Revue de presse · 14 sep. 2007 à 10:58
Après une rentrée scolaire plutôt calme malgré l'annonce de la suppression de 11 000 postes en 2008, le ministre de l'Education Nationale, Xavier Darcos, mène une campagne de dénigrement contre la filière "Economique et Sociale" au lycée. Cette attitude peut étonner et va à l'encontre de la stratégie de séduction de Nicolas Sarkozy à l'égard du monde enseignant. En envoyant une lettre à tous les professeurs la semaine dernière, le président de la République souhaitait présenter sa vision de l'école tout en établissant un contact direct avec un corps enseignant incontournable pour une réforme de l'Education nationale. Au lieu de suivre les traces de Nicolas Sarkozy, Xavier Darcos s'en prend à la filière ES et envisage le bac unique, quitte à froisser les enseignants.
La presse revient aujourd'hui sur ce projet de réforme. "Xavier Darcos envisage un bac commun avec options" titre Le NouvelObs. "Xavier Darcos relance le chantier du bac" annonce Libération. Mais ces remarques sont mal prises par les enseignants comme le confirme Le Monde : "Les propos de Xavier Darcos sur le bac ES irritent les enseignants de la filière".
Le ministre de l'éducation national, Xavier Darcos, voudrait, en janvier prochain, poser le problème du déséquilibre entre les filières du baccalauréat. En effet, selon lui, tandis que le bac S (scientifique) serait trop élitiste, le bac SES (sciences économique et social) ne le serait pas assez. Les meilleurs littéraires, au lieu de se diriger vers la filière L, filière dévalorisée depuis quelques années, préfèreraient s'inscrire en S au point que les prépas littéraires ou commerciales, sélectionnent majoritairement des élèves issus de S.
Par ailleurs, Xavier Darcos estime que le bac SES n'offre aucun découché clair. Ses attaques ont, bien sûr, provoqué la colère des syndicats et des professeurs qui souhaitent qu'au lieu de remettre en cause le bac SES, le ministre demande des comptes aux prépas qui déconsidèrent cette filière. Pour régler dans un premier temps ce déséquilibre, il souhaite ouvrir le débat en janvier 2008 et écouter les différentes propositions pour qu'un meilleur équilibre se fasse entre les différentes filières et que les élèves choisissant la voie S décident de poursuivre des études scientifiques.
Dans un second temps, mais avec prudence, Xavier Darcos envisage de réformer en profondeur le baccalauréat en fondant les différentes filières en un tronc commun unique avec des options en mathématiques, en langues, etc. Le ministre sait qu'il doit proposer sa réforme en douceur car ses différents prédécesseurs ont tous essuyé des échecs dès qu'ils abordaient la question de la réforme du baccalauréat. Le dernier fut François Fillon, en 2005, qui proposa que les résultats des élèves en terminale, comptent en partie, dans l'obtention du bac. Ce projet se solda par un tolet des syndicats comme des élèves et l'idée fut abandonnée. Xavier Darcos doit donc avancer des propositions convaincantes, avec diplomatie.
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