Municipales 2008 · 18 oct. 2007 à 22:38
Après la mairie de Neuilly confiée à David Martinon, le porte-parole de l'Elysée, voilà que Nicolas Sarkozy est en train d'offrir une rente électorale de premier ordre à un autre de ses fidèles, Christian Estrosi, le secrétaire d'État à l'Outre-mer. Ce dernier va annoncer sa candidature à la mairie de Nice alors que le maire sortant UMP, Jacques Peyrat, n'a toujours pas renoncé à briguer un troisième mandat.
La ville de Nice est à droite depuis 1947. Le candidat choisi par l'UMP est donc quasiment assuré d'être élu. Depuis 1995, le maire de Nice est le sénateur UMP des Alpes-Maritimes, Jacques Peyrat. Agé de 76 ans, il ne comptait pas pour autant se retirer de la vie politique et pensait pouvoir briguer un troisième mandat de maire. Mais c'était sans compter sur la volonté de l'UMP de renouveler le personnel politique et surtout sur la volonté de Nicolas Sarkozy de récompenser ses fidèles.
En septembre, Nicolas Sarkozy adoubait son porte-parole comme candidat UMP à la mairie de Neuilly, contre l'avis des militants UMP de la section de la ville. Aujourd'hui, le président de la République poursuit ses recommandations en poussant la candidature de Christian Estrosi à la mairie de Nice. Comme du temps de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy compte bien récompenser ses fidèles soutiens en leur réservant des candidatures confortables pour les municipales. C'est le cas de David Martinon, ce sera le cas également de Christian Estrosi.
Cependant, le maire sortant UMP ne compte pas se laisser faire et pourrait décider de maintenir sa candidature car à la régulière, Jacques Peyrat est battu. L'UMP a réalisé un sondage qui montre qu'en cas de primaire entre Peyrat et Estrosi, ce dernier l'emporterait largement. Exit la primaire, Jacques Peyrat pourrait passer en force, quitte à faire perdre l'élection à Christian Estrosi.
Le reste du paysage politique local est tout aussi confus. Un élu "Nouveau Centre" est prêt à se présenter contre le candidat de l'UMP et le Parti Socialiste risque de partir en ordre dispersé avec deux candidatures concurrentes.
A l'UMP, la situation pourrait tout de même se débloquer avec un accord à l'amiable entre Peyrat et Estrosi. L'UMP pourrait proposer à Jacques Peyrat de renouveler sa candidature pour les sénatoriales de 2008 à condition qu'il accepte de se retirer de la mairie. La politique ou l'art de se distribuer les postes.
Quels que soient ses adversaires, si Christian Estrosi parvient à unir derrière son nom toute l'UMP locale, sa victoire à Nice est quasiment assurée. Il pourra alors remercier Nicolas Sarkozy d'avoir appuyé sa candidature dans ce bastion de la droite.
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