breve · 15 nov. 2007 à 23:28
Chaque année, le Sénat organise le Prix des Lecteurs du Livre d'Economie. A la différence des autres prix littéraires, celui-ci se distingue par les modalités de vote. Les livres ont été sélectionnés par un comité scientifique, mais le vote a lieu par internet. A l'issue du premier tour de scrutin, 3 livres ont été sélectionnés pour la phase finale :
1. Michel AGLIETTA et Laurent BERREBI, Désordres dans le capitalisme mondial
2. Pierre DOCKÈS, L'enfer ce n'est pas les autres : bref essai sur la mondialisation
3. Laurent MAUDUIT, Petits conseils
Cette semaine, Politique.net vous présente les ouvrages des trois finalistes. Vous pouvez voter par internet jusqu'au 22 novembre. Remise du prix le samedi 24 novembre, dans l'hémicycle du Sénat.
Pierre Dockès est spécialiste en économie. Il a écrit un bref essai intitulé L'enfer, ce n'est pas les autres ! voulant expliquer, pédagogiquement, ce qu'est la mondialisation. L'objectif est de montrer les avantages que pourraient représenter la mondialisation à condition de se débarrasser de ses peurs irrationnelles. En effet, à droite comme à gauche, les politiques trouvent des arguments sociaux et économiques pour mettre un frein à ce progrès. Selon Pierre Dockès, grâce au libre-échange, les différents pays s'enrichissent et s'ouvrent sur l'extérieur. Donc, en Europe, il faudrait développer l'exportation pour générer des gains. Plus la consommation augmentera et plus le niveau de vie pourra croître. En revanche, le protectionnisme tel que le souhaitent les politiques hostiles à la mondialisation est ruineux. Dockès propose des solutions : pour se montrer compétitif, l'Europe doit se différencier, en mettant en avant ses innovations et surtout sa force de travail qualifiée. En cela, elle peut faire face aux pays émergeants.
D'ailleurs, selon l'auteur, contrairement à l'idée reçue, même si la concurrence, à cause du libre échange, s'intensifie, il n'est pas prouvé qu'il y ait fuite des cerveaux comme des capitaux. La mondialisation ne mènerait pas non plus aux délocalisations, c'est l'idéologie capitaliste qui encourage ces pratiques pour avoir affaire à une main d'oeuvre moins qualifiée et donc moins coûteuse. L'Europe devrait donc mettre en oeuvre une politique de soutien conservant les protections sociales et se tourner vers les industries innovantes afin d'être compétitive.
Cet essai court mais bien exposé répond aux accusations que les politiques font à la mondialisation tout en montrant ses aspects positifs.