Télévision · 11 sep. 2007 à 18:47
En arrivant quatrième avec 10% des voix lors du premier tour de l'élection présidentielle de 2007, Jean-Marie Le Pen a réalisé le plus mauvais résultat électoral de l'Extrême-droite depuis 20 ans. Les élections législatives qui ont suivi ont été encore plus catastrophiques, le FN ne réalisant que 4,70% des voix au premier tour. A l'âge de 79 ans, Jean-Marie Le Pen a fait sa dernière campagne présidentielle. Mais il ne semble pas prêt pour autant à lâcher la présidence du parti d'extrême droite. Au cours de l'émission "C à dire" de France 5, Thierry Guerrier a interrogé le leader du FN sur ses intentions politiques.
En raison du faible score aux élections législatives, le Front National va voir sa subvention annuelle passée de 3,5 millions d'euros à 1,5 millions d'euros. Par ailleurs, comme bon nombre de candidats FN n'ont pas franchi la barre des 5% des voix aux législatives, le Parti se retrouve endetté à hauteur de 8 millions d'euros. La défaite politique s'accompagne donc d'une crise financière. Dès le lendemain de la défaite, le leader du FN a lancé un "appel au secours" à ses militants pour annoncer une campagne de don afin d'éponger la dette. Mais ce ne sera pas suffisant. Certains responsables ont même avancé l'hypothèse d'une vente du siège du parti, d'autres envisagent plutôt de louer tout un étage de l'immeuble à une entreprise extérieure.
Par mesure d'économie, Jean-Marie Le Pen a renoncé à organiser l'université d'été du FN et la fête des "Bleu-blanc-rouge". Le parti s'apprête également à licencier un tiers des effectifs de permanents du siège de Saint-Cloud (20 personnes sur 60 employés). Quant aux élections municipales, les candidats FN devront financer eux-mêmes leur campagne comme l'a déclaré Jean-Marie Le Pen à Thierry Guerrier : "C'est à nos différents militants d'apprécier, dans leur ville, dans leur situation personnelle, ce qu'ils pourront faire. Le Front national ne sera pas en mesure de les aider cette fois-ci". Malgré cette crise financière, le parti organisera bien son congrès à Bordeaux en novembre pour désigner une nouvelle direction.
Si Jean-Marie Le Pen a évoqué un éventuel retrait de la vie politique après les élections européennes de 2009, pour l'heure, il n'est pas question de parler de succession. Lorsqu'on évoque le nom de successeurs potentiels, comme Bruno Gollnish ou Marine Le Pen, le leader du FN est catégorique : "Je crois que ces gens-là attendent le moment où je passerai la main. Pour l'instant, j'estime que ce n'est pas nécessaire, que c'est même nuisible".
En 2012, Jean-Marie Le Pen ne sera pas candidat à l'élection présidentielle. Dès lors, même s'il refuse d'évoquer sa succession, le Front National doit trouver un nouveau leader. Deux personnalités politiques sont sur les rangs : Bruno Gollnish et Marine Le Pen. Le premier représente la branche traditionnelle du FN, tendance catholique et réactionnaire. De son côté, la fille de Jean-Marie Le Pen cherche plutôt à dédiaboliser le parti d'Extrême droite par son discours même si sur le fond, le programme reste inchangé. Deux lignes politiques vont donc s'affronter. Pour l'instant, l'avantage tourne en faveur de Marine Le Pen. Cette dernière a entamé cet été une tournée des fédérations pour préparer le congrès de novembre et l'élection de la nouvelle direction alors que Bruno Gollnish a été contraint de réduire ses activités suite à un malaise cardiaque.
Quelle que soit la future orientation politique du Front National, les fondamentaux resteront les mêmes : le FN est un parti d'extrême droite, ultra-nationaliste, aux arrière-pensées xénophobes et antisémites.
*** Sources
- C à dire, France 5, lundi 10 septembre 2007, durée : 10 minutes
- Christiane Chombeau, "Le Front National prépare le congrès de la transition", Le Monde, 11 septembre 2007
- Christophe Forcari, "Avec Sarkozy, Le Pen fait sa rentrée dans le lard", Libération, 8 septembre 2007
Encyclopédie
- Biographie de Jean-Marie Le Pen
- Le Pen et le 1er mai : Jeanne d'Arc, symbole de l'extrême droite
- Identité nationale, préférence nationale : un vocabulaire d'extrême droite
Actualités
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Vidéos en ligne
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