Revue de presse · 27 sep. 2007 à 13:30
Jeudi 27 septembre 2007, les groupes de travail du Grenelle de l'environnement remettent leur rapport. Six thèmes ont été définis : lutte contre le réchauffement climatique, biodiversité, santé et environnement, agriculture, démocratie écologique et économie. Ces groupes de travail sont composés de syndicalistes, de représentants du patronat, et de membres des ONG écologistes. Pour la première fois, les associations de protection de l'environnement participent à des négociations qui doivent aboutir à la définition d'une politique écologique ambitieuse. Jusqu'à présent, ces associations étaient méprisées par le pouvoir politique, l'environnement étant considéré comme un thème annexe. Depuis, le réchauffement climatique et ses conséquences sont devenues visibles, les mentalités ont évolué, les hommes politiques ont eu une véritable prise de conscience. Le lobbying de certaines associations ont porté leur fruit. Pendant la campagne électorale, Nicolas Hulot a réussi à faire pression sur les candidats en leur faisant signer un "pacte écologique". C'est ce travail qui est aujourd'hui récompensé et fait des ONG, un acteur central dans les négociations du Grenelle de l'environnement.
- Le Grenelle de l'environnement a commencé (L'Express)
- Les Français seront consultés sur le Grenelle de l'environnement (Le Monde)
- OGM : le flou artistique du gouvernement (La Tribune)
La pré-campagne électorale a été dominée par l'incertitude de la candidature de Nicolas Hulot à l'élection présidentielle. En rendant public un "pacte écologique", Nicolas Hulot a mis les hommes politiques au pied du mur : soit ils prenaient en compte l'urgence écologique et signaient ce pacte qui les engageaient sur une politique de développement durable, soit ils continuaient à négliger les questions écologiques au risque de devoir affronter la candidature médiatique de l'animateur de TF1. Ne souhaitant pas perdre des suffrages dans une élection où chaque voix compte, les principaux candidats ont donc signé le pacte écologique.
Avec les travaux préparatoires au Grenelle, les ONG ont acquis un rôle central et une légitimité réelle dans l'expertise des problématiques environnementales. Plusieurs signes indiquent des victoires symboliques pour ces associations. Le meilleur exemple est celui des OGM. Pendant longtemps, le pouvoir a refusé d'admettre qu'on ne pouvait pas contrôler les cultures d'OGM faites en grandeur de nature et garantir la non-contamination des autres champs. Les travaux préparatoires ont levé ce tabou : le ministre d'Etat, Jean-Louis Borloo, a reconnu qu'on ne pouvait pas garantir à 100% que les autres champs resteraient sains à coup sur. De fait, il admet qu'il faut stopper les cultures en plein champ tout en poursuivant les recherches en laboratoire. Même si la décision finale appartient à Nicolas Sarkozy, il s'agit déjà d'une victoire pour les ONG.
La plupart des ONG écologistes participent au Grenelle, excepté l'association "Sortir du nucléaire", Nicolas Sarkozy ayant placé l'énergie nucléaire comme un élément non négociable. Dans un souci d'efficacité, les associations se regroupées en 3 groupes :
- "L'alliance pour la planète" regroupe notamment Greenpeace, WWF, Réseau action climat.
- "France nature environnement" regroupe la "Ligue pour la préservation de la faune sauvage", la "ligue de protection des oiseaux", "Alsace nature" ou encore "Eaux et rivières de Bretagne".
- "Fondation Nicolas Hulot". L'animateur de TF1, en raison du caractère décisif de son lobbying pendant la campagne présidentielle, joue un rôle important dans les négociations.
La bonne tenue des groupes de travail du Grenelle constitue un premier succès. Mais les ONG craignent plus que tout de servir de caution à une loi a-minima, qui ne serait qu'une succession de mesurettes passant à côté des véritables problèmes. Nul doute que les ONG seront donc vigilantes au moment du choix définitif des mesures par Nicolas Sarkozy.
L'écologie politique
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