Revue de presse · 24 sep. 2007 à 07:09
Cette semaine, Lionel Jospin a publié un livre d'analyse sur les raisons de la défaite des socialistes à l'élection présidentielle de 2007. Dans cet ouvrage, il s'en prend à sa principale ennemie, Ségolène Royal, qu'il accuse de tous les maux. Des extraits de son livre avaient circulé dans la presse en début de semaine. Mais, c'est hier que Lionel Jospin a fait sa véritable rentrée politique en participant au grand jury RTL-LCI. Pendant plus d'une heure, l'ancien Premier ministre a commenté la situation politique de la France, du PS, et a renouvelé ses critiques à l'égard de Ségolène Royal.
La presse revient ce matin sur la rentrée politique fracassante de l'ancien Premier ministre. "Jospin enfonce Royal" titre Libération. "Jospin adoube Delanoë et tacle Royal sur le sexisme" précise Le Figaro. "L'ancien Premier ministre veut un constructeur à la tête du PS" ajoute La Tribune.
Dans son livre, L'impasse, Lionel Jospin n'épargne pas sa rivale socialiste, présentée comme une femme politique incompétente qui était la plus mauvaise candidate pour le PS. Les propos de Lionel Jospin peuvent étonner par leur violence. Celui qui n'a jamais réellement expliqué les raisons de son propre échec en 2002, livre une descente en règle de la présidente de Poitou-Charentes.
L'ex-candidate socialiste lui a répondu cette semaine, avec des termes qui ont eux-mêmes surpris : référence à la bible, accusation de sexisme, voire de racisme à son encontre. La réplique de Lionel Jospin ne s'est pas fait attendre : "Cette argumentation de sexisme n'a évidemment pas de sens (...) Quant au racisme, c'est un peu absurde, on ne comprend même pas le sens cette assimilation" a-t-il déclaré avant d'ajouter : "Je ne connais pas d'autres femmes politiques qui, dès lors qu'elles doivent répondre à des critiques, disent qu'elles sont critiquées par sexisme, parce qu'elles sont des femmes". Enfin, lorsque les journalistes l'ont interrogé sur le fait que Ségolène Royal s'est comparée à Jeanne D'Arc, Lionel Jospin a ironisé : "J'ai trouvé que ces deux réponses, d'une certaine façon, apportaient un peu de justification à certains aspects de mon livre".
Au cours de l'émission de radio, Lionel Jospin a expliqué que le Parti Socialiste avait désormais besoin d'une personnalité qui rénove en profondeur le parti, par opposition au Premier secrétaire sortant, François Hollande, qui avait privilégié le statu-quo entre 2002 et 2007 après le choc du 21 avril. Il faudra "un constructeur ou une constructrice (...) il faut que le travail sur le fond l'emporte sur la communication, il faut que le leadership au sein d'un collectif l'emporte sur l'idée d'une figure qui a un lien direct supposé avec le peuple, il faut que l'on recherche moins la dévotion que l'adhésion" a-t-il déclaré. Nouvelles salves de critiques à peine voilées contre Ségolène Royal, favorite des sondages donc.
Dans cette guerre des éléphants qui a débuté pour la succession de François Hollande, Lionel Jospin semble avoir pris position pour son ami de longue date, Bertrand Delanoë. Interrogé sur le fait de savoir s'il voyait en Bertrand Delanoë son héritier, Lionel Jospin a lancé non sans une pointe d'ironie : "On ne pratique pas trop l'héritage au parti socialiste (...) Je lis un certain nombre de commentaires en ce moment comme quoi, moi, j'aurais du mal à lui passer un témoin que, lui, serait embarrassé de saisir". Juste après, il a vanté son bilan à Paris et exprimé son soutien pour sa candidature à la mairie de Paris en 2008, en sous-entendant que son soutien pourrait aller au-delà, si le maire de Paris se présentait à la tête du PS au prochain congrès socialiste.
Obnubilé par Ségolène Royal, Lionel Jospin en oublierait presque Nicolas Sarkozy. Il s'est peu exprimé sur la politique du chef de l'Etat et ses attaques contre la politique de la droite se sont avérées beaucoup moins violentes que celles réservées à l'ex-candidate socialiste. Tout juste a-t-il reconnu que Nicolas Sarkozy en faisait un peu trop...