Revue de presse · 25 oct. 2007 à 20:39
Après deux mois de travaux, les participants au Grenelle de l'environnement ont remis la synthèse de leur proposition à Nicolas Sarkozy. Ce dernier a tenu un discours fondateur, destiné à poser les bases d'une véritable politique de développement durable. Lors de son allocution, prononcée en présence du prix Nobel Al Gore et du président de la commission européenne, Nicolas Sarkozy a repris la plupart des propositions des groupes de travail : développement des énergies alternatives, moratoire sur les OGM, limitations des pesticides, meilleure isolation des logements, développement des transports collectifs. Si sur certains sujets, le président de la République est resté flou, tous les participants du Grenelle, à commencer par les ONG et Nicolas Hulot, ont affiché leur satisfaction après cette première phase du Grenelle de l'environnement.
- Le Grenelle de l'environnement met en route la révolution verte (Le Figaro)
- Grenelle: satisfaction teintée de prudence des ONG (nouvelobs)
- La méthode Borloo passe l'épreuve du feu (Le Monde)
Pour réduire la facture énergétique, le président de la République a annoncé la mise en place de nouvelles normes de construction dans l'industrie du bâtiment. D'ici à 2012, toutes les constructions neuves devront obéir aux normes de basse consommation. Par exemple, l'isolation des logements pour diminuer le coût du chauffage devra être améliorée. De même, le président de la République souhaite un plan de rénovation de 400 000 logements par an, en commençant par les 800 000 logements HLM dégradés.
Non seulement l'Etat met fin à la construction d'autoroutes nouvelles, mais Nicolas Sarkozy s'est en plus engagé à investir massivement dans les transports collectifs, moins polluants. Il a notamment annoncé la construction de deux mille kilomètres de lignes nouvelles de TGV d'ici à 2020.
Les produits les plus dangereux pour l'environnement devront être supprimés. Par ailleurs, le chef de l'Etat veut valoriser davantage l'agriculture biologique. Il imposera notamment aux cantines scolaires de préparer au moins un repas par semaine avec des produits bio.
Nicolas Sarkozy a rappelé qu'il ne voulait pas renoncer au nucléaire. Tous les projets engagés sont donc maintenus mais aucune nouvelle centrale nucléaire ne sera construite. Parallèlement à la poursuite du programme nucléaire français, il a annoncé 1 milliard d'investissement sur cinq ans pour le développement des énergies renouvelables et les moteurs du futur, la biodiversité et la santé environnementale.
Les conséquences sur l'homme et l'environnement de la culture des Organismes Génétiquement Modifiés sont encore méconnues. Le chef de l'Etat a donc confirmé un moratoire, c'est-à-dire le gel de la culture des OGM sur le territoire français jusqu'à l'année prochaine et le vote d'une loi au parlement destinée à mieux encadrer la culture d'OGM.
Les bases d'une fiscalité écologique ont été posées. Avec la création d'une "écopastille", en clair, d'une vignette pour produit polluant, Nicolas Sarkozy compte utiliser les recettes de ce nouvel impôt pour financer le retrait des vieilles voitures polluantes grâce à une prime à la casse progressive et durable, pour aider au rachat d'un véhicule propre.
Sur ce point, Nicolas Sarkozy est resté prudent. Il a demandé à la commission européenne de réfléchir à l'instauration d'une taxe sur les produits des pays qui n'ont pas ratifié les accords de Kyoto destinés à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Alors que les producteurs européens doivent respecter un certain nombre de règles environnementales, Nicolas Sarkozy considère que ce n'est pas normal que les concurrents qui ne respectent pas ces règles ne soient pas surtaxés.
Présent dans la constitution, ce principe est contesté par certains industriels qui considèrent qu'ils sont bridés dans leur recherche à cause du principe de précaution qui empêche le développement d'un projet si les conséquences environnementales ne sont pas connues. Alors que la suppression de ce principe avait été envisagée, Nicolas Sarkozy a déclaré que c'était un bon principe, permettant d'assurer la vigilance et la transparence.
Enfin, le chef de l'Etat a souligné le renversement complet des méthodes et de l'approche du développement. Désormais, tout projet urbain ou industriel devra répondre à des normes environnementales précises. Le critère de la protection de l'environnement sera un préalable à toute décision publique. De cette optique, il a prôné la transparence totale en matière d'informations sur les conséquences écologiques de tous les projets. L'écologie n'est plus une variable d'ajustement, la politique de développement durable est désormais au coeur des politiques publiques. Il reste maintenant à concrétiser ces engagements dans les faits.
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