'économie.

Une réforme qui répond d'abord à une logique comptable

Derrière ce discours de principe se cache en réalité une réforme plus simple : diminuer le coût pour l'Etat de l'Education nationale. Deuxième budget de l'Etat après le remboursement des intérêts de la dette, l'Education nationale coûterait trop chère. La réduction des dépenses passe donc par la diminution des effectifs de professeurs et la baisse du nombre d'heures de cours. Dans le même temps, les enseignants devront travailler davantage puisqu'ils seront moins nombreux. En travaillant plus, ils seront mieux rémunérés. Tel est le projet de Nicolas Sarkozy.


Curieusement, Nicolas Sarkozy prend donc le problème de l'Education nationale à l'envers : l'objectif est d'abord de réduire les dépenses et ensuite de réfléchir à une réforme de l'Education nationale, c'est-à-dire à un fonctionnement avec moins de moyens.

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