breve · 12 nov. 2007 à 19:18
L'ex-candidate socialiste à la présidentielle s'est plutôt faite discrète ces derniers temps dans les médias. Après une rentrée mouvementée suite à la publication d'ouvrages hostiles à son égard comme celui de Lionel Jospin, la présidente de la région Poitou-Charentes s'était offerte une cure de silence médiatique, ponctuée de quelques déplacements à l'étranger, notamment en Argentine pour saluer la victoire d'une femme à la présidentielle.
De retour en France, Ségolène Royal, qui brigue le poste de Premier secrétaire du PS au prochain congrès du parti en 2008, a balayé l'ensemble des sujets d'actualité au micro de France Inter ce matin.
Sur la réforme des régimes spéciaux et la multiplication des mécontentements, Ségolène Royal a attaqué frontalement la méthode de Nicolas Sarkozy : "Il nous avait promis un choc de croissance, aujourd'hui nous avons un choc de défiance. Nicolas Sarkozy a dégradé le climat social. Un piège est tendu aux organisations syndicales et aux salariés: il va prendre les Français à témoin en disant « vous voyez je vais aller jusqu'au bout, je vais faire la confrontation dans l'intérêt du pays ». C'est lui qui a dégradé le climat social parce que les premières décisions qu'il a prises sont celles qui ont avantagé les hauts revenus". Malgré tout, elle reconnaît qu'il faut réformer ces régimes de retraite mais selon elle, le gouvernement n'applique pas la bonne méthode.
Sur la réforme des universités, elle s'est prononcée en faveur de l'autonomie à conditions que l'Etat augmente les crédits aux Universités car selon elle, "Lorsque vous donnez de l'autonomie sans donner de moyens, vous mettez en place la loi du plus fort". Dans le même temps, elle ne veut pas mettre de l'huile sur le feu, elle soutient les étudiants mais elle a déclaré qu'il ne fallait pas de "jusqu'auboutisme, il faut de la discussion, y compris de la part des étudiants".
Ségolène Royal a donc tenté un numéro d'équilibriste impossible : soutenir les mouvements sociaux, mais reconnaître que les réformes sont légitimes sur le fond (autonomie des universités, réforme des régimes spéciaux).
Derrière cette intervention, la présidente de Poitou-Charentes tente de concilier deux impératifs : apparaître comme la principale opposante politique à Nicolas Sarkozy, tout en forgeant une image de réformatrice loin des positions plus à gauche du Parti Socialiste. Mais à vouloir jouer sur les deux tableaux, il n'est pas sur que la critique sur la méthode et la validation sur le fond soient bien comprises par l'opinion.
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