Enquête · 2 oct. 2007 à 18:18
Martin Hirsch n'est pas ministre, mais c'est tout comme. En tant que haut commissaire aux solidarités actives, il a été chargé par Nicolas Sarkozy d'organiser un « Grenelle de l'insertion » pour remettre à plat la politique sociale. Parmi les pistes de réflexion figure l'instauration d'un contrat unique d'insertion et la fusion de tous les contrats aidés dans un souci de clarté et d'efficacité. Le président de la République souhaiterait également la fusion des minima-sociaux. En attendant l'organisation d'un « Grenelle de l'insertion » au contour encore incertain, Martin Hirsch poursuit l'expérimentation du RSA (Revenu de Solidarité Active) qui permet à un individu de retrouver du travail tout en continuant à toucher des aides sociales. Tout l'enjeu est d'inciter un chômeur à reprendre un emploi.
En tout état de cause, la nomination de Martin Hirsch au poste de Haut commissaire constitue la caution sociale du gouvernement. Mais comment l'ancien président d'Emmaüs a-t-il pu accepter de participer à un gouvernement de droite ? Retour sur le parcours atypique de Martin Hirsch.
Martin Hirsch est né le 6 décembre 1963 à Suresnes dans les Hauts-de-Seine. Son père, Bernard Hirsch fut un temps directeur de l'Ecole nationale des ponts et chaussées. Martin Hirsch, sur les traces de son père entame de longues études élitistes. D'abord, il intègre l'Ecole normale supérieure. Il prépare un DEA en neurobiologie. Enfin, il est admis à l'ENA.
Il débute sa carrière professionnelle en travaillant à la Caisse nationale d'assurance maladie en tant que conseiller juridique pendant deux ans. Il poursuit cette mission au ministère de la Santé et de l'Action humanitaire entre 1992 et 1993. Il change de poste pour devenir secrétaire général adjoint du Conseil d'Etat. Enfin, il accède à la direction de la Pharmacie centrale des hôpitaux de Paris à l'Assistance publique. Poursuivant son engagement pour les causes humanitaires et sociales et après avoir milité pour Emmaüs, il en devient le président de l'Union centrale des communautés en 1995. Il est alors chargé de contrôler et de gérer plus de trente communautés Emmaüs en France.
C'est en 1997 qu'il fait ses premiers pas en politique : Bernard Kouchner fait appel à lui pour devenir son directeur de cabinet. Parallèlement, Martine Aubry le nomme conseiller à son propre cabinet. Il continue à gravir les échelons et prend la direction en tant que premier directeur général de l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments). Il occupe cette fonction jusqu'en 2005.
En 2006, avec Benoît Genuinu, il crée l'Agence nouvelle des solidarités actives, une association qui lutte contre la pauvreté et rejoint la même année le conseil d'orientation de l'Institut Aspen France, centre international d'échange et de réflexion.
En 2007, Martin Hirsch devient Haut commissaire aux solidarités actives dans le gouvernement Fillon.
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