Clic droit, clic gauche · 8 sep. 2007 à 15:05
Lors du lancement de son site internet www.bertranddelanoe.net, le maire de Paris s'en était pris aux créateurs du site www.delanoe2008.com. Créé à l'initiative d'opposants au maire de Paris, ce blog critiquait la politique de Delanoë dans la capitale. Le nom de domaine était réservé depuis avril 2004 mais le site n'avait été lancé que le 4 septembre 2007, c'est-à-dire le même jour que le lancement du site officiel du maire de Paris www.bertranddelanoe.net
Les créateurs du site, qui publient également des articles sur Leperroquetlibere.com, avaient choisi "la date symbolique du 4 septembre, anniversaire de la proclamation de la République en 1870 (..) pour inaugurer un site à vocation citoyenne". L'objectif était d'évaluer l'action politique du maire de Paris et d'attaquer son bilan après un mandat de sept ans. Sur le principe, la démarche correspond au débat d'idées qui doit avoir lieu dans toute démocratie. La liberté d'expression permet à tout un chacun d'exprimer ses idées politiques et de pouvoir critiquer celles de son adversaire.
Mais en prenant le nom de domaine Delano2008.com et en lançant le site le même jour que celui du site officiel de Delanoë, les opposants à Delanoë cherchaient à augmenter leur audience en suscitant la confusion chez les internautes.
Le maire de Paris avait fait part à la presse de son intention d'intenter un recours en référé pour demander la fermeture de ce site pour "usurpation d'identité à des fins politiciennes en semant la confusion dans l'esprit d'internautes de bonne foi".
Il n'aura finalement pas besoin d'aller jusque-là, le site a été fermé vendredi 07 septembre. Les créateurs expliquent leur décision sur le site Leperroquetlibere.com : "N'ayant pas les moyens d'affronter la puissance médiatique et financière du maire de Paris (entre le perroquet et l'éléphant, le combat est inégal), nous avons décidé de fermer le site à titre de précaution".
Le cybersquatting, qui consiste à acheter un nom de domaine d'une personnalité sans son accord, est une pratique courante sur internet. Par exemple, depuis plusieurs mois, le site www.chirac.com redirige vers le site de campagne de Nicolas Sarkozy alors qu'il est connu que l'ancien président de la République ne soutenait pas réellement sa candidature.
Mais ce n'est pas parce qu'une pratique est répandue qu'elle doit être acceptée. On peut très bien critiquer l'action d'un homme politique sans avoir à utiliser ce type de procédé.