Vidéos · 1er oct. 2007 à 07:47
Le porte-parole de l'Elysée, David Martinon, a annoncé hier qu'il se présenterait à la mairie de Neuilly-sur-Seine lors des élections municipales de 2008, l'actuel maire, Louis-Charles Bary, ne souhaitant pas renouveler son mandat. C'est Nicolas Sarkozy qui lui a suggéré de prendre sa succession, alors que l'un de ses hommes de confiance, Arnaud Teullé souhaite briguer lui aussi la mairie de Neuilly et apparaît comme le favori. Si la ville a voté à plus de 86% pour Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles, les partisans de l'UMP ne veulent pas que Neuilly devienne « une succursale de l'Elysée ».
David Martinon, qui travaille aux côtés de Sarkozy depuis près de huit ans, veut désormais avoir sa propre autonomie. La mairie de Neuilly lui semble être donc un bon début. Il a fait la connaissance de l'actuel Président de la République en 1990, lors des états généraux de l'opposition. A l'époque, il n'a que 19 ans, il est le secrétaire général du collectif des étudiants libéraux de France. Il partage plutôt les idées d'Alain Madelin. A sa sortie de l'ENA, dix ans plus tard, il s'adresse à Nicolas Sarkozy, lui écrivant : « Je veux travailler avec vous ». Le maire de Neuilly le reçoit et lui propose d'écrire des notes sur l'international.
En 2002, tandis que Nicolas Sarkozy entre dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, en tant que ministre de l'Intérieur, il nomme David Martinon conseiller diplomatique dans son ministère. Celui-ci conservera ce poste à Bercy puis à l'UMP. A 31 ans seulement, il est parvenu à obtenir un poste réservé ordinairement aux ambassadeurs expérimentés.
Si David Martinon se voit proposer la mairie de Neuilly, c'est parce qu'il a su, au cours de ces dernières années, gagner la confiance de Nicolas Sarkozy. Il est régulièrement invité en privé au sein du couple et a demandé à la première dame de France d'être son témoin à son mariage. Ainsi, Nicolas Sarkozy qui aime l'audace et l'ambition, pense à David Martinon lorsqu'il compose son équipe pour sa campagne présidentielle. Il le nomme chef de cabinet puis conseiller aux côtés de Claude Guéant et de François Fillon. Martinon se fait alors plusieurs ennemis : les conseillers du futur président mis de côté. Quand Nicolas Sarkozy accède à la tête de l'Etat, il offre à David Martinon le poste le plus exposé de l'Elysée lui précisant : « Quand tu parles, on doit considérer que c'est moi qui parle ». Pour ne pas faire d'impairs, il suit le président dans tous ses déplacements, assiste à ses rendez-vous comme aux réunions stratégiques tous les matins à 8h30 dans son bureau avec six autres conseillers.
Désormais, David Martinon aspire à plus d'autonomie : la mairie de Neuilly est une opportunité. Il compte donc, dans ces prochains mois, s'investir dans cette campagne, et affirme qu'il ne quittera pas son poste de conseiller à l'Elysée même s'il remporte les élections municipales, prêtant le flanc à ses détracteurs qui voient en cette candidature une stratégie de Nicolas Sarkozy pour garder une mainmise sur Neuilly. Les électeurs ne sont pas dupes et refusent un candidat qui ne connaît pas cette ville et se présente ici par arrivisme uniquement. La conquête de Neuilly ne sera donc pas une formalité.
