Municipales 2008 · 6 nov. 2007 à 14:46
Les municipales 2008 sont redoutées par la droite et constituent un espoir de reconquête pour la gauche. Sonné par sa 3ème défaite consécutive à une élection présidentielle, le PS espère bien récupérer de nombreuses villes à la droite, mais aussi au Parti Communiste. Depuis les années 1970, le PC est l'allié naturel du PS. Face au déclin de son électorat, le PC a toujours pu s'appuyer sur le soutien des socialistes au niveau local, notamment en Seine-Saint-Denis. Mais tout pourrait changer en 2008. Explications.
Le déclin électoral du Parti Communiste est continu depuis une vingtaine d'années. Les scores aux élections présidentielles parlent d'eux-mêmes :
1969 : Jacques Duclos, 21,27 % des voix
1981 : Georges Marchais, 15,34 % des voix
1988 : André Lajoinie, 6,8 % des voix
1995 : Robert Hue, 8,65 % des voix
2002 : Robert Hue, 3,37 % des voix
2007 : Marie-George Buffet, 1,93 % des voix
Avec moins de 2% à la dernière élection présidentielle, le PC ne représente quasiment plus rien sur la scène politique nationale. Pourtant, aux élections législatives de 2007, 16 députés communistes ont été élus. Le décalage entre le faible score à la présidentielle et les scores honorables aux élections législatives et locales s'explique par la stratégie d'alliance avec le Parti Socialiste. Dans ces circonscriptions, les communistes ont le soutien des socialistes.
Le Parti Communiste n'a pas disparu du paysage politique grâce à sa forte implantation locale. Le Parti compte plus de 10 000 élus locaux (conseillers municipaux, généraux, régionaux) et détient un peu plus de 800 mairies. Les plus grandes municipalités communistes sont situées en Seine-Saint-Denis. Outre la survie politique, cette implantation locale assure au PC une manne financière indispensable : les élus communistes sont censés reversés une partie de leur indemnité au parti, ce qui représente une somme d'environ 10 millions d'euros.
Lors des dernières élections municipales, le PC avait déjà perdu d'importants bastions communistes. Une dizaine de ville de plus de 30 000 habitants avait été perdue comme Drancy, Pantin, Sète, Tarbes, Villepinte. Pire, la seule mairie communiste de plus de 100 000 habitants, Nîmes, avait été perdue par le candidat communiste.
C'est en Seine-Saint-Denis que se trouvent les derniers fiefs communistes : Aubervilliers, Bagnolet, La Courneuve, Montreuil, Pierrefitte. Dans ces villes, l'alliance PS/PC a permis de reconduire les maires communistes : le maire communiste sortant était toujours soutenu par le Parti Socialiste. C'est ce principe qui est aujourd'hui remis en cause par le PS.
Dans de nombreuses villes, le PS va présenter une liste autonome dès le premier tour afin d'organiser des primaires à gauche : la liste arrivant en tête s'effaçant au profit de l'autre au deuxième tour. La semaine dernière, Marie-George Buffet a haussé le ton contre le PS, qui, dans plusieurs villes, veut imposer des primaires et refuse de soutenir les maires sortants PCF. Ainsi, Claude Bartolone (PS) veut s'emparer de la ville de Bagnolet. De même, à Montreuil, le PS est tenté de lâcher le maire communiste sortant, Jean-Pierre Brad, au profit d'une candidature de Dominique Voynet (verts).
Si le scénario de primaires se profile, les municipales de 2008 pourraient signifier le coup de grâce du Parti Communiste, qui pourrait perdre ses derniers bastions en Seine-Saint-Denis. De son côté, le PS veut désormais jouer solo et se démarquer d'un allié affaibli devenu trop encombrant.
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